Brouille entre Donald Trump et Benjamin Netanyahou : La diplomatie US prend ses distances avec Israël.
Brouille entre Donald Trump et Benjamin Netanyahou : La diplomatie US prend ses distances avec Israël.
Donald Trump est-il en train de tourner le dos à Israël ? Le président américain ne posera pas le pied en Terre sainte lors de sa tournée au Moyen-Orient qui débute le 13 mai.
Donald Trump avait pris des mesures spectaculaires en faveur d’Israël lors de son premier mandat.
Il boude aujourd’hui son " principal allié " dans la région, trop réticent à son goût à conclure des accords avec ses ennemis.
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Benjamin Netanyahou a provoqué la colère de Trump.
Publié le 10 mai 2025
Ces dernières semaines, la Maison-Blanche multiplie les annonces de négociations, voire d’accords, avec des ennemis d’Israël, sans coordination avec le gouvernement Netanyahou.
Négociations directes avec le Hamas, accord avec les Houthis du Yémen, discussions sur le nucléaire iranien : Toutes ces annonces ont pris de court le Premier ministre israélien qui est de facto mis hors jeu.

Yemen : Accord entre les USA et les houtis.
Selon le quotidien israélien Israel Hayom, "les relations entre le Premier ministre Netanyahou et le président américain sont tombées au plus bas, avec une déception mutuelle.

Yemen : Accord entre les USA et les houtis.
Selon le quotidien israélien Israel Hayom, "les relations entre le Premier ministre Netanyahou et le président américain sont tombées au plus bas, avec une déception mutuelle.
Des sources dans le cercle restreint du président rapportent qu’il est de plus en plus frustré par le Premier ministre israélien."
Donald Trump en colère
Benjamin Netanyahou aurait même provoqué la colère de Trump il y a quelques semaines lorsqu’il a tenté de pousser Washington à déclencher des frappes sur l’Iran : "Trump est furieux de ce qu’il considère comme une tentative de Netanyahou et de son équipe de faire pression sur le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, qui a depuis été démis de ses fonctions, en faveur d’une action militaire en Iran", écrit Israel Hayom.
Donald Trump en colère
Benjamin Netanyahou aurait même provoqué la colère de Trump il y a quelques semaines lorsqu’il a tenté de pousser Washington à déclencher des frappes sur l’Iran : "Trump est furieux de ce qu’il considère comme une tentative de Netanyahou et de son équipe de faire pression sur le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, qui a depuis été démis de ses fonctions, en faveur d’une action militaire en Iran", écrit Israel Hayom.
Cette colère expliquerait la conclusion inattendue d’un cessez-le-feu entre les Etats-Unis et les rebelles Houthis du Yémen.
L’accord se borne à assurer la non-agression des navires américains en mer Rouge, mais pas la fin des tirs de missiles vers Israël.
Cette annonce a provoqué un choc en Israël, alors qu’un missile hypersonique tiré par les Houthis venait d’atteindre l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv.
Les États-Unis n’ont pas besoin de l’autorisation d’Israël pour conclure un accord empêchant les Houthis de tirer sur nos navires
Les Etats-Unis se désintéressent-ils de la sécurité d’Israël au seul profit de leurs propres intérêts ? "Les États-Unis n’ont pas besoin de l’autorisation d’Israël pour conclure un accord empêchant les Houthis de tirer sur nos navires", a répondu l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Mike Huckabee dans une interview qui doit être diffusée sur la chaîne 12 israélienne.
Les États-Unis n’ont pas besoin de l’autorisation d’Israël pour conclure un accord empêchant les Houthis de tirer sur nos navires
Les Etats-Unis se désintéressent-ils de la sécurité d’Israël au seul profit de leurs propres intérêts ? "Les États-Unis n’ont pas besoin de l’autorisation d’Israël pour conclure un accord empêchant les Houthis de tirer sur nos navires", a répondu l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Mike Huckabee dans une interview qui doit être diffusée sur la chaîne 12 israélienne.
