Jérusalem : Les États-Unis largement condamnés à l'ONU. ...

Jérusalem : Les États-Unis largement condamnés à l'ONU. ...
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Malgré les menaces américaines, une majorité de pays membres a voté en faveur d'une condamnation de la reconnaissance de la ville sainte comme capitale d'Israël.
Sur les 193 pays membres des Nations unies, 128 ont voté en faveur de la résolution condamnant la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël.
Les menaces de sanctions financières de Washington n'auront pas réussi à totalement intimider à New York.
Jeudi, les États-Unis ont dû faire face au rejet massif des pays membres de l'ONU.
Lors de l'assemblée générale de l'organisation, une grande partie des pays membres ont condamné la reconnaissance par l'administration américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël.
Sur les 193 pays membres des Nations unies, 128 ont voté en faveur d'une résolution condamnant la décision annoncée le 6 décembre par Donald Trump sur Jérusalem, à rebours de la position américaine traditionnelle et du consensus de la communauté internationale.
Neuf pays (États-Unis, Israël, Guatemala, Honduras, Togo, Micronésie, Nauru, Palaos et îles Marshall) ont voté contre ce texte qui répond à une initiative des Palestiniens.
Et, signe de la pression exercée par Washington, 35 États se sont abstenus et 21 n'ont pas pris part au scrutin.
Avant le vote, plusieurs ambassadeurs interrogés par l'Agence France-Presse tablaient pour une adoption plus large, avec un score oscillant entre 165 et 190 votes pour. Le vote n'est pas contraignant et l'administration américaine a fait savoir qu'elle ne changerait pas d'avis.
L'appel d'Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté son homologue américain Donald Trump à revenir « sans délai » sur sa décision.
« Nous accueillons avec un grand plaisir le soutien écrasant de l'Assemblée générale de l'ONU à une résolution historique sur Jérusalem », a déclaré Recep Tayyip Erdogan sur Twitter.
« Nous attendons de l'administration Trump qu'elle revienne sans délai sur sa décision regrettable, dont l'illégalité a été clairement établie » lors de ce vote, a ajouté le chef de l'État turc.
Avant le scrutin à l'ONU, il avait vivement critiqué Donald Trump, l'accusant de vouloir « acheter » des voix après que celui-ci avait menacé de réduire les aides financières aux pays qui voteraient en faveur de la résolution.
« Monsieur Trump, vous n'arriverez pas à acheter la volonté démocratique de la Turquie contre des dollars », avait notamment lancé le chef de l'État turc.
La mémoire américaine
« Les États-Unis se souviendront de cette journée qui les a vus cloués au pilori devant l'assemblée générale pour le seul fait d'exercer notre droit de pays souverain », a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley avant le vote. « Nous nous en souviendrons quand on nous demandera encore une fois de verser la plus importante contribution » financière à l'ONU, a-t-elle lancé, menaçant à nouveau de « mieux dépenser » l'argent des Américains à l'avenir.
Donald Trump avait pris les devants mercredi. « Ils prennent des centaines de millions de dollars et même des milliards de dollars et, ensuite, ils votent contre nous », avait tempêté le président américain. « Laissez-les voter contre nous, nous économiserons beaucoup, cela nous est égal. »
Les États-Unis ne cachent pas leur colère depuis un premier vote, lundi, au niveau du Conseil de sécurité. Ce vote « est une insulte que nous n'oublierons pas », avait lancé, l'œil noir, Nikki Haley à ses quatorze partenaires du Conseil, dont ses alliés européens, qui avaient unanimement approuvé la condamnation de la décision américaine. In fine, cette résolution-là n'avait pas été adoptée, les États-Unis ayant utilisé leur veto de membre permanent, mais l'unité des autres membres avait résonné comme un cinglant désaveu pour Washington.
À l'Assemblée générale de l'ONU, aucun pays n'a de droit de veto et les résolutions ne sont pas contraignantes. Par avance, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait rejeté l'issue du vote, qualifiant les Nations unies de « maison des mensonges ».
Il s'est dit satisfait du résultat peu après le scrutin. « En Israël, nous rejetons cette décision de l'ONU et réagissons avec satisfaction face au nombre important de pays qui n'ont pas voté en faveur de cette décision », a affirmé le Premier ministre dans un communiqué de son bureau.
« Nous remercions le président (américain) Donald Trump pour sa position claire et nette sur Jérusalem et remercions les pays qui ont voté ensemble avec Israël, ensemble avec la vérité », a-t-il ajouté.
« Aucune résolution de l'Assemblée générale ne nous chassera de Jérusalem », a déclaré l'ambassadeur d'Israël Danny Danon au pupitre de l'ONU.
En réponse à la menace de Nikki Haley de « noter les noms » de ceux qui ont voté la résolution, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a estimé que « l'Histoire note les noms » de « ceux qui défendent ce qui est juste » et de « ceux qui mentent ».
Les pressions exercées !
Le texte affirme que toute décision sur le statut de Jérusalem « n'a pas de force légale, est nulle et non avenue et doit être révoquée ». Il souligne que la question de Jérusalem doit faire partie d'un accord de paix final entre Israéliens et Palestiniens.
La victoire symbolique de jeudi « réaffirme que la juste cause des Palestiniens bénéficie du soutien du droit international », a réagi le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, qui espère ainsi maximiser son poids lors d'une éventuelle reprise du processus de paix.
À l'approche du scrutin, Washington a multiplié menaces et pressions.
Tweet, e-mail, lettre... tout a été utilisé pour tenter d'empêcher un nouveau revers, mais ces avertissements ont sidéré nombre de diplomates onusiens.
« Ce n'est pas comme ça que ça marche, on vote sur des principes », confie un ambassadeur asiatique.
« On ne peut pas voter A pendant des années et voter soudainement B », renchérit un homologue d'Amérique latine.
Résultat de ces pressions ?
De nombreux pays se sont finalement abstenus, dont le Canada, le Mexique, l'Argentine, mais aussi, signe de la difficulté de l'Union européenne à définir une position commune, la Pologne, la Hongrie ou la République tchèque. Alliée des États-Unis, la Turquie fait en revanche partie des opposants les plus virulents à la position américaine. Son président, Recep Tayyip Erdogan, avait exhorté jeudi depuis Ankara la communauté internationale à ne pas se « vendre » pour « une poignée de dollars » face aux menaces de Donald Trump de couper des aides financières.
Israël a annexé la partie orientale de Jérusalem, dont elle a pris le contrôle pendant la guerre de 1967, puis voté une loi faisant de la ville sainte sa capitale « indivisible ».
Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale et les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État.

SOURCE AFP
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