Qui profite des richesses minières de l’Afghanistan ?
Les
revenus tirés du riche sous-sol afghan vont aux États-Unis, ont déclaré
à Sputnik des experts et des témoins, se référant à l'Inspection
générale de la reconstruction de l'Afghanistan (Sigar) qui constate que
l’exploitation illégale des ressources minières du pays a privé le
trésor afghan d'environ 300 millions de dollars d'impôts.
Dans
l'Afghanistan d'aujourd'hui, des gisements et des mines échappent au
contrôle de l'État, et ce sont des groupes criminels qui extraient des
ressources naturelles du pays pour les transférer en contrebande au
Pakistan, a déclaré à Sputnik Haji Mohammad Abdo, juriste d'un groupe de
travail au parlement afghan.
«Le gouvernement œuvre à prévenir ce maraudage, mais sans résultat pour le moment», a constaté l'interlocuteur de l'agence.
Mais
qui profite donc des richesses minières de l'Afghanistan, dont le
sous-sol abrite, selon les données de recherches géologiques et
minières, une grande quantité de minerais de fer, d'uranium, de zinc, de
tantale, de bauxite, de charbon, de gaz naturel et de cuivre?
Ce
sont de toute évidence les «groupes criminels», mentionnés par M. Abdo,
les terroristes et les structures américaines. L'implication des
États-Unis ne fait pas de doute surtout quand on se souvient des propos
tenus par Donald Trump selon lesquels l'Afghanistan ne serait en fait
qu'une source de matières premières.
Cela
est d'ailleurs confirmé par les témoignages de certains habitants de la
province afghane de Helmand, extrêmement riche en uranium. Ils ont
notamment raconté à Sputnik que, la nuit, des militaires américains
transportaient de l'uranium par camions, puis par avions cargos, ne
laissant rien aux Afghans eux-mêmes.
Sous
couvert de l'anonymat, un homme de l'administration de Helmand a confié
à l'agence que les habitants locaux avaient appris qu'ils marchaient
sur les richesses fabuleuses que représentaient les gisements d'uranium,
en voyant que leurs animaux devenaient de plus en plus malades ou
mouraient tout bonnement.
«Suite
à de telles constatations, les Américains sont venus pour tout
contrôler sur place. Les Afghans n'ont toujours pas d'accès aux minerais
d'uranium, les militaires américains y veillant sévèrement», a expliqué
la source.
La
députée Nasima Niyazi a confirmé pour sa part dans un entretien accordé
à Sputnik que la province était effectivement très riche en uranium,
mais que les autorités afghanes ne contrôlaient ni les gisements ni les
mines d'uranium.
«Les
gisements essentiels se situent à Khanashin, une zone qui se retrouve
souvent sous le contrôle des Taliban», a ajouté Mme Niyazi.
Abdul
Kadir Motafi, porte-parole du ministère afghan des Mines, des
Ressources naturelles et du Pétrole, a déclaré à Sputnik que Kaboul ne
disposait pas de données précises sur la valeur de ces richesses.
«Les
Américains les évaluent à environ trois milliards de dollars, mais nous
n'y croyons pas, les minerais d'uranium de la province de Helmand
valent beaucoup plus», a-t-il affirmé.
Selon
des analystes, la conclusion s'impose d'elle-même. Les revenus
colossaux provenant des mines d'uranium en Afghanistan n'alimentent pas
le trésor du pays, mais se retrouvent entre les mains des Américains.
Il n'est pas non plus à exclure que l'uranium afghan soit utilisé pour des choses autrement plus dangereuses notamment s'il passe en contrebande au Pakistan voisin, pays possédant un puissant potentiel nucléaire et les technologies appropriées.
Il n'est pas non plus à exclure que l'uranium afghan soit utilisé pour des choses autrement plus dangereuses notamment s'il passe en contrebande au Pakistan voisin, pays possédant un puissant potentiel nucléaire et les technologies appropriées.
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