Ça passe…
Bon, il est clair que nous n’aimons pas tout le monde.
En fait, il serait plus juste de dire que nous n’aimons personne.
Bien sûr, nous aimons nos parents, nos frères et sœurs, nos enfants et notre compagne ou compagnon de vie, certaines personnes que l’on pourrait qualifier d’amis proches et même certains membres de notre famille éloignée.
Si on ajoute certains collègues, finalement, ça commence à en faire du monde…
Oui, on est au courant, tout le monde a ses défauts, nous les premiers, et nous avons fini par accepter les gens comme ils sont et par les prendre comme tels.
Au fond, ils ne sont pas méchants. Il se peut que certains soient cons, égoïstes, maniaques, excentriques, sentimentaux, radins, maladroits, laids, vulgaires, hautains, puants, blasés, inconscients, possessifs, condescendants, médisants. Nous le sommes tous un peu.
Donc, malgré tout, nous nous adaptons à eux et trouvons toujours le moyen de passer un moment agréable en leur charmante compagnie. Mettre de côté ce qui ne nous convient pas pour ne voir que le meilleur. Même si ça demande de creuser profond.
Evidemment, nous ne parlons pas d’Hitler. Quand les gens commencent à avoir du sang sur les mains, nous ne pouvons plus cautionner. Un peu de décence. Nous aussi, avons nos limites.
À part ça, entre les gens et nous, ça passe.
Mais nous préférons être seuls.
Nous sommes en meilleure compagnie.
À n’en pas douter.
C’est pour ça qu’il nous semble judicieux d’en déduire que nous n’aimons personne. Puisque nous n’aimons pas être avec eux. Ou en tout cas pas trop longtemps.
Depuis que nous avons un portable, notre vie est devenue infernale. Pour la plupart des gens, cela implique que nous soyons disponibles en permanence. C’est de l’esclavage. Il y a des moments où nous sommes occupés, si si, c’est possible : à travailler, à manger, à pisser, à discuter, à dormir, à regarder un film ou à un tas d’autres choses encore que nous serions sensés interrompre à la seconde où quelqu’un décide que maintenant, il veut nous parler.
Et malheur à celui qui ne décroche pas.
Insulte suprême du XXIème siècle.
Joignable. Voilà le maître mot.
On ne comprend plus la nécessité d’un moment de solitude.
Trop symptomatique d’un mal-être existentiel.
Si on préfère être seul, c’est qu’on est misanthrope.
Apparemment, nous sommes misanthropes.
Mais ce qui nous exaspère le plus, ce sont les hypocrites. Ok, nous sommes peut-être un peu trop francs, un peu trop rentre-dedans mais à quoi ça sert de faire comme si on ne voyait pas la tâche au milieu de la figure…
Mieux vaut se taire que de dire n’importe quoi.
Malheureusement trop souvent nous perdons une occasion de rester silencieux. Quand on nous demande notre avis, faut pas s’étonner de l’avoir.
Sans fioritures. Appelons les choses par leur nom !
Quand quelqu’un est excessif dans un domaine – trop radin, trop maniaque, trop lourd, trop mal habillé, pourquoi le penser tout bas, le dire par derrière et faire comme si de rien n’était face à lui ? Pour ne pas le ou la blesser ?
C’est absurde. Ça lui rendrait service ainsi qu’à tous ceux qui le fréquentent.
Dites plutôt que vous avez peur de passer pour une personne méchante et qu’on ne vous aime plus. Le vilain petit canard.
Ça ne nous dérange pas, nous, d’être le vilain petit canard.
Ça nous dérangerait plus de mentir. Alors nous ne décrochons pas au téléphone quand nous n’en n’avons pas envie, nous ne flattons pas les egos, nous ne nous rendons pas dans les soirées qui nous ennuient, nous donnons notre opinion en toute franchise quand on nous la demande, nous ne ménageons pas les esprits.
Nous sommes honnêtes et n’avons pas d’amis. Vous saisissez le paradoxe ?
Les gens n’aiment pas voir la vérité en face.
Nous cherchons nos défauts, nous y faisons face, nous les digérons et ensuite, on peut espérer y remédier.
Mais être dans le déni, à quoi ça sert ?
On se définit à travers le regard de l’autre.
Renvoyez-lui pour commencer une véritable image de lui qu’il puisse en faire de même pour vous.
Vous n’en n’avez pas marre d’être toujours correct avec tout le monde même avec ceux qui vous poignardent en y mettant la forme ?
Ce n’est pas parce que vous allez sourire que vous serez mieux vus.
La lâcheté n’a rien de respectable tout comme l’hypocrisie.
Notre réflexion s’emballe, s’égare alors nous préférons nous en tenir à ces derniers mots.
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