Afghanistan: l'EI revendique l'attaque en cours contre l'ONG Save the Children.
L'attaque, qui a fait au moins onze blessés et un mort, a débuté ce mercredi matin. Une voiture a explosé et des tirs ont été rapportés.
Le groupe État islamique a revendiqué l'attaque contre l'ONG britannique Save the Children qui a fait au moins deux morts, ce mercredi à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan.
L'organe de propagande de l'EI, Amaq, a affirmé dans un communiqué que "trois martyrs ont pris part à l'attaque visant les fondations britanniques et suédoises et des institutions gouvernementales afghanes", allusion au "Swedish Comittee" pour les affaires humanitaires et un bureau du ministère afghan des Femmes, situés à proximité. Sept heures après son déclenchement, l'attaque était toujours en cours, a annoncé l'ONG qui suspend ses opérations dans le pays.
L'ONG suspend ses opérations dans le pays
"Nous pouvons confirmer que l'attaque contre nos locaux à Jalalabad est toujours en cours", a ainsi précisé le porte-parole de l'organisation dans un communiqué, contredisant un responsable provincial qui en avait annoncé la fin quelques heures auparavant, avec un bilan de deux morts et 14 blessés.
En conséquence, "toutes nos opérations à travers l'Afghanistan sont suspendues temporairement", a poursuivi le responsable, soulignant que "l'Afghanistan est l'un des endroits les plus difficiles au monde pour les travailleurs humanitaires".
Une voiture-suicide
L'attaque a commencé "vers 9h10 (4h40 GMT)". "Une voiture-suicide a explosé devant l'entrée du complexe de Save The Children puis un groupe d'hommes armés est entré [...] Onze blessés ont été amenés à l'hôpital à ce stade" a indiqué le porte-parole du gouverneur provincial, Attaullah Khogyani.
"J'ai entendu une énorme explosion, ça ressemblait à une voiture piégée. Nous nous sommes mis à couvert et j'ai vu un homme armé d'un RPG [lance-roquettes] tirer contre la porte principale pour entrer " a rapporté un témoin hospitalisé, Mohammad Amin. Il s'est échappé en sautant par la fenêtre et s'est blessé à la jambe.
Un mode opératoire habituel
Par ce mode opératoire désormais habituel, les assaillants ouvrent la voie en déclenchant une explosion puis investissent les locaux visés. Au moins un véhicule de l'ONG est en feu, dégageant une épaisse fumée noire au-dessus du quartier.
Cet attentat survient quatre jours après l'attaque d'un grand hôtel de Kaboul, revendiquée par les talibans, qui a fait plus d'une vingtaine de morts dont 14 étrangers. L'opération de ce mercredi n'a elle pas été revendiquée mais les talibans ont fait savoir via Twitter qu'ils n'en étaient pas responsables: "Nos moudjahidines ne sont pas impliqués dans l'attaque de Jalalabad", a assuré leur porte-parole Zabiulah Mujahid.
Jalalabad, capitale du Nangarhar à la frontière pakistanaise, est marquée par la forte présence de talibans et de membres du groupe État islamique qui ont fait de plusieurs districts de cette province leur base-arrière en Afghanistan.