La justice administrative saisie après le refus de Macron de retirer la Légion d’honneur à Sarkozy.


La justice administrative saisie après le refus de Macron de retirer la Légion d’honneur à Sarkozy.


Malgré ce que stipule le Code de la Légion d’honneur, Nicolas Sarkozy conserve actuellement sa distinction et Emmanuel Macron a exclu de retirer sa Légion d'honneur à l’ancien président. 

En réponse, Julien Bayou, ancien député EELV aujourd’hui avocat, a déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris pour contester ce refus.

Publié le : 13/06/2025 

L'ancien président français Nicolas Sarkozy arrive au palais de justice pour son procès pour financement illégal présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par le gouvernement de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, le mercredi 15 janvier 2025 à Paris. © Michel Euler / AP.


Faut-il retirer sa Légion d’honneur à l’ancien président Nicolas Sarkozy à la suite de sa condamnation le 18 décembre 2024 à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes ? 
La question se pose actuellement en France et les avis divergent.

Le Code de la Légion d’honneur est pourtant clair. Si une personne est reconnue coupable d’un crime ou condamnée à une peine supérieure ou égale à un an de prison, la radiation doit être automatique et doit être prononcée par décret présidentiel. 

Mais malgré cela, aucun décret n’a été publié au Journal officiel et le président Emmanuel Macron, grand maître de l'Ordre national de la Légion d'honneur, a indiqué qu'il « ne prendra aucune décision » de retrait de cette décoration à l'encontre de son prédécesseur Nicolas Sarkozy. « Je pense que c'est très important que les anciens présidents soient respectés », a-t-il fait valoir.

Une décision qui a poussé Julien Bayou, ancien député EELV et aujourd’hui avocat, à déposer un recours devant le tribunal administratif de Paris pour contester ce refus avec une demi-douzaine de requérants, tous enfants ou petits-enfants de décorés. « Retirer la Légion d’honneur et l’ordre national du Mérite à l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy n’est pas manquer de respect à la fonction de président, c’est bien la protéger », répliquent, dans un projet de tribune, la demi-douzaine de requérants.

À l’Assemblée nationale, la question, elle aussi, divise. Que Nicolas Sarkozy devienne le premier chef de l’État déchu de la Légion d'honneur depuis Pétain serait logique, selon l’insoumis Antoine Léaument, pour qui Nicolas Sarkozy doit voir le déshonneur s’ajouter à sa condamnation. « Symboliquement, ça pourrait être intéressant que l’ordre de la Légion d'honneur se dise que, des fois, il faut être capable de retirer les légions d’honneur à ceux qui ont commis des actes de corruption », dit-il à RFI.
« À l’abri »

Maud Brégeon, députée Ensemble pour la République, est d’accord avec la décision du président Emmanuel Macron. « Il faut respecter les fonctions qu’il a eues et ce qu’il a, malgré tout, donné à la France », assène-t-elle.

Un avis partagé par Éric Ciotti, ancien député LR passé UDR. « Le président de la République qu’il a été doit être traité avec respect. 
C’est ce qu’a dit l’actuel président de la République et je partage cette opinion », confie-t-il. 

« Je considère que la dignité d’ancien président de la République doit vous mettre à l’abri de ce genre de choses », répond de son côté Olivier Marleix, député LR.

Par : RFI



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