Espagne : l’imam marocain qui aurait «brainwashé» des jeunes.
RIPOLL | Dans la petite ville des Pyrénées catalanes où il
vivait depuis deux ans, un imam marocain est soupçonné d’avoir
«brainwashé» de jeunes compatriotes pour les amener à former la cellule
djihadiste derrière les attentats de Barcelone et Cambrils.
Abdelbaki Es Satty est maintenant dans tous les journaux, à commencer par El Pais qui lui consacre sa Une dans son édition de lundi, assurant que les enquêteurs se penchent sur ses «connexions internationales», à commencer par la Belgique et la France, transmise à l’AFP dimanche soir.
Du deux-pièces décrépi où résidait Abdelbaki Es Satty - loué «150 euros» par mois, selon son colocataire - on a vue sur la montagne boisée des Pyrénées et les toits de tuiles de la jolie petite ville catalane de Ripoll, à 90 km au nord de Barcelone.
«Mardi matin, il était parti en disant qu’il s’en allait en vacances au Maroc», raconte le vendeur de fruits sur les marchés Nordeen El Haji, 45 ans, venu vivre il y a quatre mois dans l’appartement.
Mais depuis mardi, il a disparu. La police a évoqué la possibilité qu’il ait péri dans l’explosion mercredi soir dans une maison à Alcanar, en Catalogne, où la cellule à l’origine des attaques de Barcelone et de Cambrils préparait «un ou plusieurs attentats».
«Il parlait peu, passait du temps avec son ordinateur dans la chambre, avait un vieux téléphone portable sans internet, peu de livres», dit Nordeen El Haji.
Sur un meuble se trouve encore l’ordre officiel de perquisition des lieux, daté de vendredi, quelques heures après les deux attentats aux voitures-bélier qui ont fait 14 morts et plus de 120 blessés en Catalogne (nord-est de l’Espagne).
Sorti de prison
Le journal El Mundo a cité des sources antiterroristes selon lesquelles Abdelbaki Es Satty avait séjourné en prison «où il avait noué une amitié particulière avec Rachid Aglif, dit El conejo (le lapin), condamné à 18 ans» pour participation aux attentats jihadistes dans des trains de banlieue du 11 mars 2004, qui avaient fait 191 morts à Madrid.
«L’imam avait eu un problème judiciaire, mais pas lié au terrorisme», a déclaré dimanche le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero.
Selon El Mundo, Abdelbaki Es Satty avait été incarcéré en lien avec un «trafic de drogue», du haschich, entre Ceuta et Algesiras (sud).
«Cet imam était normal et ordinaire quand il était en public», affirme à l’AFP Mohamed Akhayad, un électromécanicien marocain de 26 ans, qui fréquentait la nouvelle salle de prières ouverte en 2016 où il prêchait.
«S’il a mangé le cerveau de ces jeunes, c’est en cachette, dans un endroit secret», poursuit-il en évoquant les spéculations de la presse espagnole au sujet de l’emprise qu’il aurait pu exercer sur certains jeunes de Ripoll.
Passé par la Belgique, peut-être la France
«Il était très solitaire, fréquentait plus des jeunes que des personnes de son âge», souligne, anonymement, un Marocain de 43 ans.
Dans la rue où vivait le religieux, un Catalan de 64 ans, Francesc Gimeno, un peintre décorateur, affirme qu’il «avait la réputation d’être très islamiste, voulait que tous les Marocains pensent comme lui, mettait la religion au-dessus de tout».
Il l’accuse aussi d’avoir voulu «obliger les femmes marocaines de la ville à se couvrir».
«C’est un mensonge», réagit Hammou Minhaj, 30 ans, secrétaire marocain de la communauté musulmane de Ripoll «Annour». «Ici à la mosquée, il ne disait pas ça. En dehors, je ne sais pas».
Selon lui, Abdelbaki Es Satty était arrivé en 2015 à Ripoll, puis «était allé en Belgique en tant qu’imam - c’est ce qu’il disait - avant de revenir à Ripoll: il avait commencé en avril 2016 comme imam dans notre nouvelle mosquée».
Cependant, «fin juin (2017), il avait demandé trois mois de vacances pour partir en vacances au Maroc».
L’imam a bien séjourné en Belgique en 2016, dans la commune de Machelen, dans la grande banlieue de Bruxelles «entre janvier et mars 2016», a affirmé à l’AFP le maire de la commune limitrophe de Vilvorde, Hans Bonte, qui supervise la police municipale des deux communes.
Le quotidien El Pais évoque aussi en Une la France. Et assure que les analystes pensent que dans ces pays il a peut-être été mis en relation «avec des membres de l’État islamique».
Dans la salle de prières, les noms de deux des 12 suspects des attentats apparaissent dans la liste des donateurs de fonds à la mosquée, dont celui de «Younes Abou Yacoub», un Marocain de 22 ans recherché depuis les attentats.
A M’rirt, petite ville de 35 000 habitants du centre du Maroc, ses proches accusent justement «un imam de Ripoll» d’être le «cerveau» des attentats d’Espagne.
