Elles pensent constamment à leur ex. ....
Que leur rupture ait eu lieu il y a quelques mois ou plusieurs années, toutes racontent la même histoire : le manque cruel, l’absence difficile, la blessure au fond de soi et l’obsession pour leur ex qui hante toujours leurs pensées. Témoignages.
« Il m’est impossible de tourner la page »
Catherine, 54 ans
J'ai divorcé après vingt-six ans de vie commune avec mon mari. Il est parti en me laissant avec deux adolescents à l'époque. C'était en 2013, nous sommes divorcés depuis 2017. Ca a été un choc bien entendu, mais je m'en suis bien sortie.
Deux ans après son départ, j'ai repris contact avec un homme que j'ai connu adolescente puisque ses parents étaient des amis d'un oncle. Je l'ai retrouvé complètement par hasard sur les réseaux sociaux. Je ne l'avais pas revu depuis trente-huit ans. Il habite Paris et moi dans les Landes. Pendant un an, nous nous sommes envoyés des messages, nous nous sommes appelés.
Petit à petit, je suis tombée amoureuse de lui, virtuellement, puisque nous ne nous étions pas revus. Un jour, je lui ai déclaré ma flamme par SMS. A sa grande surprise, puisque la dernière fois que nous nous étions vus, j'avais 22 ans et lui 28. Il m'a invitée à Paris. Je m'y suis bien sûr rendue. J'étais heureuse de le revoir. Mais je savais que "ça allait passer ou casser". Et c'est passé.
Nous sommes restés ensemble deux ans et demi. Au début, nous arrivions à nous voir une fois par mois, puis tous les 1 mois et demi et enfin, tous les deux mois. Il était très compliqué de nous voir plus souvent à cause de la distance et nous le savions tous les deux. Mais les choses se passaient toujours très bien.
Mais subitement, cet homme ne m'a plus donné de nouvelles, du jour au lendemain, sans explication. L'abandon total ! Nous venions de passer une semaine ensemble à Paris et a priori, tout s'était bien déroulé. Pas de dispute, pas d’ambiguïté entre nous. Je n'ai rien compris. J'ai essayé de le joindre par téléphone, mais il m'avait bloquée sur Messenger, Whatsapp. Je l'ai même contacté par voie postale : je lui ai envoyé trois lettres en un an et demi. La dernière date d'avril dernier. J'ai aussi contacté sa belle-soeur mais il est resté sans répondre.
En octobre prochain, cela fera deux ans que je suis sans nouvelles. Je l'ai supplié de me donner une explication. Il m'a tout de même adressé un petit mail après la rupture pour me dire qu'il fallait qu'il se reconstruise, mais qu'il m'aimait.
C'était un homme attachant, gentil, réservé, un peu en retrait, mais je l'aimais tel qu'il était. Tout me manque chez lui, sa présence et sa prestance.
Aujourd'hui, je suis toujours dans l'attente d'un coup de téléphone ou d'un mail. Il m'est impossible de tourner la page et il n'y a pas un seul jour où je ne pense pas à lui, à me demander ce qu'il devient, s'il a refait sa vie. Je n'avance pas et je n'arrive pas à me projeter dans l'avenir avec un autre homme car je l'aimais vraiment.
D'un côté, je le déteste pour ce qu'il m'a fait et pour ce qu'il me fait toujours subir actuellement. De l’autre, je lui trouve des excuses car j'ai toujours beaucoup de sentiments pour lui.
Je ne suis plus la même, je suis devenue triste, même si j'essaie de ne rien montrer, je n'ai plus d'entrain. Si un jour il m'avait demandé de monter à Paris pour faire un bout de chemin avec lui, je n'aurais pas hésité. Mais ce n'était probablement pas dans ses intentions.
J'ai juste besoin d'une explication pour enfin revivre normalement, mais je sais au fond de moi que je n'en aurai jamais. Je me remets sans cesse en question : qu'ai-je fait ? Ai-je été maladroite ? Peut-être n'étais-je pas assez bien pour lui ? Je ne sais même plus où j'en suis.
« Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à lui, mon amour pour lui est toujours aussi intense »
Emilie, 32 ans
Notre histoire a été plutôt courte et atypique. Rencontre coup de foudre à un coin de rue, dix-huit ans de différence d'âge - il a cinquante ans -, 300 kilomètres de distance entre nous. Malgré cela, nous nous sommes lancés dans une relation qui a tenu six mois.
Il y a maintenant un an et demi, il a choisi de mettre un terme à ce « nous ». Entre la distance, le manque de temps à m'accorder du fait de son activité professionnelle et surtout sportive intensive, il a préféré se consacrer à lui, et ne pas me faire de place dans sa vie.
Je commence à peine à sortir d'une dépression, j'ai très mal encaissé le choc de cette rupture aussi soudaine qu'infondée à mes yeux.
Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à lui, mon amour pour lui est toujours aussi intense.
Nous restons en contact très régulier, ce que je n'aurais peut-être jamais dû accepter ... Mais c'est la seule présence qu'il me reste. C'est lui qui a souhaité garder contact, cela lui semblait normal. Après notre rupture, c’était tous les soirs un petit message à notre heure, un ou deux appels par semaine. Actuellement, nous échangeons quelques messages chaque semaine, et quelques appels. Nous sommes très sportifs tous les deux, nous sommes donc toujours là pour nous encourager l'un l'autre.
On se revoit régulièrement aussi. Cet été, j'ai passé une semaine dans sa région, il est venu me voir tous les jours, et m'a invitée au restaurant pour mon anniversaire. Quand cela est possible, on se déplace pour encourager l’autre sur des échéances sportives. J’ai tellement peur de ne plus avoir que des souvenirs, il me manque tellement, que peut-être, j’accepte l’inacceptable...
Mon entourage me dit que ce n’est pas sain, qu’il en profite. Sauf que personne ne connaît son histoire et ses blessures… J'ai l’impression que nous nous raccrochons mutuellement à la présence rassurante de l’autre...Par moment, je lui en veux d'avoir été à l'origine de notre histoire, en sachant pertinemment qu'il ne veut prendre de temps pour personne d'autre que lui dans sa vie. D’avoir tout fait pour me mettre en confiance, de m'avoir donné des ailes et une force incroyable, pour tout envoyer promener d'un simple texto ensuite… Je me demande vraiment, maintenant, si à un seul moment, j'ai représenté quelque chose pour lui.
Je l'admirais, et je l'admire toujours. Je lui ai dit que c'était comme s'il m'avait aidée à gravir l'Everest, et qu'une fois en haut, il m'avait poussée dans le vide. Cette sensation de vide persiste, je suis morte intérieurement au moment où il m'a annoncé sa décision.
Plus rien n'a de saveur, je ne laisse plus aucun homme m'approcher depuis. Par peur, et parce que je lui reste « fidèle ».
Je pense qu'à un certain moment, j'aurais eu besoin de réponses de sa part pour pouvoir avancer positivement seule. Ce n’est pas quelqu’un qui exprime ses sentiments, et j'ai toujours l'impression qu'il a pris cette décision pour de mauvaises raisons. Quand j'ai essayé d'avoir une conversation sérieuse, il a coupé court et s'est refermé complètement. Je suis donc restée sur ce goût d'inachevé, et le fait de rester en contact n'aide pas non plus, d'autant que je suis toujours sa « princesse » dans nos échanges...
J'ai essayé différentes méthodes pour tourner la page : me forcer à sortir, accentuer mon entraînement sportif jusqu'à la douleur, des séances de sophrologie... Un an et demi s'est écoulé, mais je garde toujours espoir de le retrouver...
Stéphanie, 34 ans
J'avais à peine 14 ans quand je l'ai rencontré. Lui en avait 20. Nos regards se sont croisés dans la foule. Je me souviens encore de la difficulté à respirer que j’ai ressentie lorsque son regard perçant s’est plongé dans le mien. Il était tellement grand et beau.
Nous nous sommes fréquentés pendant quelques semaines mais entre la distance et notre âge, notre relation n’était pas viable. Pendant des années, nous avons été amis. Nous étions tout de même très présents l'un pour l'autre. Il m'a même accompagnée à mon bal de graduation. Je me souviens m'être dit qu'un jour, si la vie le décidait, nous nous retrouverions.
