ILS VEULENT TOUS VOLER EN AVION PRIVÉ : 15 000 À 50 000 DH POUR UNE HEURE DE VOL.
Le secteur, en forte croissance, compte 6 sociétés marocaines exploitant une dizaine d’appareils.
Hommes d’affaires, compagnies d’assurances et agences de voyages sont les principaux clients.
Le prix dépend de la destination et du type d’appareil utilisé.
Hommes d’affaires, compagnies d’assurances et agences de voyages sont les principaux clients.
Le prix dépend de la destination et du type d’appareil utilisé.
Ils sont de plus en plus prisés par les hommes d’affaires et pas seulement. Même les membres du gouvernement s’y sont mis pour pouvoir gérer les contraintes de leur fonction quand ils doivent par exemple assister à une inauguration royale et revenir traiter les affaires courantes.
S’il y a une niche qui n’arrête pas de croître dans le secteur du transport aérien au Maroc, c’est bien celle de l’aviation d’affaires. En dépit de l’extension du réseau autoroutier, cette dernière offre un avantage de taille. Pouvoir être dans plusieurs endroits au cours de la même journée tout en s’affranchissant de la contrainte de temps que constitue un trajet routier et celle de trouver des vols commerciaux dont les créneaux horaires correspondent à son propre agenda.
Au Maroc, elle compte aujourd'hui 6 entreprises exploitant une dizaine d’avions, sans compter les affrètements, en cas de besoin, d’appareils étrangers, et sans compter également la location d’appareils auprès d’entreprises internationales. Elles proposent un service à la carte à une clientèle très diversifiée. Les compagnies d’assurances, par exemple, font très souvent appel à ces transporteurs pour des rapatriements sanitaires. Les agences de voyages y ont aussi recours pour le tourisme d’affaires, généralement pour transférer un groupe vers les villes de provinces pour éviter l’attente de la correspondance entre l’aéroport Mohammed V de Casablanca et une ville comme Ouarzazate ou Fès. On voit aussi de plus en plus de patrons d’entreprises qui louent un petit avion monoplace pour faire un aller-retour dans la journée entre le Maroc et des villes européennes ou africaines, mais aussi des avions de plus grande taille à l’occasion d’un séminaire ou d’un conseil d’administration dans un endroit tranquille.
L’industrie du cinéma constitue aussi une clientèle pour l’aviation d’affaires quand il s’agit d’aller faire des repérages, notamment dans la région de Ouarzazate, tout comme les sociétés de prospection pétrolière quand elles doivent dépêcher un ingénieur ou un technicien sur un site éloigné.
«Se déplacer en avion privé n’est plus perçu comme un confort superflu et ostentatoire, mais bien comme un gain de temps et donc de compétitivité pour les chefs d’entreprises», résume Chakib Lahraichi, président d’Alfa Air, compagnie créée en 2007 et qui vient d’acquérir un avion de 19 places. C’est dire que le marché marocain offre de réelles perspectives de croissance.
«Se déplacer en avion privé n’est plus perçu comme un confort superflu et ostentatoire, mais bien comme un gain de temps et donc de compétitivité pour les chefs d’entreprises», résume Chakib Lahraichi, président d’Alfa Air, compagnie créée en 2007 et qui vient d’acquérir un avion de 19 places. C’est dire que le marché marocain offre de réelles perspectives de croissance.
On demande plus de souplesse dans les aéroports nationaux
Selon M. Lahraïchi, l’aviation d’affaires offre beaucoup d’avantages par rapport aux compagnies commerciales régulières. Outre le gain de temps, il cite la possibilité de choisir son propre itinéraire et parfois des étapes dans cet itinéraire sans contrainte d’horaire ni de formalités. Et, précise Mehdi El Idrissi, DG de Medi Business Jet (MBJ) , créée aussi en 2007, «le gain de temps, réalisé à l’aéroport et en vol, est estimé à 4 heures en moyenne sur chaque voyage». Autres avantages, selon M. El Idrissi, la confidentialité et l’absence de stress dans la mesure où le client est à l’abri de toute indiscrétion et peut choisir ses compagnons de voyages, et éviter dans la foulée «les contrôles tatillons, les retards et les grèves surprises».
Évidemment, tout ce confort a un prix. Le montant de la facture varie selon différents paramètres liés aux prestations demandées par le client et le type d’avion. Chez MBJ, les prix sont de 35 000 DH l’heure de vol en Bombardier Lear Jet et 25 000 DH pour un Beechkraft super King 350. Ces prix sont cependant variables selon le nombre d’heures de vol par an réalisées avec un même client, un peu comme si on louait une voiture pour la journée, la semaine ou carrément sur une longue durée. MBJ, par exemple, compte lancer prochainement une carte à tarif spécifique pour 25 heures de vol.
Évidemment, tout ce confort a un prix. Le montant de la facture varie selon différents paramètres liés aux prestations demandées par le client et le type d’avion. Chez MBJ, les prix sont de 35 000 DH l’heure de vol en Bombardier Lear Jet et 25 000 DH pour un Beechkraft super King 350. Ces prix sont cependant variables selon le nombre d’heures de vol par an réalisées avec un même client, un peu comme si on louait une voiture pour la journée, la semaine ou carrément sur une longue durée. MBJ, par exemple, compte lancer prochainement une carte à tarif spécifique pour 25 heures de vol.
Selon Nadia Lyoussi, DG d’Air sud, une des compagnies pionnières dans ce domaine, les tarifs peuvent aller de 15 000 DH à 40 000 DH l’heure de vol, voire quelquefois 50 000 DH. Sa société, propriétaire de 2 avions de 9 places, n’hésite pas quand il y a une forte demande à faire appel à des partenaires étrangers pour satisfaire le client. Chakib Lahraichi confirme les estimations de ses confrères et explique que les prix sont très variables selon la demande. Par exemple, un Casa-Paris coûte le double du prix d’un billet en classe affaires avec une compagnie aérienne régulière, mais avec l’avantage de transporter plus d’un passager.
Il estime comme les autres le prix moyen entre 25 000 et 30 000 DH l’heure de vol. Le business est florissant, certes, mais les professionnels n’en font pas moins état de quelques problèmes auxquels ils sont confrontés. La doléance qui revient le plus chez les patrons de l’aviation d’affaires, c’est d’avoir plus de souplesse dans les aéroports nationaux.