Emirats: 10 ans de prison pour avoir critiqué le gouvernement. ....
Le célèbre opposant émirati Ahmed Mansoor a été condamné à 10 ans de prison et à une amende d'un million de dirhams (235.000 euros) pour avoir critiqué le pouvoir et terni l'image de son pays sur les réseaux sociaux, ont indiqué jeudi des journaux progouvernementaux.
Le tribunal qui a prononcé cette condamnation à Abou Dhabi a également ordonné que M. Mansoor soit placé sous surveillance pendant trois ans après sa libération, ont précisé les quotidiens The National et Gulf News.
La presse internationale n'est pas autorisée à assister à ce genre de procès aux Emirats arabes unis, où les familles règnantes ne tolèrent aucune critique de la part d'opposants.
Ahmed Mansoor, 48 ans, a été condamné pour avoir terni "le statut et le prestige des Emirats arabes unis et ses symboles", et pour avoir nui aux relations entre ce pays et ses voisins, a indiqué The National, précisant toutefois que l'opposant a été blanchi de l'accusation de complot avec une "organisation terroriste".
Tariq al-Shamsi, avocat désigné par les autorités pour le défendre, avait demandé que toutes les charges contre M. Mansoor soient abandonnées, lors d'une précédente audience.
Vague de protestations
L'arrestation d'Ahmed Mansoor en mars 2017 avait suscité une vague de protestations des principales organisations de défense des droits de l'Homme, dont Human Rights Watch et Amnesty International.
Ahmed Mansoor est le lauréat 2015 du prix Martin Ennals, du nom d'un ancien secrétaire général d'Amnesty.
Lors de son arrestation, le procureur chargé de la lutte contre la cybercriminalité avait accusé M. Mansoor d'avoir utilisé les réseaux sociaux pour "publier de fausses informations" et d'avoir propagé "des idées tendancieuses de nature à semer la sédition et le sectarisme".
On lui avait aussi reproché de porter atteinte à "l'unité nationale et à la paix sociale et d'avoir nui à la réputation de l'Etat et incité à la désobéissance".
M. Mansoor avait déjà été condamné à trois ans de prison en 2011 --au début du Printemps arabe-- lors d'un premier procès jugé "manifestement injuste" par des groupes de défense des droits de l'Homme.
Il avait été jugé coupable, avec quatre autres personnes, d'avoir "utilisé internet pour insulter les dirigeants des Emirats arabes unis".
L'opposant avait été pardonné par le président la même année, mais privé de son passeport et interdit de voyage à l'étranger.
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