J'ai grandi en devenant la femme que je croyais qu'il voudrait avoir à ses côtés. C'est finalement cinq ans plus tard que nous avons tenté à nouveau d'être un couple. Cela a duré deux ans et demi.
Il ne s'investissait pas dans la relation. J'étais celle qui travaillait pour deux afin que ça fonctionne. Je lui ai demandé de faire des efforts ou d'assumer de me quitter. Il n'a fait ni l’un, ni l'autre. Nous avons continué à nous fréquenter sans être un couple officiel pendant trois ans. Au final, nous avons été ensemble six ans par intermittence sur une période de dix ans. Jusqu'au jour où il m'a dit vouloir avoir des enfants bientôt, mais pas avec moi. J'ai compris que j'étais en train de perdre les plus belles années de ma vie à l'attendre sans être vraiment considérée. J'ai donc coupé les ponts.
Quelques mois plus tard, je débutais une relation et il m'a appelée. Il n'a pas bien réagi à l’idée de me savoir à nouveau en couple. C'est la dernière fois que nous nous sommes parlés. Cela fait dix ans.
Encore aujourd'hui, je peux affirmer qu'il a été l'amour de ma vie. Je pense à lui à tous les jours, je rêve de lui régulièrement et je me sens mal quand je pense le reconnaître dans une foule.
Rationnellement, je sais que je l'aimais plus que lui ne m’aimait. Je l'aimais même plus que je ne m'aimais moi-même. C’était malsain car durant des années, j'ai oublié qui j'étais pour tenter de lui plaire. Nous avons fait nos vies chacun de notre côté. Je ne peux tout de même pas m'empêcher de me demander à quoi ressemblerait mon existence aujourd'hui s'il était à mes côtés. Je me remémore souvent nos moments de douceur et d'amour comme par exemple, quand il jouait de la guitare à côté de moi pour m'endormir.
Je ne sais pas pourquoi il a eu, pourquoi il a encore, tant d'influence dans ma vie. Pourquoi occupe-t-il encore autant mes pensées ? Peut-être à cause de l'âge que j'avais lors de notre rencontre. Je me demande même parfois si c'est parce que nous nous sommes rencontrés dans une vie antérieure. J'ai donc dû accepter de vivre ma vie sans jamais l'avoir totalement oublié.
« Je ne pensais pas qu’il puisse hanter mes pensées en permanence »
Joanna, 38 ans
Il est parti il y a presque deux mois. Nous avions commencé à nous fréquenter il y a sept ans et vivions ensemble depuis trois ans. Mais il y a quelques mois, il m’a dit qu’il n’était pas fait pour la vie de couple.
Depuis la séparation, je suis passée par diverses étapes. D’abord, le cerveau embué et l’incapacité de faire quoi que ce soit. Puis, une nouvelle énergie : je me suis remise au sport, je suis partie en vacances. Je suis revenue chargée à bloc. Mais depuis 15 jours, je suis de nouveau au plus bas, je pleure tout le temps, j’ai envie, besoin de le voir. Il me manque tellement. Je ne pensais pas qu’il puisse hanter mes pensées en permanence.
Chaque objet de la maison, chaque action me ramène à lui. Et j’ai peur de tout recommencer avec un autre. Avec lui, c’était si facile, on se connaissait par cœur, même dans les silences… J’ai l’impression qu’il n’y a qu’à lui que je pouvais plaire, même si j’avais ce sentiment de ne jamais être ou de ne jamais faire assez bien ; qu’il n’y a que lui qui m’acceptait comme je suis (en surpoids). J’ai l’impression que cette rupture est de ma faute, que j’aurais pu faire plus, faire mieux, je culpabilise… Et puis, j’ai envie de le savoir bien (je ne dis pas de le savoir avec une autre), qu’il n’ait pas de problème… C’est pour cela que je prends des nouvelles régulièrement (cela ne m’aide pas à oublier) et aussi parce que j'ai besoin d'entendre sa voix, de rester dans son présent, de le partager, même si je n'y suis pas physiquement...
Nous nous sommes aussi revus pour des questions administratives. Nous n’avons plus grand-chose à nous dire à part des banalités, ou des nouvelles de l'avancée de ses projets. Quand je suis en contact avec lui, je me sens apaisée - je l’appelle quand j’angoisse face à son absence -, mais souvent, j'ai les larmes qui montent aux yeux pendant l'appel ou quand nous avons raccroché. D’un côté, il y a ce soulagement qu'il m'ait répondu, de l’autre, la déception que notre relation soit devenue vide.
