La dernière gifle américaine infligée à l’Europe a résonné même dans l’espace : La NASA vient de se séparer de l’ESA sur Artemis.
La dernière gifle américaine infligée à l’Europe a résonné même dans l’espace : La NASA vient de se séparer de l’ESA sur Artemis.
Publié le 17/05/2025
Loïc Nicolay aka « nicoln » - Journaliste.
Je suis un passionné de Tech et de science : de l’astronomie aux voitures électriques, en passant par l’informatique qui est à l’origine de ma passion pour la Tech. Sans oublier mes sports : La force athlétique, le tennis et les sports mécaniques.
Loïc Nicolay aka « nicoln » - Journaliste.
Je suis un passionné de Tech et de science : de l’astronomie aux voitures électriques, en passant par l’informatique qui est à l’origine de ma passion pour la Tech. Sans oublier mes sports : La force athlétique, le tennis et les sports mécaniques.
Bref, ma vie gravite autour du sport et de la Tech.
Un coup de tonnerre budgétaire venu de Washington menace de faire dérailler les ambitions lunaires européennes. En envisageant d'annuler des éléments clés du programme Artemis comme le lanceur SLS et la station Gateway, la NASA place son partenaire historique, l'Agence Spatiale Européenne (ESA), dans une situation délicate, avec des millions investis et des rêves d'astronautes en suspens
Un programme lunaire redessiné unilatéralement
Le partenariat transatlantique dans le domaine spatial, longtemps présenté comme un modèle de collaboration internationale, vient de subir un sérieux revers. Une proposition budgétaire émanant de la Maison Blanche pour l'année fiscale 2026 suggère une coupe drastique de 25% dans le budget de la NASA, le faisant chuter de 24,8 à 18,8 milliards de dollars. Si cette proposition est validée par le Congrès américain, les conséquences seraient particulièrement douloureuses pour l'Europe spatiale, engagée aux côtés des États-Unis dans l'ambitieux programme Artemis de retour sur la Lune.
Au cœur de cette réorientation stratégique américaine se trouve l'abandon programmé, dès 2027, de composants essentiels d'Artemis. Le développement du lanceur lourd Space Launch System (SLS) et de la capsule Orion, piliers du programme initial, serait stoppé. Plus radical encore, le projet de station orbitale lunaire, la Lunar Gateway, serait purement et simplement annulé. Cette station devait servir de point d'étape et de laboratoire en orbite autour de la Lune, impliquant une collaboration internationale significative avec le Canada, le Japon, les Émirats Arabes Unis et, bien sûr, l'Europe.
Un coup de tonnerre budgétaire venu de Washington menace de faire dérailler les ambitions lunaires européennes. En envisageant d'annuler des éléments clés du programme Artemis comme le lanceur SLS et la station Gateway, la NASA place son partenaire historique, l'Agence Spatiale Européenne (ESA), dans une situation délicate, avec des millions investis et des rêves d'astronautes en suspens
Un programme lunaire redessiné unilatéralement
Le partenariat transatlantique dans le domaine spatial, longtemps présenté comme un modèle de collaboration internationale, vient de subir un sérieux revers. Une proposition budgétaire émanant de la Maison Blanche pour l'année fiscale 2026 suggère une coupe drastique de 25% dans le budget de la NASA, le faisant chuter de 24,8 à 18,8 milliards de dollars. Si cette proposition est validée par le Congrès américain, les conséquences seraient particulièrement douloureuses pour l'Europe spatiale, engagée aux côtés des États-Unis dans l'ambitieux programme Artemis de retour sur la Lune.
Au cœur de cette réorientation stratégique américaine se trouve l'abandon programmé, dès 2027, de composants essentiels d'Artemis. Le développement du lanceur lourd Space Launch System (SLS) et de la capsule Orion, piliers du programme initial, serait stoppé. Plus radical encore, le projet de station orbitale lunaire, la Lunar Gateway, serait purement et simplement annulé. Cette station devait servir de point d'étape et de laboratoire en orbite autour de la Lune, impliquant une collaboration internationale significative avec le Canada, le Japon, les Émirats Arabes Unis et, bien sûr, l'Europe.
