Covid : La vague Omicron est bien différente des 4 précédentes, voici pourquoi ?
Le variant Omicron a supplanté Delta en quelques semaines et provoque un nombre de cas sans précédent, avec bien moins d'hospitalisations. Le problème, c'est qu'elles augmentent tout de même.
SCIENCE - À chaque jour son record. Mercredi 5 janvier, le gouvernement a annoncé avoir répertorié 332.252 cas de Covid-19 confirmés en une seule journée, explosant le record de la veille de 271.686.
Ce jeudi 6 janvier, ce sont 261.481 cas qui ont été recensés. Le variant Omicron serait responsable de 70% à 80% des contaminations, a affirmé Jean Castex jeudi 6 janvier sur BFMTV, alors que les chiffres détaillés devraient être rendus publics dans les jours à venir.
Comment expliquer cette vague de coronavirus sans commune mesure? “Omicron est beaucoup plus contagieux, il a peut-être un temps de contagiosité un peu plus court, plus intense dans un temps plus ramassé”, a rappelé le Premier ministre, avant de rappeler que “la bonne nouvelle, c’est qu’il est moins dangereux, il entraîne moins de formes graves”.
Il y a en effet un décrochage clair entre le nombre de cas et l’impact hospitalier par rapport aux précédentes vagues. Pour s’en rendre compte, il peut être utile de regarder les courbes des indicateurs classiques sous un jour nouveau. C’est ce qu’a imaginé le journaliste du Financial Times, John Burn-Murdoch, pour mieux comprendre l’impact d’Omicron au Royaume-Uni, notamment dans la région de Londres, épicentre du nouveau variant dans le pays.
Le HuffPost s’est inspiré de cet exemple et a réalisé un graphique similaire pour la France. Ce que l’on peut voir ci-dessous, c’est l’évolution du nombre de cas, d’hospitalisations et d’entrées en réanimation en pourcentage par rapport au plus haut atteint lors de la seconde vague de Covid-19, en novembre 2020.
Avant l’arrivée de ce nouveau variant, le plus grand nombre de cas avait été atteint début novembre 2020, pour la deuxième vague. Pour les indicateurs hospitaliers, le pic a eu lieu début avril 2020, au moment de la première vague.
Comme on peut le voir, la différence entre les cas et les hospitalisations ou entrées en réanimations est flagrante avec Omicron. Avant cela, des divergences plus légères sont visibles entre les vagues. Elles sont difficiles à expliquer avec certitudes, mais plusieurs pistes peuvent être évoquées: la sévérité des variants Alpha et Delta, l’évolution de la campagne vaccinale, etc.
Toujours est-il que ce que l’on voit depuis la fin de l’année 2021 est inédit, avec une explosion du nombre de cas et, derrière, une hausse bien plus faible des indicateurs hospitaliers.
Semaines décisives
Ce graphique permet de se rendre compte concrètement de ce que les scientifiques commencent à affirmer avec de plus en plus de certitudes: le variant Omicron entraîne moins de formes graves. Difficile de savoir là-dedans quelle est la part de ses mutations qui l’ont rendu moins virulent ou du fait qu’il réinfecte beaucoup de vaccinés ou de guéris.
Il ne faut par contre pas penser que cette cinquième vague est indolore. D’abord, comme l’a rappelé Jean Castex, parce que le variant Delta n’a pas disparu. Il représente encore une part non négligeable des cas et sa sévérité est bien connue.
De plus, imaginons qu’Omicron envoie 10 fois moins de gens à l’hôpital. Il n’empêche que si 20 fois plus de personnes sont contaminées, il y aura deux fois plus de patients hospitalisés. On voit sur le graphique que si la courbe des hospitalisations grimpe bien moins fortement, elle augmente tout de même, avec un délai d’une dizaine de jours par rapport aux cas.
Le graphique ci-dessous, qui montre l’évolution en pourcentage de ces deux indicateurs, permet de s’en rendre compte: les cas augmentent toujours quelques jours avant les hospitalisations. Certes, depuis cet été, grâce à la vaccination, la hausse hospitalière est plus limitée. Et c’est encore plus vrai depuis Omicron. Mais tant que les barres vont vers le haut, le pic ne sera pas atteint.
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