Attaque à l’aéroport de Kaboul : Au moins 85 morts et 160 blessés

 

Attaque à l’aéroport de Kaboul : Au moins 85 morts et 160 blessés

Au moins 85 personnes ont été tuées et plus de 160 autres blessées dans un double attentat-suicide perpétré le 26 août à l’aéroport de Kaboul, ont indiqué des responsables de l’ancien gouvernement afghan cités par les médias.

Des volontaires et du personnel médical déchargent des corps d'une camionnette à l'extérieur d'un hôpital après deux puissantes explosions devant l'aéroport de Kaboul le 26 août 2021. Crédit: Wakil Kohsar / AFP

L’attaque a été perpétrée au milieu d’une foule d’Afghans qui espéraient fuir la capitale Kaboul à bord d’avions affrétés par des pays occidentaux, le jeudi 26 août. Le Pentagone avait alors confirmé qu’au moins 12 soldats américains et un nombre indéterminé de civils afghans avaient été tués dans les explosions survenues devant l’aéroport de Kaboul.

Dans une déclaration à la presse, le général Kenneth McKenzie a fait état d’une explosion à l’entrée d’Abbey Gate de l’aéroport et d’une deuxième non loin de l’hôtel Baron, outre des coups de feu attribués à des combattants jihadistes. Le général a ajouté que 15 autres soldats américains avaient été blessés.

L’OTAN, de nombreux pays dans le monde entier et les talibans ont condamné ce double attentat meurtrier, revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI), que Washington a menacé de représailles.

 

 

 

 Archives : De 2012


Afghanistan : Le Pakistan accusé par l'Otan de soutenir les talibans




KABOUL (AFP) - Un rapport secret de l'Otan paru mercredi dans la presse a accusé les services secrets pakistanais (ISI) de soutenir clandestinement les talibans, des affirmations que la ministre des Affaires étrangères pakistanaise de passage à Kaboul a formellement nié. 


Au même moment, les rebelles ont démenti vouloir négocier avec le gouvernement afghan en Arabie saoudite, contrairement à ce qu'un de leurs dirigeants et un diplomate afghan à Ryad avaient affirmé à l'AFP.

La cheffe de la diplomatie pakistanaise, Hina Rabbani Khar, a soutenu que son pays ne jouait pas un double jeu, après avoir rencontré son homologue afghan Zalmaï Rasoul et le président Hamid Karzaï à Kaboul. "Nous n'avons aucun but inavoué en Afghanistan", a-t-elle assuré: "toute menace à l'indépendance et à la souveraineté de l'Afghanistan est une menace à l'existence du Pakistan".


Les officiers de l'ISI "soutiennent la nécessité de poursuivre le jihad et l'expulsion des envahisseurs étrangers d'Afghanistan", lit-on pourtant dans un rapport secret de l'Otan sur "l'état des talibans" en partie publié mercredi par des médias britanniques.

Le Pakistan et l'ISI connaissent ainsi les lieux de résidence des plus hauts dirigeants talibans, ajoute ce texte, fruit selon la BBC de 27.000 interrogatoires de plus de 4.000 prisonniers talibans et membres d'Al-Qaïda et de combattants et civils étrangers.

De son côté, l'Isaf, la force de l'Otan en Afghanistan, en grande majorité composée de soldats américains, a minimisé la portée du rapport.

Ce texte n'est qu'une "compilation d'opinions et d'idées de détenus talibans" et il ne faut "surtout pas tirer de conclusions basées sur les commentaires des talibans", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Jimmie Cummings, porte-parole de l'Isaf. "Clairement, il ne doit pas être utilisé comme une interprétation des progrès de la campagne" militaire, a-t-il poursuivi.

Selon le rapport, la "force", la "motivation", le "financement" et la "capacité" des talibans "restent intacts", malgré "des coups sévères en 2011", et "beaucoup d'Afghans", y compris au sein du gouvernement, "se préparent à un éventuel retour des talibans".

La visite de Hina Rabbani Khar à Kaboul devait marquer "une nouvelle phase dans les relations de coopération entre les deux pays", d'après la diplomatie afghane.

Chassés du pouvoir en quelques semaines à la fin 2001 par une coalition militaire internationale menée par les Etats-Unis, les talibans ont peu à peu regagné du terrain à partir de 2005, jusqu'à mener leur guérilla dans au moins les deux tiers du pays aujourd'hui.

Début janvier, ils ont accepté d'ouvrir un bureau de représentation au Qatar pour négocier directement avec les Etats-Unis.

Mais, le gouvernement de M. Karzaï et le Pakistan, qui se sentent exclus de ce processus de paix, tenteraient ensemble, selon les indiscrétions d'un diplomate afghan et d'un responsable taliban, d'ouvrir un canal de négociation concurrent en Arabie saoudite.

"Il n'y a aucune vérité dans ces prétendus rapports disant qu'une délégation de l'Emirat islamique (le gouvernement taliban, NDLR) rencontrera des représentants du gouvernement de Karzaï en Arabie saoudite dans un futur proche", ont affirmé les insurgés sur "La voix du jihad", un de leurs sites internet.

En septembre, Afghanistan et Pakistan avaient cessé toute discussion après qu'un kamikaze pakistanais eût assassiné l'ex-président afghan Burhanuddin Rabbani, nommé par M. Karzaï pour mener les négociations avec les talibans.

Le Pakistan, qui partage avec l'Afghanistan une très poreuse frontière de plus de 2.500 km, a reconnu et soutenu le régime des talibans au pouvoir entre 1996 et 2001. Depuis 2001, les zones tribales pakistanaises situées de l'autre côté de la frontière ont servi de bases arrières à des talibans afghans, dont le commandement suprême, dirigé par le mollah Omar, est réputé être hébergé dans la région de Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan.

Ces dernières années, le Pakistan, officiellement allié aux Etats-Unis, a été régulièrement accusé par Kaboul et ses partenaires de l'Otan de jouer un double jeu et de soutenir au moins une partie des rebelles, notamment pour se ménager une "profondeur stratégique" en Afghanistan et y lutter contre l'influence de l'Inde, son rival héréditaire. 



Archives : 2012

Re-Publié le 27 aout 2021 article du : 01/02/2012 à 14:41:18 GMT 

Source : AFP

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