Affaire Karachi : L'ex-ministre de la Défense François Léotard mis en examen. ...
L'ancien ministre de la Défense a été mis en examen le 4 juillet pour complicité d'abus de biens sociaux dans l'affaire des sous-marins de Karachi, révèle Le Canard Enchaîné.
Une nouvelle étape a été franchie le 4 juillet dernier dans le volet ministériel de l'affaire Karachi. Dans son édition à paraître mercredi, Le Canard Enchaîné révèle que l'ancien ministre de la Défense François Léotard a été mis en examen par la Cour de justice de la République (CJR) pour complicité d'abus de biens sociaux dans l'affaire dite des sous-marins de Karachi. L'information a par la suite été confirmée auprès de l'AFP.
D'après le journal satirique, les juges en charge de la procédures se demande si François n'aurait pas tenté de "se constituer un trésor de guerre en vue de la présidentielle de 2002". Lors de son audition devant les juges, le 4 juillet, le principal intéressé aurait refusé de s'exprimer. Il doit être réentendu en septembre prochain.
Un contrat d'armement au coeur de l'affaire
Il s'agit de la seconde mise en examen dans le volet ministériel de l'affaire après celle de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur, le 29 mai dernier. Ce dernier est lui soupçonné d'avoir financé une partie de sa campagne présidentielle de 1995 grâce à un système de rétrocommissions. "La décision de la commission d'instruction ne tire aucune conséquence de la validation du compte de campagne par le Conseil constitutionnel en octobre 1995, non plus que de l'ancienneté des faits, vieux de vingt-trois ans", avait réagi l'ex-Premier ministre.
Le 8 mai 2002, une voiture piégée précipitée contre un bustransportant des salariés de la Direction des chantiers navals (DCN) explosait à Karachi, tuant quinze personnes dont onze employés français et en blessant douze autres. Tous travaillaient à la construction d'un des trois sous-marins Agosta vendus en 1994 au Pakistan par la France, sous le gouvernement Balladur.
L'enquête antiterroriste avait mis la justice sur la piste d'un financement occulte de la campagne de 1995, grâce à des rétrocommissions -illégales- sur des contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite. Une deuxième enquête avait alors été ouverte en 2011 sur ce volet financier, confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire.
Sarkozy avait été entendu comme témoin
Après des années de péripéties judiciaires, la Cour de cassation a confirmé le 11 juillet le renvoi devant le tribunal correctionnel de six protagonistes, dont Nicolas Bazire, ex-directeur de la campagne, Thierry Gaubert, alors membre du cabinet de Nicolas Sarkozy, et l'intermédiaire Ziad Takieddine. Les juges d'instruction s'étaient dessaisis en 2014 des cas d'Édouard Balladur et de François Léotard, au profit de la CJR, seule instance habilitée à juger des délits commis par des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, ministre du Budget d'Édouard Balladur (1993-1995) et porte-parole du candidat pendant la campagne présidentielle de 1995, a été entendu début mai comme témoin par la Cour de justice de la République.
L'enquête antiterroriste est toujours en cours pour déterminer les responsabilités de l'attentat. Une des thèses sur lesquelles travaillent les juges est celle d'une attaque commise en rétorsion à la décision prise en 1996 par Jacques Chirac, adversaire politique d'Édouard Balladur, de mettre un terme au versement des commissions après son arrivée à l'Élysée.
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