L’ambassadeur a juste concédé que si des vies américaines étaient menacées par des frappes houthies en Israël, Washington pourrait alors réagir.
En finir avec les guerres
"Il y avait des attentes très élevées du côté israélien, en oubliant peut-être un peu que Trump est quelqu’un qui voit avant tout ses intérêts à lui et tout ce qu’il considère être l’intérêt des Etats-Unis", nous explique Emmanuel Navon, professeur de Relations internationales à l’Université de Tel Aviv.
"N’oublions pas que Donald Trump a été réélu par une Amérique de la classe moyenne qui en a assez que son argent soit dépensé à l’étranger, poursuit Emmanuel Navon. Il veut absolument réduire les dépenses d’intervention militaire à l’étranger. Il veut se focaliser sur l’économie américaine. Sa priorité, c’est d’en finir avec les guerres, presque à tout prix.
Concernant Israël, c’est vrai que les choses ne sont pas claires. Un jour, il parle de vider la bande de Gaza, de la transformer. Maintenant, il dit qu’il faut faire un accord avec le Hamas. Ce n’est pas clair. Evidemment, les négociations avec l’Iran ont beaucoup surpris Israël."
Discussions avec l’Iran
Donald Trump a non seulement rejeté sèchement le plan israélien d’attaque conjointe sur l’Iran, mais il a même lancé le 12 avril des pourparlers avec Téhéran sur son programme nucléaire, sous médiation omanaise.
Des négociations vues d’un très mauvais œil par Benjamin Netanyahou.
Le président américain a tout de même reçu à la Maison blanche jeudi Ron Dermer, le ministre israélien des Affaires stratégiques, qui a pu exprimer les inquiétudes israéliennes quant à l’orientation prise par ces pourparlers.
Mais il devient évident que l’administration Trump mène désormais une diplomatie unilatérale au Moyen-Orient, sans y intégrer les intérêts israéliens.
Mais il devient évident que l’administration Trump mène désormais une diplomatie unilatérale au Moyen-Orient, sans y intégrer les intérêts israéliens.
Cette approche devrait se manifester au grand jour lors de la visite que le président américain va mener dans les prochains jours dans le Golfe, et en particulier en Arabie saoudite.

Programme nucléaire : Des discussions "constructives" entre l'Iran et les Etats-Unis
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Washington serait prêt à une concession majeure, en abandonnant l’exigence que l’Arabie saoudite établisse des relations diplomatiques avec Israël.
Washington serait prêt à une concession majeure, en abandonnant l’exigence que l’Arabie saoudite établisse des relations diplomatiques avec Israël.
Le royaume maintient depuis des années qu’il ne reconnaîtra pas Israël sans garantie pour la création d’un État palestinien.
Toutes les tentatives d’étendre les accords d’Abraham de normalisation des relations avec Israël ont échoué pour cette raison.
L’Arabie saoudite et les États-Unis préfèrent désormais discuter d’un certain nombre d’accords économiques, dont un contrat d’armements pour une valeur de plus de 100 milliards de dollars et un programme d’investissement saoudien aux États-Unis équivalent à 1000 milliards de dollars !
Si Israël n’avance pas avec les États-Unis vers un accord, le pays sera livré à lui-même
Donald Trump doit commencer sa visite en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis le 13 mai.
Si Israël n’avance pas avec les États-Unis vers un accord, le pays sera livré à lui-même
Donald Trump doit commencer sa visite en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis le 13 mai.
Son administration exerce à présent une forte pression sur Israël pour arriver à un accord de cessez-le-feu avec le Hamas avant cette date. "Si Israël n’avance pas avec les États-Unis vers un accord, le pays sera livré à lui-même", écrit le journal Haaretz, en citant une source bien informée.
Washington pourrait conclure rapidement avec le Hamas le même type d’accord que celui conclu avec les Houthis, selon l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff.
Washington pourrait conclure rapidement avec le Hamas le même type d’accord que celui conclu avec les Houthis, selon l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff.
