Après les banques américaines, c’est le Crédit suisse qui s’effondre.
Les banques européennes ne craignent que la panique de leurs clients !
Une banque ne fait jamais faillite par hasard. Les autorités américaines sont intervenues très vite pour étouffer le début d’incendie en Californie, le Crédit suisse se cherche des actionnaires. Les banques européennes ne craignent que la panique de leurs clients.
Banques en faillite : Y a-t-il un risque de contagion ?
1 Va-t-on revivre la grande crise financière de 2008 ?
« On n’est pas dans la même situation, c’est beaucoup plus circonscrit, avec un certain type de banques et une clientèle d’un certain secteur [technologique, NDLR] », indique Éric Dor, directeur des Études économiques à l’école de commerce IESEG. SVB reste « un cas assez particulier », renchérit Lionel Melka, associé chez la société d’investissement Swann : selon lui, la tendance a pu être accentuée par la « soudaineté » de la faillite, mais « ça va se calmer » et la crise bancaire est déjà « circonscrite » avec les mesures des autorités américaines.
Ces dernières ont annoncé une série de mesures pour rassurer sur la solidité du système bancaire américain et vont notamment garantir l’intégralité des dépôts de la banque en faillite. La banque centrale américaine (Fed) s’est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.
À court terme, « il y aura deux choses à surveiller : si les actions des autorités réussissent à maintenir (ou restaurer) la confiance dans le système bancaire américain, et s’il y a d’autres institutions avec des vulnérabilités similaires à SVB tapies dans l’ombre, aux États-Unis ou dans d’autres économies », tempère Neil Shearing, économiste principal de Capital Economics.
2 Le relèvement des taux par la Fed a-t-il joué un rôle ?
Le resserrement monétaire à marche forcée de la banque centrale américaine a participé à fragiliser les banques commerciales et à ralentir l’activité économique. Il a incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants, et bousculé le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash, en augmentant le coût de ses emprunts. « Comme chaque fois, c’est une augmentation des taux d'intérêt par la Fed qui révèle les fragilités du système », estime Éric Dor.
3 Qui va payer l’addition ?
Après l’annonce de la prise de contrôle de SVB par l’Agence de garantie des dépôts (FDIC) vendredi, beaucoup s’étaient inquiétés du sort des dépôts bloqués par la défaillance de l’établissement. Quelque 96 % d’entre eux n’étaient en effet pas couverts par la garantie traditionnelle des dépôts. « Les garanties apportées par la Fed sont importantes, et elle a ouvert une fenêtre pour apporter des liquidités supplémentaires », met en avant Alexandre Baradez, analyste d’IG France.
Paul Dales (Capital Economic) estime que « le coût du soutien de la Fed sera en fin de compte payé par les banques » cotisant à la FDIC, et qui « pourraient au final le répercuter sur leurs clients. Mais je pense que ce serait faux de dire que ce sont les contribuables qui paient. »
En revanche, les actionnaires de SVB et de Signature Bank, qui a elle aussi fait faillite, « vont tout perdre », a indiqué ce week-end un responsable de la Fed.
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