En Catalogne, le bras de fer est engagé entre Madrid et les indépendantistes.

En Catalogne, le bras de  fer est engagé entre Madrid et les indépendantistes.

La justice espagnole a entamé mardi 19 septembre les interrogatoires des maires catalans qui se sont engagés en faveur du référendum d'autodétermination, considéré comme illégal par le gouvernement central de Madrid et prévu quand même le 1er octobre. 

Aujourd’hui, le président de la Région de Catalogne Carles Puigdemont a dénoncé ce qu’il estime être un état d’urgence imposé par le gouvernement de Mariano Rajoy.

Depuis deux semaines, Madrid multiplie les initiatives pour torpiller le référendum, alors que les sondages montrent que la moitié seulement des Catalans sont favorables à l'indépendance. Et de fait, pour bloquer le référendum d'autodétermination que les séparatistes veulent organiser, le gouvernement espagnol a fermé le robinet financier dont dépend cette région, laissant même planer un doute sur le paiement de ses fonctionnaires.

Ce qui a fait dire au vice-président du gouvernement catalan Oriol Junqueras que la mesure est d’ « d’une irresponsabilité totale. Ils nous conduisent à un effondrement administratif ».
Quant aux maires favorables au référendum et interrogés par la justice, les procureurs cherchent à savoir quels rôles exacts ils comptent jouer dans l'organisation de ce scrutin suspendu par les juges. S'ils ouvrent des bureaux de vote, les élus indépendantistes seront poursuivis pour désobéissance, prévarication et malversations. Ils pourront alors être déchus de leur fonction, sanctionnés par des amendes ou carrément envoyés en prison.

Ce mercredi 20 septembre,  le  président régional de la Catalogne Carles Puigdemont  a accusé le gouvernement espagnol d'avoir imposé un véritable état d'urgence dans sa région, suite au le gel de ses finances, à l'arrestation de 13 hauts responsables de l'exécutif séparatiste de la région et à la perquisition tôt ce matin du siège du gouvernement catalan.
Le gouvernement « a suspendu de facto l'autonomie de la Catalogne et appliqué de facto un état d'urgence », a affirmé le président catalan, après ces arrestations, en accusant le gouvernement de Mariano Rajoy d'être « totalitaire » et de violer les « droits fondamentaux ».

La population catalane est très partagée sur la question de l'indépendance, selon les sondages. Plus de 70 % des Catalans souhaitent toutefois pouvoir s'exprimer à travers un référendum en bonne et due forme, selon toutes ces enquêtes. Aux élections régionales en 2015, les indépendantistes avaient obtenu 47,6 % des suffrages et le camp soutenant le maintien en Espagne 51,28 %. Selon le dernier sondage de l'Institut gouvernemental catalan, en juillet, 41,1 % des Catalans souhaitent l'indépendance et 49,4 % sont contre. Mais Madrid ne veut prendre aucun risque.

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