Etats-Unis-Corée du Nord: vers un scénario à l'irakienne ?

Etats-Unis-Corée du Nord : Vers un scénario à l'irakienne ?

Les Etats-Unis accusent la Corée du Nord de développer des armes biologiques. Pyongyang dément formellement et accuse Washington de vouloir justifier une attaque comme cela avait été le cas en Irak, en 2003

Après le nucléaire avéré, le biologique supposé. Les Etats-Unis entretiennent désormais l'idée que la Corée du Nord serait en train de développer un programme d'armes biologiques pour ses missiles balistiques intercontinentaux.

Des accusations ont été publiées le 10 décembre par le Washington Post qui cite un responsable anonyme du renseignement américain. Celui-ci assure «qu'il est connu, par divers moyens, que les nord-coréens possèdent des agents biologiques »

«La question qui demeure est, pourquoi ont-ils acquis les matériaux et développé ce savoir-faire, mais pas encore produit d’armes?», s'interroge le responsable du renseignement. Une question à laquelle il va rapidement répondre en expliquant que les armes pourraient être produites dans les usines civiles de fabrication de produits agricoles et pharmaceutiques. «Si la fabrication d'armes biologiques commençait demain, nous ne le saurions peut-être pas», conclut-il.

Le 18 décembre, les Etats-Unis se sont faits encore plus précis dans leurs accusations, affirmant dans le document récapitulant leur stratégie sécuritaire que «la Corée du Nord poursuivait la fabrication d'armes chimiques et biologiques».

Un air de déjà-vu pour Pyongyang

La réaction de Pyongyang ne s’est pas faite attendre: «La République populaire démocratique de Corée, en tant qu'Etat prenant part à la Convention sur l'interdiction des armes biologiques (CABT), maintient sa position consistant à s'opposer au développement, à la fabrication, au stockage et à la possession d'armes biologiques», a déclaré un institut affilié au ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence de presse officielle KCNA.

«Ce sont les Etats-Unis qui perpétuent des agressions militaires et des attaques de missiles contre des Etats souverains en plein jour, tout en faisant croire que ces derniers "possèdent des armes de destruction massive" et utilisent "des armes chimiques"», poursuit le communiqué.

Pour La Corée du Nord, ces rumeurs «inventées» par Washington doivent être perçues comme une justification potentielle en cas d'attaque surprise. Comme cela avait été le cas lors de l'intervention américaine en Irak en 2003, ou, plus récemment, pour attaquer la base aérienne d’Al Chaayrate en Syrie, en avril 2017.