Joe Biden a une nouvelle fois ignoré Pedro Sanchez. Le président des Etats-Unis a exclu le chef du gouvernement de la liste de ses invités européens pour analyser la menace russe sur l’Ukraine. Un nouveau camouflet pour Sanchez qui cherche le soutien de Washington et de l'OTAN dans son différent avec le Maroc.
Le président des Etats-Unis a exclu le chef du gouvernement espagnol d’une réunion consacrée à l’examen des derniers développements de la crise russo-ukrainienne. La Maison blanche indique, dans un communiqué, que Joe Biden a convié à la rencontre, organisée hier soir par visioconférence, «la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Charles Michel, le président Emmanuel Macron de France, le chancelier Olaf Scholz d'Allemagne, le Premier ministre Mario Draghi d'Italie, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, le président Andrzej Duda de Pologne, et le Premier ministre Boris Johnson du Royaume-Uni».
Un sérieux revers pour le socialiste qui cherche à se rapprocher des Etats-Unis et glaner les appuis des Vingt-sept et de l’OTAN dans son bras de fer contre le Maroc. La semaine dernière, la presse ibérique a estimé que les entretiens entre le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, et son homologue américain, Antony Blinken, allaient largement bénéficier à l’Espagne dans ses différends avec le Maroc.
Le Maroc dans les calculs de Sanchez
«La crise avec le Maroc est l'une des raisons du soutien énergique de l'Espagne aux Etats-Unis en Ukraine», écrivait El Confidencial. Même son de cloche chez El Periodico qui affirme que «la rapide réponse de Sanchez à la crise ukrainienne s'explique aussi par ses propres intérêts : la réaction au mouvement indépendantiste (en Catalogne, ndlr) et la nécessité de se renforcer face à Rabat sur l'avenir du Sahara Occidental».
«Albares profite du déploiement en Russie pour demander "l'engagement de l'UE et de l'OTAN" face au Maroc», souligne pour sa part El Español. La majorité des médias, qui ont fait ce lien avec l’appui de Madrid à Washington sur la crise ukrainienne, ont illustré leurs articles par la fameuse photo entre Pedro Sanchez et Joe Biden, prise en marge du sommet de l’OTAN du 14 juin à Bruxelles.
Une photo qui immortalise pourtant l’échec de la campagne de communication du gouvernement espagnol sur une «réunion» entre les deux responsables qui n'a pas eu lieu et s’est résumée à quelques secondes en marchant. Les deux leaders n’avaient alors pas eu l’occasion d’aborder des sujets brûlants, comme la reconnaissance de la marocanité du Sahara par l’administration Trump.
Pour rappel, du 20 au 23 juillet, Pedro Sanchez a effectué une visite aux Etats-Unis mais sans parvenir à arrachez un rendez-vous avec Joe Biden ou un autre membre de son administration. Il a fallu attendre le 21 août, et le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan pour que l’actuel locataire de la Maison blanche daigne téléphoner à Pedro Sanchez pour lui demander d’accueillir les coopérants afghans avec les forces internationales dans une base militaire près de Madrid.
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