Banques en faillite : Le système américain est « solide », assure Joe Biden !
Les Américains peuvent « avoir confiance » en un système bancaire « solide », et il fera « tout ce qui est nécessaire » pour qu’il en reste ainsi : Joe Biden s’est efforcé lundi 13 mars de répondre aux inquiétudes suscitées par l’effondrement de la banque californienne SVB.
Le président américain, lors d’une courte et solennelle allocution à la Maison Blanche, a fait savoir qu’il demanderait au Congrès de légiférer pour « renforcer » la régulation bancaire, durcie après la débâcle de Lehman Brothers en 2008 mais allégée ensuite par son prédécesseur Donald Trump. Le démocrate de 80 ans, déjà en campagne sans le dire pour 2024, a par ailleurs assuré que les contribuables américains ne seraient pas mis à contribution pour faire face aux turbulences du moment.
Si les dépôts bancaires sont garantis, Joe Biden a assuré que les investisseurs et les actionnaires, eux, ne seraient pas « protégés » face aux pertes essuyées. Le président américain doit alimenter la ressource la plus précieuse qui soit sur les marchés : la confiance, seul rempart contre une contagion à grande échelle des ennuis de la Silicon Valley Bank (SVB). Les autorités ont pris des mesures aux États-Unis et en Europe pour protéger les dépôts de cet établissement californien, en faillite et mis sous tutelle publique dimanche.
Garantie des retraits
Ces annonces n’ont toutefois pas empêché Wall Street d’ouvrir en baisse lundi matin, et plusieurs banques régionales s’effondraient. Dans les premiers échanges, l’indice élargi S&P 500 perdait 1,08 %. En Europe aussi, les indices vedettes des principales places souffraient, avec des baisses allant de 2 à 3 % voire au-delà pour les principaux indices, et les valeurs bancaires encaissaient de fortes baisses. Dimanche, les autorités américaines ont annoncé qu’elles allaient garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la banque californienne en faillite. Les autorités américaines vont aussi permettre l’accès à tous les dépôts d’un autre établissement, Signature Bank, qui a été fermé d’office par le régulateur américain.
En outre, la Réserve fédérale – la Fed, banque centrale américaine – s’est engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.
Londres a pour sa part annoncé que la branche britannique de SVB avait été vendue au géant bancaire britannique HSBC, pour une livre symbolique .« Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d’aujourd’hui », assure le Trésor britannique.
Éviter la contagion
Les autorités veulent à tout prix éviter une panique sur les marchés lundi et des retraits en masse des clients des banques, un « bank run » aux effets potentiellement dévastateurs. La débâcle de SVB illustre les perturbations de tout le système bancaire américain face au resserrement monétaire de la Fed. Les relèvements de taux d’intérêt aux États-Unis ont incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants, tarissant une source cruciale pour le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.
Cette vague de retraits bancaires a mis à genoux trois banques la semaine dernière : SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies. Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l’objectif de trouver un repreneur au plus vite.
La course contre la montre ce week-end rappelle les 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d’intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l’économie mondiale toute entière.
En Allemagne, le superviseur bancaire Bafin a assuré lundi que la faillite de SVB ne constituait « pas une menace pour la stabilité financière » du pays.
Le ministre français de l’Économie Bruno le Maire a lui aussi déclaré qu’il ne « voyait pas de risque de contagion » pour les établissements du pays.
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