"L’accord de cessez-le-feu avec les Houthis n’est qu’un prélude. Si Israël ne revient pas à la raison, même l’accord du millénaire avec l’Arabie saoudite sera conclu sans lui.
Nous espérons qu’Israël saisira le train historique qui a déjà quitté la gare, mais les États-Unis n’attendront pas sur le quai", a prévenu Steve Witkoff lors d’une rencontre avec les familles d’otages, selon la douzième chaîne israélienne.
Ces menaces sont prises au sérieux en Israël, alors que le pays bénéficie d’une aide militaire américaine massive.
Ces menaces sont prises au sérieux en Israël, alors que le pays bénéficie d’une aide militaire américaine massive.
Le Premier ministre et le ministre de la Défense Israel Katz ont laissé entendre qu’ils se préparaient à un scénario où Israël serait seul.
"La règle que j’ai établie est qu’Israël se défendra par ses propres forces", a déclaré Benjamin Netanyahou, après l’accord conclu entre les Etats-Unis et les Houthis.
Israël Katz a ajouté de son côté qu'"Israël doit être capable de se défendre par ses propres forces contre toute menace et tout ennemi."
Imprévisibilité américaine
Emmanuel Navon ne croit pas à un lâchage d’Israël par les Etats-Unis de Trump, mais il reconnaît une certaine appréhension pour le court terme : "Il y a une certaine inquiétude sur l’imprévisibilité de Trump, ça oui.
Imprévisibilité américaine
Emmanuel Navon ne croit pas à un lâchage d’Israël par les Etats-Unis de Trump, mais il reconnaît une certaine appréhension pour le court terme : "Il y a une certaine inquiétude sur l’imprévisibilité de Trump, ça oui.
On sait que demain il peut nous dire : Voilà, j’ai décidé de ne plus financer, de ne plus faire ça, parce qu’il est imprévisible. Ça crée effectivement une certaine appréhension. Mais ce n’est pas vrai seulement en Israël, c’est vrai parmi les autres alliés des États-Unis, les Européens, les Ukrainiens…"
Le chercheur rappelle qu’il y a quelques semaines "l’administration Trump a levé toutes les restrictions d’exportation militaire vers Israël" décidées par l’administration Biden. Même si "il y a effectivement cette incompréhension autour des négociations avec l’Iran, je ne pense pas que Donald Trump snobe Israël."
Une escale à Tel Aviv ?
L’analyste du Haaretz Chaim Levinson explique pourtant que le Premier ministre israélien tente encore d’obtenir une escale d’Air Force One à Tel Aviv : "Netanyahou comprend à quel point il est mauvais que Trump soit dans la région […] et qu’il évite Israël.
Le chercheur rappelle qu’il y a quelques semaines "l’administration Trump a levé toutes les restrictions d’exportation militaire vers Israël" décidées par l’administration Biden. Même si "il y a effectivement cette incompréhension autour des négociations avec l’Iran, je ne pense pas que Donald Trump snobe Israël."
Une escale à Tel Aviv ?
L’analyste du Haaretz Chaim Levinson explique pourtant que le Premier ministre israélien tente encore d’obtenir une escale d’Air Force One à Tel Aviv : "Netanyahou comprend à quel point il est mauvais que Trump soit dans la région […] et qu’il évite Israël.
Netanyahou a déployé des efforts intenses ces derniers jours pour que Trump atterrisse à Tel Aviv, ne serait-ce que pour une réunion symbolique qui montrerait qu’Israël est toujours d’actualité.
Mardi dernier, Trump n’a pas l’intention de se rendre en Israël à moins qu’il n’y ait une véritable percée diplomatique sur Gaza qui conduirait à une percée avec l’Arabie saoudite."
Au Moyen-Orient plus qu’ailleurs, une surprise de dernière minute est toujours possible.
Au Moyen-Orient plus qu’ailleurs, une surprise de dernière minute est toujours possible.
Par Daniel Fontaine.
Affaire à suivre >>>>
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