Attaque à l’aéroport de Kaboul : Au moins 85 morts et 160 blessés
Au moins 85 personnes ont été tuées et plus de 160 autres blessées dans un double attentat-suicide perpétré le 26 août à l’aéroport de Kaboul, ont indiqué des responsables de l’ancien gouvernement afghan cités par les médias.
L’attaque a été perpétrée au milieu d’une foule d’Afghans qui espéraient fuir la capitale Kaboul à bord d’avions affrétés par des pays occidentaux, le jeudi 26 août. Le Pentagone avait alors confirmé qu’au moins 12 soldats américains et un nombre indéterminé de civils afghans avaient été tués dans les explosions survenues devant l’aéroport de Kaboul.
Dans une déclaration à la presse, le général Kenneth McKenzie a fait état d’une explosion à l’entrée d’Abbey Gate de l’aéroport et d’une deuxième non loin de l’hôtel Baron, outre des coups de feu attribués à des combattants jihadistes. Le général a ajouté que 15 autres soldats américains avaient été blessés.
L’OTAN, de nombreux pays dans le monde entier et les talibans ont condamné ce double attentat meurtrier, revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI), que Washington a menacé de représailles.
Archives : De 2012
Afghanistan : Le Pakistan accusé par l'Otan de soutenir les talibans
KABOUL
(AFP) - Un rapport secret de l'Otan paru mercredi dans la presse a
accusé les services secrets pakistanais (ISI) de soutenir
clandestinement les talibans, des affirmations que la ministre des
Affaires étrangères pakistanaise de passage à Kaboul a formellement
nié.
Au même
moment, les rebelles ont démenti vouloir négocier avec le gouvernement
afghan en Arabie saoudite, contrairement à ce qu'un de leurs dirigeants
et un diplomate afghan à Ryad avaient affirmé à l'AFP.
La cheffe de la diplomatie pakistanaise, Hina Rabbani Khar, a soutenu
que son pays ne jouait pas un double jeu, après avoir rencontré son
homologue afghan Zalmaï Rasoul et le président Hamid Karzaï à Kaboul.
"Nous n'avons aucun but inavoué en Afghanistan", a-t-elle assuré: "toute
menace à l'indépendance et à la souveraineté de l'Afghanistan est une
menace à l'existence du Pakistan".
Les officiers de l'ISI "soutiennent la nécessité de poursuivre le jihad
et l'expulsion des envahisseurs étrangers d'Afghanistan", lit-on
pourtant dans un rapport secret de l'Otan sur "l'état des talibans" en
partie publié mercredi par des médias britanniques.
Le Pakistan et l'ISI connaissent ainsi les lieux de résidence des plus
hauts dirigeants talibans, ajoute ce texte, fruit selon la BBC de 27.000
interrogatoires de plus de 4.000 prisonniers talibans et membres
d'Al-Qaïda et de combattants et civils étrangers.
De son côté, l'Isaf, la force de l'Otan en Afghanistan, en grande
majorité composée de soldats américains, a minimisé la portée du
rapport.
Ce texte
n'est qu'une "compilation d'opinions et d'idées de détenus talibans" et
il ne faut "surtout pas tirer de conclusions basées sur les commentaires
des talibans", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Jimmie Cummings,
porte-parole de l'Isaf. "Clairement, il ne doit pas être utilisé comme
une interprétation des progrès de la campagne" militaire, a-t-il
poursuivi.
Selon le
rapport, la "force", la "motivation", le "financement" et la "capacité"
des talibans "restent intacts", malgré "des coups sévères en 2011", et
"beaucoup d'Afghans", y compris au sein du gouvernement, "se préparent à
un éventuel retour des talibans".
La visite de Hina Rabbani Khar à Kaboul devait marquer "une nouvelle
phase dans les relations de coopération entre les deux pays", d'après la
diplomatie afghane.
Chassés du pouvoir en quelques semaines à la fin 2001 par une coalition
militaire internationale menée par les Etats-Unis, les talibans ont peu
à peu regagné du terrain à partir de 2005, jusqu'à mener leur guérilla
dans au moins les deux tiers du pays aujourd'hui.
Début janvier, ils ont accepté d'ouvrir un bureau de représentation au Qatar pour négocier directement avec les Etats-Unis.
Mais, le gouvernement de M. Karzaï et le Pakistan, qui se sentent
exclus de ce processus de paix, tenteraient ensemble, selon les
indiscrétions d'un diplomate afghan et d'un responsable taliban,
d'ouvrir un canal de négociation concurrent en Arabie saoudite.
"Il n'y a aucune vérité dans ces prétendus rapports disant qu'une
délégation de l'Emirat islamique (le gouvernement taliban, NDLR)
rencontrera des représentants du gouvernement de Karzaï en Arabie
saoudite dans un futur proche", ont affirmé les insurgés sur "La voix du
jihad", un de leurs sites internet.
En septembre, Afghanistan et Pakistan avaient cessé toute discussion
après qu'un kamikaze pakistanais eût assassiné l'ex-président afghan
Burhanuddin Rabbani, nommé par M. Karzaï pour mener les négociations
avec les talibans.
Le Pakistan, qui partage avec l'Afghanistan une très poreuse frontière
de plus de 2.500 km, a reconnu et soutenu le régime des talibans au
pouvoir entre 1996 et 2001. Depuis 2001, les zones tribales
pakistanaises situées de l'autre côté de la frontière ont servi de bases
arrières à des talibans afghans, dont le commandement suprême, dirigé
par le mollah Omar, est réputé être hébergé dans la région de Quetta,
dans le sud-ouest du Pakistan.
Ces dernières années, le Pakistan, officiellement allié aux Etats-Unis,
a été régulièrement accusé par Kaboul et ses partenaires de l'Otan de
jouer un double jeu et de soutenir au moins une partie des rebelles,
notamment pour se ménager une "profondeur stratégique" en Afghanistan et
y lutter contre l'influence de l'Inde, son rival héréditaire.
Archives : 2012
Re-Publié le 27 aout 2021 article du : 01/02/2012 à 14:41:18 GMT
Source : AFP
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