Washington et Riyad ont indirectement fourni des armes sophistiquées à Daech.

Washington et Riyad ont indirectement fourni des armes sophistiquées à Daech.


Washington et Riyad ont indirectement fourni des armes sophistiquées à Daech

Une ONG britannique révèle que des armes achetées par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite puis fournies à l’opposition syrienne dite modérée ont fini entre les mains des combattants de l’Etat islamique.  

L'ONG britannique Conflict Armament Research (CAR) vient de publier un rapport qui précise la provenance de l'arsenal militaire dont disposait Daesh. CAR a mené durant trois ans une enquête pendant laquelle 40 000 pièces récupérées dans les territoires syriens et irakiens libérés ont été analysées. 
Le rapport indique que des armes, notamment des munitions anti-blindage, achetées par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, ont fini entre les mains de l'organisation terroriste. «La livraison de matériel [militaire] dans le cadre du conflit syrien, par des parties étrangères – notamment les Etats-Unis et l'Arabie saoudite – a indirectement permis à l'Etat islamique d'obtenir des quantités substantielles de munitions anti-blindage», peut-on lire dans le rapport.

Des armes livrées illégalement par Washington et Riyad
Selon Conflict Armament Research, les armes livrées par Washington et Riyad à l'opposition syrienne, ont «augmenté de manière significative la quantité et la qualité des armes dont disposait l'Etat islamique». 
Le rapport ne détaille pas les circonstances qui ont permis aux djihadistes d'obtenir ces armes. Cela dit, le document explique que les combattants de l'Etat islamique ont parfois pu s'en emparer «en le capturant sur le champs de bataille». Toutefois, l’ONG n’exclut pas la piste des trafics.
Le rapport donne l’exemple d’un lanceur de roquettes anti-tanks, qui, acheté en Bulgarie par les Etats-Unis en décembre 2015, a été saisi en février 2016 dans un stock de l’Etat islamique, à Ramadi en Irak. Photo à l’appui, le rapport note qu’une batterie antichar portative du même genre, ayant un numéro de lot similaire et un numéro de série proche, a été utilisée en décembre 2016 par une unité rebelle syrienne, Jaysh Annasr.
Par ailleurs, l'ONG affirme que ces armes ont été fournies aux rebelles syriens en contravention avec les accords internationaux qui interdisent au pays acheteur de transférer ce type de matériel sans autorisation préalable.
A son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump avait pris la décision de cesser de fournir des armes aux rebelles syriens, un dispositif d’aide militaire introduit par son prédécesseur  Barack Obama. L’information avait été révélée le 19 juillet dernier par le Washington Post.

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