Le révisionnisme, nouvelle carte du régime algérien dans sa guerre contre Maroc.
Les tartarins d’Alger
Dans sa guerre médiatique contre le Maroc, le pouvoir
algérien semble trouver un nouveau créneau: utiliser les réseaux
sociaux et les créateurs de contenu pour modeler l’histoire et
discréditer le Royaume à tous les niveaux.
“La ville d’Oujda est algérienne”, “les Algériens sont les
premiers à se nommer Lions de l’Atlas”, “le Quartier des Marocains à
Al-Qods en Palestine a été fondé et peuplé par des exilés d’Algérie”.
Bienvenue dans le monde farfelue de Mohammed Doumir, docteur, inventeur,
vétérinaire et, plus récemment, youtuber “spécialisé” dans l’histoire
de la région du Maghreb notamment. Et c’est surtout cette dernière
casquette qui fait la notoriété de ce jeune algérien, devenu en l’espace
de quelques années une “star” de la Toile dans son pays, avec sa chaine
youtube éponyme qui totalise pas moins de 37 millions de vues, et près
d’un million d’abonnées sur ses différents réseaux sociaux, à tel point
que nombreux de ses fans, obnubilés par son “immense science” et sa
prétendue capacité à réfuter les versions marocaines, lui vouent presque
un culte.
Approximations historiques
Mais que dit
Mohammed Doumir exactement dans ses sorties si populaire auprès des
internautes algériens ? À titre d’exemple, dans sa vidéo la plus
visionnée sur Youtube avec plus d’un million de vues, intitulée “Les
textes concernant le droits du Maroc sur Gara Djebilet” et mise en ligne
en août 2022, le prolifique jeune créateur de contenu prétend répondre
-“documents historique à l’appui”- aux médias marocains ayant évoqué les
conventions entre Rabat et Alger portant sur l’exploitation commune des
mines de fer Gara Djebilet dans le sud est algérien.
Comme à l’accoutumée, le youtuber procède à des démonstrations
pour le moins hasardeuses, en établissant des liens imaginaires entre
plusieurs éléments de l’Histoire pour se retrouver au final avec des
conclusions hostiles au Maroc, remettant en cause l’identité, le
patrimoine, et surtout l’intégrité territoriale du Royaume. Une formule
basée la distorsion des faits historiques et enrobée d’une fausse
objectivité scientifique, qui marche très bien sur les réseaux sociaux
puisqu’elle retrouve un grand succès auprès des spectateurs algériens
d’un côté, et ne manque pas de provoquer des vives réactions du côté
marocain de la Toile.
Solidarité anti-Maroc
Cette ascencion pour
le moins remarquable a valu à Mohammed Doumir d’être repréré par les
autorités algériennes, qui ont fait de lui un invité régulier sur les
chaines télé et radio officielles pour parler Histoire notamment. Le
concerné s’est félicité d’ailleurs sur son compte Twitter de son tout
dernier passage, dimanche 26 février 2023, sur la première chaîne
nationale algérienne. Il faut dire que le régime algérien commence à
s’intéresser de plus à Internet comme étant le nouveau terrain principal
de la guerre médiatique et psychologique qu’il mène au Maroc à coup de
provocations et de fake news. Et pour remporter cette confrontation,
Mohammed Doumir et ces autres “historiens” imporovisés des réseaux
peuvent s’avérer être d’une très grande utilité.
Et ce n’est pas uniquement à l’intérieur de son pays que youtuber
plait et trouve du soutien. Hafid Derradji, célèbre commentateur
algérien de football au sein de la chaîne Bein Sport basé au Qatar et
star des réseaux sociaux avec ses millions de fans notamment dans le
monde arabe, devenu lui-même le fer de lance de la propagande anti-Maroc
depuis 2020, n’a pas manqué féliciter, le 28 février 2023, son
compatriote pour son travail “louable” d’historien, faisant la publicité
de ses contenus au passage.
Le journaliste sportif fait référene ainsi à une vidéo mise en
ligne par Mohammed Doumir abordant les “raisons” pour lesquelles
l’Algérie ne dispose pas d’une ambassade en Palestine, contrairement au
Maroc. On se doute bien que c’est encore une fois une manière de
s’attaquer au Royaume à coup de raisonnements obscurs et de conclusions
tirées par les cheveux, à la différence près que le sujet abordé cette
fois-ci ne concerne pas les frontières et le sahara, mais plutôt l’autre
thème fétiche des “révisionnistes” algériens sur le net, à savoir la
cause palestinienne et la normalisation des relations diplomatiques
entre Rabat et Tel Aviv.
Le même Hafid Derradji a réagi le 23 février 2023 aux
déclarations de Bahija Simou, directrice des Archives royales (DAR), qui
a affirmé au Forum de la MAP, événement organisé par l’agence Maghreb
arabe presse (MAP), la marocanité historique du Sahara dit “oriental”,
territoire faisant partie de l’Algérie actuelle. “À ceux qui prétendent
avoir des terres volées par l’Algérie et demandent leur rétrocession, je
vous rappelle que chaque grain de sable libéré par l’Algérie a requis
des fleuves de sang des martyres”, a répliqué Derradji dans une
publication sur Facebook, sans citer explicitement ni le Maroc ni Bahija
Simou. Et de poursuivre “c’est juste que nous respectons le principe
onusien sur l’intangibilité des frontières et le respect des conventions
signées avec tous les voisins, sinon nous aurions demandé la
restitution de territoires qui étaient algériens avant l’occupation
française et qui ont été volés par d’autres”.
Une réponse agressive et dénuée de tout fondement historique, qui démontre les craintes au sein des cercles du pouvoir algérien -desquels Hafid Derradji est intimement proche- de voir les revendications marocaines sur le Sahara oriental prendre un caractère officiel et gagner en ampleur. Il faut peut-être y voir également une conviction à Alger que ”l’attaque est la meilleure défense”: quoi de mieux que de prétendre être victime de “vol” de terres, pour dissuader Rabat de réclamer la rétrocession de son Sahara annexé à l’Algérie durant l’occupation française ?.
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