Facebook : Le réseau et la raison
J’ai décidé de supprimer mon compte Facebook.
En effet, si cet univers virtuel peut s’avérer utile et ludique par bien des aspects s’il est utilisé de manière rationnelle, preuve en est, le rôle de catalyseur joué par ce réseau social dans le printemps arabe. Il n’empêche que très souvent, il finit par se substituer à la vraie vie.
On y rentre pour rechercher quelques amis perdus de vue, pour finir dans une addiction totale qui vous coupe de votre entourage.
Le comble de la contradiction est que tous ces outils sophistiqués, inventés pour nous permettre de mieux communiquer, ont fini par avoir l’effet pervers de nous couper du réel et de nos proches. Combien de fois, on s'est retrouvé dans une même pièce en compagnie de plusieurs personnes, et au lieu de nous parler, chacun communiquait avec des personnes à mille lieux de nous, via son téléphone portable, pc portable, iphone ou ipad. Les salles d’attente sont l’illustration parfaite de ce triste état de fait.
Si j’ai décidé de partir c’est aussi parce que je ne supporte plus le spectacle de ces personnes exposant leurs vies privées, leurs photos et leur intimité sur la toile. Je n’en peux plus de lire toutes ces citations à l’eau de rose affichées avec fierté par tous ces êtres en manque de reconnaissance. J’en veux à tous ces individus véhiculant des informations fausses ou approximatives juste pour faire le buzz et se sentir importants l’espace d’un instant. Je suis horripilé par toutes ces analyses burlesques, ces conseils ridicules et ces fausses compassions. J’ai enfin pitié de tous ces groupies s’agglutinant sur les murs de pseudo-stars, et qui sont en extase devant la moindre déclaration, la plus anodine phrase ou une quelconque ébauche d’idée médiocre manifestée par leur idole.
Sur le net, tout le monde donne son avis sur tout, et les rares avis intéressants, que dis-je ?, uniquement compréhensibles, se noient dans l’incommensurable quantité de conneries fièrement étalées par leurs auteurs. Jamais la connerie humaine n’a atteint un tel degré de diffusion, de partage et de jubilation. J’en suis arrivé, moi farouche défenseur de la liberté d’expression, à me poser bien des questions quant à la pertinence de donner cette liberté à des personnes aux idées pour le mieux insipides, quand elles ne sont pas carrément nuisibles.
En réalité, qu’on le veuille ou pas : troquer sa vraie vie contre une existence virtuelle est un constat d’échec.
Chercher la reconnaissance, l’amitié, voire l’amour dans ces réseaux sociaux est pour le moins malheureux.
Et s’entêter enfin à croire qu’on puisse trouver derrière un écran ce qu’on n’a pas pu avoir dans la réalité est pathétique.
Car je suis persuadé qu’il y a plus d’émotion et de sincérité dans une relation entretenue avec un poisson rouge dans un bocal qu’avec des amis virtuels.
A cette occasion, je prie tous mes amis virtuels, ces espèces de spectres n’ayant ni goût, ni odeur, ni charisme, de garder leurs amitiés, leurs invitations, leurs amours et leurs pokes pour eux, car j’ai décidé de ne plus communiquer avec des fantômes.
Dorénavant, j’ai décidé de ne communiquer qu’avec des personnes en chair et en os, c'est-à-dire celles qui vivent avec et autour de moi.
Dorénavant, j’ai décidé de ne communiquer qu’avec des personnes en chair et en os, c'est-à-dire celles qui vivent avec et autour de moi.
Quoi de plus vrai que de pouvoir les sentir, les toucher, entendre le timbre de leurs voix, entrevoir leurs gênes ou assurance, partager leurs éclats de rire, essuyer leurs larmes…..etc.
Enfin, quitte à ce qu’elle soit parfois ennuyeuse et souvent moins excitante qu’une vie virtuelle, la seule vie qui vaut d’être vécue amplement est notre vraie vie.
Zitouni Imounachen
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