Procès de Saïd Naciri : Tensions vives autour de la "villa California"...

Procès de Saïd Naciri : Tensions vives autour de la "villa California"...


Publié le vendredi 30 mai 2025 

L’affaire désormais surnommée “Escobar du Sahara” continue de faire sensation au tribunal ! 
La séance du procès de Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca et ex-cadre influent du PAM (Parti Authenticité et Modernité), a été le théâtre de fortes tensions, nourries par de vifs échanges entre le ministère public, la défense et le tribunal, autour des questions liées à la fameuse « Villa California ».

Lors de l’audience – encore en cours au moment de la rédaction de ces lignes –, la défense de Saïd Naciri n’a guère apprécié la répétition, par le représentant du ministère public, de certaines questions adressées à l’accusé. 
Celles-ci concernaient la date d’acquisition de la villa, son accès à celle-ci ainsi que le début des travaux de rénovation entrepris sur place.

Alors que la défense protestait contre ces questions déjà posées auparavant, le représentant du parquet s’est adressé à l’un des avocats en ces termes : « Écoutez, monsieur ». Une formule qui a vivement déplu à un membre du collectif de la défense.

Face à cette remarque, l’ensemble de la défense de Naciri est montée au créneau. L’un des avocats a lancé à l’attention du substitut du procureur général du Roi : « Ne me dis pas “écoute” », tandis qu’un autre rappelait que le Dahir royal impose d’interpeller les avocats en les appelant « Maître ».

Le président du tribunal, le juge Ali Tarchi, a dû intervenir pour calmer les esprits. S’adressant aux avocats visiblement irrités, il a déclaré : « L’accusé a répondu aux questions et se montre disposé à continuer. 
Qu’est-ce qui fait peur à la défense ? Craindrait-elle que l’on parvienne à la vérité ? ».

Alors que les avocats de la défense insistaient sur la nécessité pour le ministère public de respecter la profession d’avocat, le tribunal a été contraint de suspendre temporairement la séance jusqu’au retour du calme dans la salle d’audience.

À la reprise des débats, la défense a tenu à apaiser l’atmosphère en déclarant que « le différend survenu est un incident mineur désormais dépassé ». De son côté, le représentant du ministère public a précisé : « Pour dissiper toute ambiguïté, il est établi que le parquet n’a à aucun moment agi ni prononcé de propos visant à porter atteinte à l’intégrité de la défense », ajoutant que « les questions posées par le ministère public sont transmises via le tribunal. Toute objection peut être formulée par la défense. Nous présentons nos excuses au tribunal et à la défense ».

Lors de son audition, Saïd Naciri a maintenu que la villa située à California avait été acquise auprès de Belkacem Mir en juillet 2017, en présence de plusieurs personnes au siège du club, situé dans le complexe sportif Benjelloun. Cette précision a poussé la cour à lui demander : « Est-ce pour que ces personnes servent de témoins à l’avenir ? ».

Naciri a également déclaré avoir obtenu un document permettant l’installation de compteurs d’eau et d’électricité dans la villa. Le substitut du procureur général s’est alors interrogé : « Il ressort des réponses précédentes de l’accusé, ainsi que des documents produits, que le notaire n’a pris possession de l’acte qu’en 2019. Comment aurait-il pu autoriser une transaction dont il ne disposait pas encore ? ».

L’ancien cadre du PAM a donc répondu : « En 2017, j’avais l’intention d’acheter la villa et j’ai présenté toutes les factures liées aux travaux effectués. 

Le contrat n’a toutefois été formalisé qu’à cette date, car le propriétaire n’a accepté de le signer qu’après avoir perçu la totalité de ses droits », précisant que « c’est le notaire lui-même qui a fondé la société chargée de l’acquisition du bien en litige ».



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