Je pense surtout à sa tendresse, quand il se blottissait contre moi sur le canapé et dans le lit pour me tenir chaud en hiver. Ses bras me manquent. Je pense aux moments où on cuisinait ensemble, on riait beaucoup. Je pense surtout à nos moments heureux. Puis, je me demande quand tout a pu basculer, quand il a cessé de m’aimer (s’il m’a aimée), et ce qui s’est réellement passé, car il m’a caché beaucoup de choses sur son ordinateur, son téléphone et les réseaux sociaux.
Je l'ai surpris un jour à discuter en cachette avec une fille que je ne connaissais pas sur une appli de chat, il m'a menti sur qui elle était. Après cela, j'ai observé ses faits et gestes. Il s'est avéré qu'il discutait avec beaucoup de filles, tout le temps (et peut-être qu’il ne faisait pas que discuter...). Il faisait des cachoteries aussi sur son profil d'un réseau social, manipulait les paramètres pour montrer ce qu'il voulait à qui il voulait. Je ne voyais qu'une petite partie de son profil, il avait même caché le statut qui stipulait que nous étions en couple. Il s’était créé une autre vie sur les réseaux, où je n'apparaissais nulle part.
Pour parvenir à tourner la page, il me faudrait peut-être le confronter sur ce qu’il a fait et qu’il avoue la vérité, me demande pardon. Et il me manque surtout une paix avec moi. De me pardonner aussi, de m’accepter, de m’aimer. De me rendre compte que je n’ai besoin de personne pour vivre ma vie, pour être heureuse. J’ai l’impression que ce n’est pas la partie la plus simple de la guérison…
« J’imagine sa nouvelle vie »
Stéphanie, 31 ans
Cela fait deux ans que Raph et moi sommes séparés. C’est lui qui est parti. Nous avons été amis pendant cinq ans jusqu'à ce jour où je l'ai regardé différemment. Nous sommes tombés amoureux, il a très vite emménagé chez moi et nous avons vécu deux années de hauts et de bas. Nous étions fondamentalement différents : moi extrêmement fusionnelle, alors que lui ne voulait même pas me tenir la main en public.
Nous avions des visions différentes concernant l'amour mais surtout, concernant nos attentes pour le futur proche. J’ai construit un couple avec l’idée d’acheter une maison ensemble, de partir vivre ailleurs, d’avoir des enfants avec lui… Lui ne pensait qu’à son avenir professionnel et à ses prochaines soirées. Un jour, il m'a quittée au profit d'une soirée étudiante.
Pendant un an, j'ai été incapable de relever la tête. Dépression, idées noires, l'horloge interne qui se pense perdue... Puis, j'ai recommencé petit à petit à m'intéresser à nouveau à d'autres hommes, mais toujours à choisir celui qu’il ne faut pas : plus jeune, déjà en couple, le fêtard, le fraîchement célibataire qui veut profiter...
Encore aujourd'hui, je pense à Raph tous les jours. J’imagine sa nouvelle vie, avec qui il peut être, je demande des nouvelles à nos amis communs... J’éprouve une haine viscérale pour lui, pour tout ce qu'il m'a fait ressentir après notre séparation. Quand je croise un membre de sa famille, je me sens mal et déprimée, et je n'arrive toujours pas à me dire que non, ce n'est pas lui l'homme de ma vie. Nous étions aux extrêmes opposés, je n'étais pas comblée avec lui mais pourtant, je sais pertinemment que s'il pointe à nouveau le bout de son nez demain, je replongerai sans hésiter. Et je me déteste pour cela !
Je sens mon cœur totalement brisé et incapable d'avoir confiance en un homme. Pourtant, j'aimerais tellement rencontrer quelqu'un et tomber à nouveau amoureuse. J'ignore pourquoi je n'y arrive pas. Raph est toujours là et plusieurs fois par jour, il fait une apparition dans ma tête. On dit que le temps guérit toutes les blessures, mais j'ai comme l'impression que celle-ci est faite pour durer.
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