-- LA LETTRE DU PERE --


                      -- LA LETTRE DU PERE -- 



  Hadj Boujemaâ ne sait ni lire ni écrire. Confus, il s'adresse à l'écrivain public du quartier, le seul qui se sert encore d'une machine à caractères latins, pour la rédaction d'une lettre à son fils aîné en France. Au rythme des mots dictés par l'analphabète, en arabe dialectal, la machine produit ce qui suit :
  « J'étais malade une maladie difficile. Je suis allé chez le médecin. Il m'a cherché et m'a dit que le vent m'a frappé. Il m'a sorti des médicaments : 48 aiguilles, 4 marques de bonbons et une boîte de petites bougies. Maintenant, je loue Dieu et le remercie. Le sommeil ne vole plus sur moi, et mes os se sont allégés. Je t'informe une deuxième jument que j'ai coupé la cigarette. Ta mère elle aussi est bien. Mais ton frère Hamid est sorti de la route et fréquente les fils du péché qui vont sortir sur lui.
  Quand il se coupe de la cigarette et elle lui tourna dans le vide, il nous arrache de l'argent.
Il n'a pas voulu suivre le sérieux, laisse le voir le temps. Quant à ta sur Mina, elle va se marier, et nous resterons sur le sol. C'est pourquoi je demande de toi de voir un peu en nous.
  Pourquoi avons-nous enfanté des enfants ? C'est celui-ci le jour dans lequel nous les avons voulus. Il te faut savoir que le propriétaire frappe sur nous la porte matin et soir. La boutique de Mouha a marqué sur nous 22 mille ryals. Moi la santé a marché et la vue a faibli. Tout le monde te salue.
  Que Dieu te préserve et fasse de toi le blé et la semence.
  Réponse dans tout de suite ».

------------------------------------------------------------------------------------------------------------


                                  -- LA RÉPONSE DU FILS --



        « Louange à Dieu seul,
        Ô mon père l'affectueux,
  Moi voilà, ta lettre est arrivée à moi et je l'ai attrapée. 
Je l'ai lue et je l'ai comprise. 
Depuis qu'elle est venu à moi, le sommeil s'est envolé de moi et mon coeur se coupe morceaux morceaux. 
Vous êtes restés dans moi beaucoup. 
Je mendie Dieu pour qu'il vous donne la santé et le feu. 
Je t'informe que j'ai envoyé à toi un peu d'argent pour que tu tournes le mouvement un peu. Paie le loyer, l'eau et l'électricité qui sont sur toi. 
Ne frappe le calcul à rien. 
Mon frère Hamid est sorti de la route, dis lui s'il se perd qu'il attrape la terre. 
Il lui manque une vente et un achat qui reviennent sur lui par le bien. Aujourd'hui, chacun frappe sur sa tête. 
Chacun nage dans sa mer. Quant à ma sur Mina, dites-lui de ne pas se dépêcher sur le mariage. 
Ceux qui se sont dépêchés sont partis. 
Moi aussi, j'étais malade le mois qui est passé, j'ai attrapé le lit 15 jours. Les médecins m'ont cherché et m'ont levé le sang. 
Je n'ai ni sel ni sucre, sauf un peu de froideur. 
Maintenant le temps m'a dépassé et louange à Dieu. Ici, nous photographions l'argent, mais le temps n'est pas jusqu'à là-bas. Il n'y a que cours, cours et celui qui se néglige, se rase. 
Me voilà, j'ai déménagé de l'ancien travail, et j'ai travaillé dans l'éducation des poules. Ils m'ont ajouté dans le salaire. 
Sois seulement bon et n'ais pas peur. Je vais venir au Maroc. Soyez prêts pour que je vous emmène frapper un tour à Marrakech et voir la place de la mosquée de la fin du monde, le basin des Gnaoua, les sept hommes, le palais de la terre cuite et ajoute et ajoute... ».  

          Ton fils :
La lumiere de la religion.








                                      JE SUIS FATIGUE.

Pendant des années, j'ai mis cette fatigue sur le compte du manque de vitamines, de la population, du cholestérol, de la morosité ambiante, du bruit fait par les voisins, des embarras gastriques chroniques, enfin toutes choses qui vous font demander si la vie vaut d'être vécue ! !

J'ai fini par réaliser qu'il n'en était rien : je suis fatigué parce que je travaille trop. 
La population de ce pays est de 55 millions d'habitants sur lesquels 21 millions sont retraités, ce qui laisse 34 millions de citoyens pour faire le travail. Si l'on retire encore 19 millions d'étudiants ou d'écoliers, plus 3 millions de chômeurs, plus 5 millions de fonctionnaires assimilés, il ne reste plus que 7 millions de clampins pour bosser. 
En soustrayant les 2 millions de militaires, les 4 millions d'immigrés, les 620.000 personnes hospitalisées et les 379.998 taulards, il ne reste plus que deux pauvres cons pour faire le boulots :
TOI et MOI 
Et toi, tu glandes là, assis sur ton cul à lire ces conneries... 
C'est pas étonnant que je sois surmené !

Commentaires