Des avocats marocains portent plainte contre un militaire israélien ayant participé à la guerre à Gaza.


Des avocats marocains portent plainte contre un militaire israélien ayant participé à la guerre à Gaza.


Publié le dimanche 15 septembre 2024 


Des avocats relevant du barreau de Marrakech ont saisi le procureur général près la Cour d’appel de Rabat d’une plainte contre le dénommé Moche Avichzer, qui a pris part à la guerre contre Gaza et qui se trouve actuellement à Marrakech.

Maîtres Selwa Mjadli, Abdelali El Haddaji, Najia El Haddaji, Khadija Akka, Mohamed Alarabi Almoataz et Salah Ziadi, représentés par Maître Bouchra Al Assimi, tous membres du Barreau de Marrakech, ont déposé une plainte contre ce militaire israélien, qui séjourne actuellement dans un hôtel de Marrakech.

Dans la plainte, les avocats soutiennent “être des citoyens marocains ayant subi de graves préjudices du fait des crimes perpétrés par le dénommé Moche Avichzer, et qu’il leur incombe, en tant qu’avocats, de protéger les droits, de défendre les opprimés, de poursuivre les criminels et de lutter contre le terrorisme en vertu des principes universels des droits de l’homme et de la mission sacrée de la défense, qui consiste à protéger les droits et à les défendre contre les violations”.

La plainte, à laquelle sont jointes des photos postées sur le compte Instagram d’Avizcher avec la traduction de ses commentaires, ainsi qu’un rapport de l’Observatoire marocain de lutte contre la normalisation, qualifie le militaire israélien de “mercenaire qui a participé aux crimes et atrocités commis par l’armée de l’entité sioniste à Gaza pendant trois mois, au cours desquels il a commis de nombreux massacres et crimes contre l’humanité, dont il se vantait dans des vidéos documentées dans lesquelles il confirme avoir tué, brûlé, torturé et violé des Palestiniens, ce qui constitue des actes terroristes définis comme tels par le droit international et le droit marocain”.

La plainte s’appuie sur l’article 711-1 du code de procédure pénale, qui stipule que “nonobstant toute autre disposition légale contraire, tout Marocain ou étranger qui commet hors du Royaume en tant que donneur d’ordre, contributeur ou participant une infraction terroriste, qu’elle soit ou non destinée à porter atteinte au Royaume du Maroc ou à ses intérêts, est poursuivi et jugé devant les juridictions marocaines compétentes. 

Toutefois, si les actes terroristes ne sont pas destinés à nuire au Royaume du Maroc ou à ses intérêts et sont commis hors du Royaume par un étranger en tant qu’auteur principal, contributeur ou participant, il ne peut être poursuivi ou jugé que s’il est retrouvé sur le territoire national”.

Les avocats ont également basé leur plainte sur les dispositions de la loi sur le terrorisme, qui définit ses crimes comme des attaques contre la vie, la sécurité ou les libertés des personnes, l’enlèvement ou la détention.

L’article 1.1.218 stipule que le fait de se joindre, individuellement ou collectivement, dans un cadre organisé ou non, à des entités, organisations, bandes ou groupes terroristes sont considérés comme des crimes terroristes, même si les actes ne visent pas à nuire au Maroc ou à ses intérêts, ce qui est le cas du soldat israélien.

Pour éviter que ce dernier ne quitte le territoire national, les avocats ont insisté sur la nécessité de donner suite à cette plainte de toute urgence, notamment en procédant à l’arrestation de Moshe Avichzer, qui réside actuellement dans un hôtel réputé de la ville, et en le traduisant en état d’arrestation devant le tribunal compétent afin qu’il soit jugé pour les faits précités.

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