Les élections, une aubaine pour la agences de communication !
Les services des agences de communication dans la région du Nord ont connu un essor important, suite à la demande croissante des partis politiques en lice pour les élections législatives, régionales et locales, qui se tiendront le 8 septembre prochain, dans un contexte marqué par l'adoption de mesures préventives pour limiter la propagation de la pandémie du coronavirus.
Certains partis politiques, qui comptaient lors des échéances précédentes sur leurs organisations de jeunesse et leurs comités locaux et nationaux pour préparer et mener la campagne électorale d’une manière « volontaire », souvent associée à l’appartenance au parti, ont préféré recourir aux services d’agences de communication, qui ne sont liées aux formations concernées que par des contrats relatifs à divers services, en vertu d’un accord préalable avec ces « clients » politiques.
Certains voient que le recours aux services d’agences de communication lors des élections est une « bonne chose », qui s’inscrit en droite ligne avec les changements intervenus dans la société et l’apparition de nouveaux modes de communication, d’où la nécessité de mener une campagne électorale moderne basée sur des techniques visuelles et des méthodes scientifiques visant à séduire les jeunes générations, qui consacrent peu de temps à s’informer sur les programmes des partis, souvent « chargés » d’expressions politiques, de chiffres, d’indicateurs et de données de politique générale, mais préfèrent des supports de communication courts, clairs et faciles à comprendre.
Les partisans du recours aux services d’agences de communication soulignent aussi leur contribution efficace à susciter l’intérêt de l’électorat, notamment au regard des conditions sanitaires exceptionnelles liées à la propagation du coronavirus, qui ont fortement limité les modes traditionnels des campagnes électorales, notamment la distribution de brochures et tracts, et l’organisation de meetings, et ce à condition que les militants des partis prennent en main l’élaboration du contenu du discours électoral et l’ingénierie de ses supports, papier et numérique, tout en supervisant de manière directe l’organisation de toutes les activités programmées dans le cadre de la campagne.
D’autres observateurs estiment que le recours aux agences de communication peut faire perdre à l’action politique un avantage fondamental, lié à la mobilisation des bases des partis, tout en leur permettant d’adhérer à un évènement politique important, puisque la campagne électorale constitue une formation de terrain qui offre aux jeunes l’opportunité d’assumer à l’avenir la responsabilité partisane, et par la suite prendre la responsabilité des institutions élues, arguant que les services des agences de communication, qui sont souvent techniques et calculés, peuvent priver les campagnes électorales de « l’esprit politique » et limiter la communication directe entre les candidats, les bases des partis et l’électorat, à une époque où la communication directe est la base des actions mobilisatrices.
Mohamed El Ferdaoussi, cadre dans une agence de communication à Tétouan, a souligné qu’en plus du rendement réalisé par les agences durant cette période, « l’intervention de ce type d’institutions dans les questions politiques, notamment en cette période importante d’élections, est normale, vu que les agences de communication sont des entreprises citoyennes qui s’intéressent aux affaires politiques et aux questions sociétales, et constituent une partie intégrante du tissu économique du pays ».
Il a ajouté que des formations politiques de pays pionniers de la démocratie recourent à des agences de communication et de relations publiques, lors des élections, pour faciliter la communication avec les différents groupes sociaux et contribuer à la cristallisation des idées des partis politiques, notant l’existence d’une grande différence entre ce que proposent les agences de communication américaines et européennes et celles marocaines, qui viennent de se lancer sur ce marché, et veillent à acquérir plus d’expérience pour améliorer leurs performances à l’avenir.
Pour sa part, Jamal A., gérant d’une agence de communication à Tanger, a indiqué que le recours des partis à des agences de communication professionnelles pour gérer leurs campagnes électorales, même s’il reste « limité », est une chose normale, estimant que l’intérêt porté à ces services devrait augmenter au cours des prochaines échéances électorales, comme c’est le cas dans nombre de pays démocratiques.
Il a précisé que les agences de communication n’interviennent pas dans l’élaboration du contenu des programmes des partis. Elles se contentent de présenter ces programmes sous une forme de communication acceptable par la société et facile à comprendre même pour les personnes dont les connaissances politiques sont limitées.
Entre soutien et rejet du recours des partis aux agences de communication, ces dernières ont commencé à imposer leur présence et à développer leur capacité à attirer de « nouveaux clients » dans un contexte politique où les partis s’efforcent à attirer l’attention des électeurs, afin d’élargir leur présence dans les institutions élues, à travers la modernisation de leurs mécanismes de fonctionnement.
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