Le voyage du climatosceptique Scott Pruitt au Maroc fait bondir les démocrates américains

Le voyage du climatosceptique Scott Pruitt au Maroc fait bondir les démocrates américains

SCOTT PRUITT
ENVIRONNEMENT 
- Le voyage effectué la semaine dernière au Maroc par le climatosceptique républicain Scott Pruitt, nommé en décembre 2016 par Donald Trump à la tête de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), ne passe pas auprès des membres du congrès démocrates.
Le haut responsable démocrate du Comité sénatorial de l'environnement, Tom Carper, a demandé, lundi 18 décembre à l'inspecteur interne de l'EPA, de lancer un audit sur le récent voyage au Maroc du patron de l'agence pour déterminer s'il était conforme à la mission de l'EPA, rapporte l'agence de presse Reuters.
Scott Pruitt s'est rendu dans le royaume la semaine dernière pour y faire notamment la promotion du gaz naturel liquéfié des États-Unis, afin de pousser le Maroc à l'importer. Ce dernier peine en effet à mettre en oeuvre son plan de développement du gaz naturel liquéfié, qui a accusé de sérieux retards.
Le responsable américain a ainsi rencontré le ministre de l'Energie, Aziz Rabbah, mais aussi le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar, et la secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Mounia Boucetta. Il a également visité le Green Energy Park dans la ville verte de Ben Guerir, développé par l'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN).
"Je vous demande de revoir le but des voyages de l'administrateur Pruitt pour déterminer si ses activités lors de chaque séjour sont conformes à la mission de l'EPA de 'protéger la santé humaine et l'environnement'", a écrit le sénateur américain dans une lettre à Arthur Elkins, l'inspecteur interne de l'EPA. Traditionnellement, l'EPA, qui régule l'air et l'eau propre, ne sert pas à faire la promotion de l'industrie énergétique américaine, précise Reuters.
Selon le sénateur démocrate, le voyage de quatre jours de Pruitt au Maroc était "inapproprié", parce que l'EPA ne joue aucun rôle officiel dans la supervision des exportations de gaz naturel, mission qui relève du département de l'énergie ou de la Commission fédérale de régulation de l'énergie (FERC), rapporte le magazine américain The Washington Examiner.
Par ailleurs, selon l'agence de presse américaine Associated Press (AP), le voyage aurait coûté pas moins de 40.000 dollars, sans compter les salaires et les heures supplémentaires des membres de la garde rapprochée qui accompagne Pruitt 24 heures sur 24. Des dépenses qui scandalisent les élus démocrates.
Avant sa nomination à la tête de l'EPA, Pruitt était connu pour défendre les intérêts de l'industrie pétrolière et gazière en tant que procureur général de l'Oklahoma, indique AP. 
"Il rejette le consensus des scientifiques du climat selon lequel la combustion continue de combustibles fossiles par l'humanité est le principal moteur du changement climatique", ajoute l'agence de presse.
Depuis son arrivée à Washington, il a à plusieurs reprises tenté de bloquer ou de retarder les efforts entrepris sous l'ère Obama pour réduire les émissions de CO2.

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