«Cela fait deux ans que Younès et Houssein (son frère) ont commencé à se radicaliser, sous l’influence de cet imam "djebli" (originaire du Pays Djbala, région du nord du Maroc)», a ainsi déclaré à l’AFP leur grand-père.
Abdelbaki Es Satty est maintenant dans tous les journaux, à commencer par El Pais qui lui consacre sa Une dans son édition de lundi, assurant que les enquêteurs se penchent sur ses «connexions internationales», à commencer par la Belgique et la France, transmise à l’AFP dimanche soir.
Du deux-pièces décrépi où résidait Abdelbaki Es Satty - loué «150 euros» par mois, selon son colocataire - on a vue sur la montagne boisée des Pyrénées et les toits de tuiles de la jolie petite ville catalane de Ripoll, à 90 km au nord de Barcelone.
«Mardi matin, il était parti en disant qu’il s’en allait en vacances au Maroc», raconte le vendeur de fruits sur les marchés Nordeen El Haji, 45 ans, venu vivre il y a quatre mois dans l’appartement.
Mais depuis mardi, il a disparu. La police a évoqué la possibilité qu’il ait péri dans l’explosion mercredi soir dans une maison à Alcanar, en Catalogne, où la cellule à l’origine des attaques de Barcelone et de Cambrils préparait «un ou plusieurs attentats».
«Il parlait peu, passait du temps avec son ordinateur dans la chambre, avait un vieux téléphone portable sans internet, peu de livres», dit Nordeen El Haji.
Sur un meuble se trouve encore l’ordre officiel de perquisition des lieux, daté de vendredi, quelques heures après les deux attentats aux voitures-bélier qui ont fait 14 morts et plus de 120 blessés en Catalogne (nord-est de l’Espagne).
Sorti de prison
Le journal El Mundo a cité des sources antiterroristes selon lesquelles Abdelbaki Es Satty avait séjourné en prison «où il avait noué une amitié particulière avec Rachid Aglif, dit El conejo (le lapin), condamné à 18 ans» pour participation aux attentats jihadistes dans des trains de banlieue du 11 mars 2004, qui avaient fait 191 morts à Madrid.
«L’imam avait eu un problème judiciaire, mais pas lié au terrorisme», a déclaré dimanche le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero.
Selon El Mundo, Abdelbaki Es Satty avait été incarcéré en lien avec un «trafic de drogue», du haschich, entre Ceuta et Algesiras (sud).
«Cet imam était normal et ordinaire quand il était en public», affirme à l’AFP Mohamed Akhayad, un électromécanicien marocain de 26 ans, qui fréquentait la nouvelle salle de prières ouverte en 2016 où il prêchait.
«S’il a mangé le cerveau de ces jeunes, c’est en cachette, dans un endroit secret», poursuit-il en évoquant les spéculations de la presse espagnole au sujet de l’emprise qu’il aurait pu exercer sur certains jeunes de Ripoll.
Passé par la Belgique, peut-être la France
«Il était très solitaire, fréquentait plus des jeunes que des personnes de son âge», souligne, anonymement, un Marocain de 43 ans.
Dans la rue où vivait le religieux, un Catalan de 64 ans, Francesc Gimeno, un peintre décorateur, affirme qu’il «avait la réputation d’être très islamiste, voulait que tous les Marocains pensent comme lui, mettait la religion au-dessus de tout».
Il l’accuse aussi d’avoir voulu «obliger les femmes marocaines de la ville à se couvrir».
«C’est un mensonge», réagit Hammou Minhaj, 30 ans, secrétaire marocain de la communauté musulmane de Ripoll «Annour». «Ici à la mosquée, il ne disait pas ça. En dehors, je ne sais pas».
Selon lui, Abdelbaki Es Satty était arrivé en 2015 à Ripoll, puis «était allé en Belgique en tant qu’imam - c’est ce qu’il disait - avant de revenir à Ripoll: il avait commencé en avril 2016 comme imam dans notre nouvelle mosquée».
Cependant, «fin juin (2017), il avait demandé trois mois de vacances pour partir en vacances au Maroc».
L’imam a bien séjourné en Belgique en 2016, dans la commune de Machelen, dans la grande banlieue de Bruxelles «entre janvier et mars 2016», a affirmé à l’AFP le maire de la commune limitrophe de Vilvorde, Hans Bonte, qui supervise la police municipale des deux communes.
Le quotidien El Pais évoque aussi en Une la France. Et assure que les analystes pensent que dans ces pays il a peut-être été mis en relation «avec des membres de l’État islamique».
Dans la salle de prières, les noms de deux des 12 suspects des attentats apparaissent dans la liste des donateurs de fonds à la mosquée, dont celui de «Younes Abou Yacoub», un Marocain de 22 ans recherché depuis les attentats.
A M’rirt, petite ville de 35 000 habitants du centre du Maroc, ses proches accusent justement «un imam de Ripoll» d’être le «cerveau» des attentats d’Espagne.
«Cela fait deux ans que Younès et Houssein (son frère) ont commencé à se radicaliser, sous l’influence de cet imam "djebli" (originaire du Pays Djbala, région du nord du Maroc)», a ainsi déclaré à l’AFP leur grand-père.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci de commenter nos articles