L’appartenance sociale et ses individus-reflets…
La plus triste posture au monde, c’est la reddition de l’individu au correct approuvé par la société! L’une des pires sujétions de l’homme est la soumission au fonctionnement plébiscité par les hordes du grand nombre inconscient et aliéné, abandonnant ainsi passivement ce qu’il sait être juste pour faire vivre à travers lui, l’idéologie dominante! Notre passivité collective est le plus sûr soutien aux diktats des convenances en vogue, nous qui choisissons d’obéir à un monde immonde, monde de toutes les facticités, plutôt que d’agir selon la substance des choses, en conformité avec notre conscience souveraine de personne humaine définissant la société.
Combien d’humains sur terre vivent conscients de leur substance humaine et du champ immense de leur nature pour exiger à être plus que des figurants des ordres sociaux dont ils relèvent, ordres qui les assignent à une figuration de fonctionnalité?! En tout cas, l’observation de l’essor collectif et institutionnel des peuples ne laisse pas de faire apparaître les humains comme de simples rouages ou fonctions sociaux qui se contentent d’être manœuvrés par les dei ex machina de l’institution sociale plutôt qu’une quelconque exigence d’authenticité à soi dans le jugement de l’essence des choses. Ostensiblement, un petit courage de regard de la conscience, geste non programmé de questionnement et de distanciation manque cruellement aux individus pris dans l’engrenage des fonctionnalités.
Tout est monté dans l’échafaud social pour refuser l’existence de la singularité qui prendrait le temps de se définir quitte à reprendre après la marche au sein du troupeau. Car une telle singularité ferait intervenir la conscience de ladite marche, en son pourquoi, son comment, et apostropherait la société elle-même, par l’affirmation humaine de ses membres récusant le machinal structural des comportements individuels. La somme des singularités communiquant hors structure, mais dans la quête de leur humanité commune et politique, la citoyenneté effective, poserait en objet le fonctionnement social lui-même, exigerait une signifiance pleinement humano-citoyenne au construit social redéfini par et pour les citoyens auxquels les structures devraient constamment s’ajuster.
Une telle conscience citoyenne collective active, renverserait le faciès de la politique car ce ne serait plus l’État, les institutions, qui définirait les individus interdits de citoyenneté, comme c’est le cas depuis l’avènement de l’État dans l’histoire, mais l’inverse. Là, c’est le rapport individuel au social qui, constamment, influencerait l’institution sociale en l’ajustant et l’améliorant au service des hommes, annihilant toute tyrannie. Voilà pourquoi la distanciation mise en commun par des individus mentalement actifs et conscients de la non essentialité de la société et donc de son amovibilité naturelle, fait peur aux rois et aux reîtres.
La distanciation mise en commun enclenche la redéfinition même des principes sociaux par les individus y parvenant. Même en gardant le type établi d’une société, la distanciation pose l’institution sociale, l’objectivation de la structure et de l’action structurelle comme chose des individus qui peuvent toujours la remodeler et cela enlève la fausse mystique de la préséance des oligarchies qui s’essentialisent via la rigidité voire l’inamovibilité prétendue de l’ordre social établi. Remarquez ici, nous disons structurel quand nous évoquons les institutions physiques et structural lorsque nous parlons de leur conséquence sur la liberté des individus.
La distanciation consciente, gage de la citoyenneté et bouée du sauvetage politique.
L’exigence d’être soi et le refus de l’effacement par les forces de réification qui assignent l’homme au stage de simple rouage utile à l’institution sociale, est une exigence de la dignité humaine. La détermination volitive à être pleinement distant des structures dont socialement nous relevons mais qui doivent rester strictement notre dimension sociale sans nous primer comme si souvent où elles vont jusqu’à annihiler les autres dimensions de notre être pluridimensionnel, est un combat permanent pour tout humain conscient de son essence, son humanité. Car les structures comme organes globalisants et prégnants ne manqueront jamais de tout mettre à contribution pour disposer totalement de l’homme et le réduire à être uniquement leur objet structuré utilitaire au profit des quelques-uns qui disposent et profitent des structures.
À moins de cultiver la distanciation consciente, les structures créées par l’homme par effet de fonctionnalité imprimée à l’homme, à leur tour, le digèrent et l’assimilent pour en faire exclusivement leur chose. Nous comprenons cette assimilation structurale de l’homme en constatant l’appétence de quasi tous à vouloir obéir aux institutions comme l’État, l’école, la famille, l’église, même quand ces institutions se subvertissent, sont déviées de leur vocation ou de leur principe justificateur et deviennent donc les plus indignes, les plus déshumanisantes et répressives avec leur violence immédiate et idéologique.
C’est bel et bien par un excessif sentiment d’appartenance à la structure dominante, que l’homme s’efface et se soumet... Prenons garde! L’assimilation structurale est partout où la structure fonctionne et s’érige ordre social institutionnel supérieur et intouchable, un ordre phagocytant par nature, impitoyablement dévorant d’humanité au service des tyrans corrupteurs corrompus, eux-mêmes chose de leur institution immonde, qui abêtissent, réifient quasiment tous pour régner!
La passivité politique des individus soit par leur alignement soit par leur amorphisme est toujours permissive et donc complice des tyrans.
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