La justification avancée par Washington ? Une volonté de privilégier le secteur privé pour accélérer le retour sur la Lune avant la Chine et viser Mars, en s'appuyant notamment sur des acteurs comme SpaceX et Blue Origin.
L'Europe, partenaire fidèle mais éconduit.
Pour l'Agence Spatiale Européenne (ESA), cette décision s'apparente à une véritable douche froide.
Pour l'Agence Spatiale Européenne (ESA), cette décision s'apparente à une véritable douche froide.
L'Europe n'était pas qu'un simple passager dans l'aventure Artemis, elle en était un contributeur essentiel.
L'ESA est notamment responsable du Module de Service Européen (ESM), un composant crucial fournissant propulsion, énergie et support vital à la capsule Orion.
Après avoir livré les modules pour les missions Artemis I, II et III, l'ESA avait engagé des dépenses considérables pour l'avenir.
En février 2021, un contrat de 650 millions d'euros avait été signé avec Airbus pour la construction de trois modules ESM supplémentaires (ESM-4, 5 et 6). Avec l'annulation d'Orion post-Artemis III, ces modules, fruits d'un savoir-faire européen de pointe, risquent de ne jamais voler.

L'implication européenne dans la Gateway était également majeure.

L'implication européenne dans la Gateway était également majeure.
La structure primaire du module HALO, fabriquée par Thales Alenia Space à Turin, avait déjà traversé l'Atlantique pour son équipement final. Des maquettes du module habitable Lunar I-Hab (en collaboration avec le Japon) étaient en phase de test, et le module de communication et ravitaillement Lunar View était en conception.
Ces investissements massifs, tant financiers qu'industriels, constituaient la monnaie d'échange pour garantir la présence d'astronautes européens sur la Lune et à bord de la Gateway.
Quel avenir pour les astronautes européens ?
La question se pose désormais avec acuité : quand un Européen marchera-t-il sur la Lune ? Le calendrier initial, déjà flou, devient extrêmement incertain.
Quel avenir pour les astronautes européens ?
La question se pose désormais avec acuité : quand un Européen marchera-t-il sur la Lune ? Le calendrier initial, déjà flou, devient extrêmement incertain.
Artemis I était non habitée, Artemis II n'inclut qu'un Canadien comme non-Américain, et Artemis III est dédiée au retour d'astronautes de la NASA sur le sol lunaire.
Les contributions européennes devaient ouvrir les portes des missions suivantes.
Des astronautes comme l'Espagnol Pablo Álvarez se préparaient activement, visant notamment un entraînement spécifique pour des activités sur la Gateway. Tout ce plan de carrière est aujourd'hui remis en question.
Face à cette décision unilatérale, la réaction européenne se veut pour l'instant diplomatique.
Face à cette décision unilatérale, la réaction européenne se veut pour l'instant diplomatique.
Le Directeur Général de l'ESA, Josef Aschbacher, a confirmé que des discussions étaient en cours avec la NASA pour évaluer précisément l'impact de ces coupes.
Il a toutefois souligné, dans une pique à peine voilée, que l'ESA entendait rester un partenaire "fiable, robuste et désirable".
Le prochain Conseil ministériel de l'ESA, prévu d'ici la fin de l'année, sera crucial pour redéfinir la stratégie spatiale européenne. Faudra-t-il chercher de nouveaux partenaires, peut-être en regardant vers l'Est où la Chine affiche une ouverture croissante à la collaboration internationale pour ses propres ambitions lunaires et martiennes ?
L'Europe spatiale est à la croisée des chemins, contrainte de repenser son avenir après ce désengagement américain retentissant.
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