Scandale au sommet de l’Etat algérien: le président Tebboune démenti publiquement par son ministre de l’Industrie.
Scandale au sommet de l’Etat algérien: le président Tebboune démenti publiquement par son ministre de l’Industrie.
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Le 23 janvier dernier, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé que la voiture de marque Fiat, entièrement assemblée en Algérie, sera commercialisée dans tout le pays dès ce mois de mars 2023. Faux, a rétorqué son ministre de l’Industrie qui a indirectement demandé aux Algériens de ne pas s’en tenir aux promesses de Tebboune, et de patienter jusqu’à la fin de cette année, au plus tôt, pour voir sortir la première Fiat montée en Algérie.
Le président algérien va-t-il entrer dans une nouvelle colère noire contre son gouvernement, à qui il vient de reprocher, à travers un «commentaire» anonyme publié par l’APS le 21 février dernier, de toujours promettre «des échéances très élastiques» et donner «des chiffres approximatifs» qui «perturbent le quotidien des citoyens et des opérateurs économiques» ?
Pourtant, le président algérien tombe dans les mêmes travers qu’il reproche à ses ministres. En atteste la conférence de presse commune tenue le 23 janvier 2023 avec la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni. Ce jour-là, Tebboune a affirmé devant les caméras de télévisions, face à des journalistes algériens et étrangers, que la première voiture de marque Fiat, entièrement montée en Algérie, sera commercialisée dès ce mois de mars dans le pays. Il a ainsi affirmé qu’en ce qui concerne les relations algéro-italiennes, en matière de «montage de voitures, la société Fiat, qui a déjà commencé ses activités en Algérie, va débuter la production et la commercialisation des voiture neuves dans les plus brefs délais, en mars, avec des voitures électriques et autres. L’usine des motos Vespa va également démarrer sa production».
Or, au moment où Tebboune a fait ces déclarations, aux côtés d’une présidente du Conseil italien interloquée, l’usine de montage des véhicules italiens, dont le site sera bâti à Oran, n’est même pas encore montée, puisqu’il est prévu que sa construction ne se termine qu’au mois d’août 2023.
Tebboune a donc mis la charrue avant les bœufs en annonçant la production des voitures avant même la mise en place des outils de production, matériels et humains.
C’est son ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, qui a remis les pendules à l’heure en affirmant récemment que, même si «la construction de l’usine de production des voitures Fiat va bon train, la première Fiat montée en Algérie ne sera disponible qu’a partir de décembre 2023», et non pas en ce mois de mars 2023. Il a même laissé entendre qu’un retard pourrait intervenir à la fin de l’année, car des «essais et contrôles techniques seront nécessaires avant la mise en circulation et la commercialisation» des premières voitures Fiat montés en Algérie.
Le même démenti à l’endroit de Tebboune a été réitéré, mardi dernier, sur les ondes d’une radio locale par Mohamed Djebili, directeur des Industries sidérurgiques, mécaniques aéronautiques et navales au ministère de l’Industrie. Il a ainsi affirmé que «les premiers véhicules de la marque italienne Fiat assemblés en Algérie seront commercialisés à compter du 1er décembre 2023. L’usine Fiat d’Algérie sera réceptionnée définitivement d’ici le 31 août de l’année en cours. Elle entamera les essais du mois de septembre à octobre pour entrer en production le 1er décembre 2023».
Déjà plombé par un manque de légitimité face à une opinion algérienne qui le considère comme parachuté à la Mouradia par les généraux locaux, Tebboune déconsidère la fonction présidentielle, à travers des élucubrations et mensonges à répétition.
Incapable de faire émerger sur place une vraie industrie de montage des voitures, dans un secteur miné par la corruption et en stagnation depuis 2017, année de l’arrêt des importations des voitures neuves, le régime de la «nouvelle Algérie» a plombé davantage le marché de l’automobile en Algérie en lui imposant un embargo sur les importations.
A tel point que l’Algérie n’a pas été loin de se transformer en un autre Cuba, pays qui se contentait de tacots américains des années 40 et 50 du siècle dernier.
C’est pourquoi, face au vieillissement du parc automobile local et les accidents meurtriers recensés au quotidien, le régime algérien a été contraint d’ouvrir les vannes, en autorisant d’abord l’importation de voitures de moins de trois ans, puis en permettant à trois concessionnaires, à savoir les européens Opel et Fiat, en plus du chinois JAC (Jianghuai Automobile Co.) de commencer dès ce mois de mars à importer des voitures neuves.
C’est peut-être là que Tebboune, qui est clairement dépassé par la gestion des affaires du pays, s’est embué l’esprit en confondant vaguement entre le montage et l’importation de voitures Fiat neuves.
En tout état de cause, les déclarations farfelues de Tebboune sur l’automobile s’appliquent à d’autres secteurs en Algérie– un pays qui va à hue et à dia.
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