Le polar General Electric

 

Le polar General Electric

La chute du géant industriel américain est une mise en garde pour toutes les grandes entreprises.

Qui est responsable de la chute de General Electric    Le livre attribue la plus grande partie de la responsabilité des malheurs de GE à Jeff Immelt - ©SIPA

L’une des questions les plus intrigantes dans le monde des affaires est celle de savoir ce qui est arrivé à GE, une entreprise autrefois si chère au cœur des États-Unis que son quasi-effondrement en 2018 laisse perplexe. 

Elle est encore bancale, et les suspects à l’origine de la destruction de 500 milliards de dollars de valeur sur un peu plus de 20 ans sont si nombreux que le mystère ressemble à un polar.

La responsabilité commence-t-elle avec le regretté Jack Welch, patron de 1981 à 2001, qui a créé le mythe selon lequel GE pouvait marcher sur l’eau ? Incombe-t-elle à Jeff Immelt, son successeur depuis 16 ans, qui a continué à colporter cette illusion alors même que les eaux montaient perfidement autour de lui – et de celui de la société ? Doit-elle être partagée par son successeur de courte durée, John Flannery ? Ou avec Larry Culp, le patron actuel, qui n’a jusqu’à présent pas réussi à renverser la vapeur ? 

Et les soi-disant gardiens des entreprises américaines – les conseils d’administration, les régulateurs, les analystes, les investisseurs et les animateurs de talk-show sur CNBC, dont aucun ne peut (pas plus que votre chroniqueur) résister à la tentation d’anthropomorphiser le succès et l’échec des entreprises – en portent-ils également la responsabilité ?

“ Les suspects à l’origine de la destruction de 500 milliards de dollars de valeur sur un peu plus de 20 ans sont si nombreux que le mystère ressemble à un polar”

Deux reporters du ‘Wall Street Journal’, Thomas Gryta et Ted Mann, ont écrit un livre, ‘Lights Out’ [extinction des feux, ndt], qui cherche à savoir ce qui a mal tourné. Il retrace près de 40 ans de l’histoire moderne de GE d’une manière parfois aussi déconcertante que le conglomérat lui-même. 

Mais le fil conducteur qui passe assez régulièrement vient d’une expression utilisée par M. Flannery peu avant de succéder à M. Immelt en 2017 : “Fini [...]


 



 



 

 

Commentaires