Boeing-Bombardier: lutte ouverte entre les États-Unis et le Canada.
Le gouvernement québécois a investi un milliard de dollars américains (853 millions d'euros) dans les avions CSeries au cours des dernières années, mais assure qu'il ne s'agit pas de subventions. La mise en place des taxes antidumping triplerait le prix de vente des avions CSeries, limitant leur attractivité sur le marché américain et suscitant des condamnations unanimes au Canada, dont des milliers d'emplois dépendent de Bombardier.
«Étouffer la concurrence»
«Notre gouvernement ne peut pas avoir de relations cordiales, de relations normales avec une compagnie comme Boeing qui essaie de détruire notre secteur aérospatial», a réagi la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland. Pour elle, ces sanctions sont contre-productives puisque 23.000 emplois aux États-Unis dépendent des activités de Bombardier.
L'annonce des droits antidumping survient alors que la troisième séance de renégociations du traité de libre-échange entre le Mexique, le Canada et les États-Unis (Aléna) est sur le point de s'achever à Ottawa. Les relations commerciales entre le Canada et son voisin s'étaient déjà refroidies avec l'annonce de taxes à l'importation du bois de construction canadien aux États-Unis ou les assurances du président Donald Trump de s'attaquer aux producteurs laitiers pour protéger les fermiers de quelques États américains.
Theresa May «amèrement déçue»
La Première ministre britannique Theresa May s'est dite «amèrement déçue par la décision préliminaire sur Bombardier», précisant que son gouvernement allait «travailler avec l'entreprise pour protéger des emplois essentiels pour l'Irlande du Nord.» Bombardier est l'un des premiers employeurs en Irlande du Nord, où sont fabriquées plusieurs pièces des avions Cseries. Parmi les 8.000 personnes dépendant de ses opérations dans le pays, 4.200 sont affectées aux activités aéronautiques du groupe.
«L'ampleur des droits suggérés est absurde et déconnectée de la réalité» avait réagi Bombardier peu après l'annonce des droits antidumping infligés à ses avions. «Les lois américaines du commerce n'ont jamais été conçues pour être appliquées de cette manière et Boeing tente d'utiliser un processus biaisé pour étouffer la concurrence et priver les compagnies aériennes américaines et leurs passagers des bénéfices des avions CSeries.»
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