Oups : Pour le patron de Twitter, Jack Dorsey, bannir Trump de la plateforme est un "échec".

Oups : Pour le patron de Twitter, Jack Dorsey, bannir Trump de la plateforme est un "échec".


Jack Dorsey / AFP

Repenti

Jack Dorsey, le fondateur et patron de Twitter, a estimé dans une série de tweets ce 14 janvier que la décision de bannir Donald Trump de sa plateforme était "bonne", tout en constituant un "échec" qui "établit un précédent" paraissant "dangereux".

Les remords de Dorsey. Dans une longue série de tweets publiés tard dans la nuit du 13 au 14 janvier, le patron de la plateforme, Jack Dorsey, a fait part de ses scrupules après la suspension indéfinie du compte de Donald Trump la semaine dernière. Contrit, le fondateur de Twitter assure que sa décision était "la bonne", constituant toutefois un "échec" qui "établit un précédent" paraissant "dangereux" sur le pouvoir détenu par les plus grandes entreprises.

"Je ne me réjouis ni ne suis fier d'avoir à bannir Donald Trump de Twitter, ou de la manière dont nous avons pu en arriver jusqu'à cette décision", a-t-il écrit. C'est la première fois que le PDG de la Silicon Valley s'exprime officiellement sur l'exclusion du président des Etats-Unis de son service. Principal outil de communication du milliardaire américain, qui l'utilisait pour adresser des messages à ses 88 millions d'abonnés, cette suspension est de loin d'être la plus emblématique.

"LA BONNE DÉCISION"

Depuis l'assaut du Capitole par une partie de ses partisans, le 6 janvier, le sortant a en effet vu ses accès restreints, voire supprimés, non seulement à son compte Twitter, mais aussi à Facebook, Snapchat et, dernièrement, YouTube. Dans un même mouvement, l'entreprise de Dorsey a également suspendu des dizaines de milliers d'utilisateurs proches de la mouvance conspirationniste Qanon de sa plateforme.


"Je pense qu'il s'agit de la bonne décision pour Twitter", a poursuivi son PDG, ajoutant que la société "était confrontée à une situation extraordinaire et intenable, (l')obligeant à concentrer toutes (ses) actions sur la sécurité publique". Mais cette mesure, a-t-il observé, a néanmoins un coût : celui de donner à des entreprises de la Silicon Valley un pouvoir démesuré. "Cela établit un précédent qui me semble dangereux : le pouvoir qu'un individu ou une entreprise a sur une partie de la conversation publique mondiale", a admis Jack Dorsey.

POUR UN "INTERNET LIBRE, OUVERT ET MONDIAL"

Car désormais, nous ne sommes plus au moment où "les gens pouvaient simplement aller sur un autre service, si nos règles et nos conditions d'utilisation ne leur convenaient pas". 

Problème : "ce concept a été remis en cause la semaine dernière quand un certain nombre de fournisseurs d'outil Internet ont décidé de ne plus héberger ce qu'ils considéraient comme dangereux", a-t-il constaté. Il a ajouté : "Je ne pense pas que cela ait été coordonné. Plus probablement : Ces sociétés sont arrivées à leurs propres conclusions ou ont été encouragées par les actions des unes et des autres."

Dorsey a donc tenu à faire amende honorable. "Oui, nous devons examiner avec un oeil critique les incohérences de notre règlement. 
Oui nous avons besoin de plus de transparence dans notre modération des contenus", a-t-il déclaré, réaffirmant son intérêt pour un "Internet libre, ouvert et mondial".



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