Présidentielle en Egypte: Encore un opposant potentiel à Sissi écarté

Présidentielle en Egypte : Encore un opposant potentiel à Sissi écarté !



Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi aux Invalides à Paris le 24 octobre 2017


Ayant annoncé samedi son intention de postuler à la présidentielle, le général Sami Anan a été aussitôt arrêté. 

C'est le troisième concurrent potentiel d'Abdel Fattah al-Sissi à être ainsi muselé. Encore un d'éliminé. 
Un nouveau concurrent au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour la présidentielle du 26 mars est sur le point d'être écarté de la course. 

Il est le troisième compétiteur potentiel à avoir été écarté ou à avoir dû renoncer à se présenter. Selon son entourage, l'ex-chef d'état-major de l'armée Sami Anan a été arrêté mardi. Il avait annoncé samedi son intention de se porter candidat au scrutin présidentiel. Il vient d'être accusé d'avoir falsifié des documents pour pouvoir se présenter. Il est accusé d'avoir annoncé sa candidature "sans l'autorisation des forces armées et sans suivre les procédures requises pour mettre fin à son service actif dans l'armée", selon un communiqué de l'institution militaire. 

Sami Anan est aussi accusé de "falsification de documents officiels pour affirmer que son service dans l'armée est terminé, contrairement à la vérité". On lui reproche aussi de vouloir créer la "division" entre l'armée et le peuple égyptien. Ahmed Chafiq, le colonel Konsowa, le neveu de Sadate. Avant lui, plusieurs autres potentiels candidats n'ont pu ou voulu aller jusqu'au bout de la course présidentielle. Il y a d'abord eu Ahmed Chafiq. L'ex-Premier ministre, candidat malheureux à la présidentielle de 2012, avait annoncé fin novembre son intention de se présenter, depuis les Emirats arabes unis où il réside. Le dernier chef de gouvernement d'Hosni Moubarak a aussitôt été expulsé du royaume émirati vers l'Egypte après avoir annoncé sa candidature. L'ancien chef d'état-major de l'armée de l'air était resté introuvable pendant 24 heures, avant de réapparaître ... et de déclarer renoncer à se présenter. 

 Ce fut ensuite le tour du colonel Ahmed Konsowa. Dans une vidéo sur Youtube fin novembre, il avait annoncé son intention de postuler. En uniforme, il évoquait sa vision de l'Egypte, assurant qu'"il y a de l'espoir" pour un "avenir meilleur". Le militaire a été interpellé et condamné, mi-décembre, à six ans de prison pour "comportement nuisant aux exigences du système militaire". 

 Et le 15 janvier, le neveu de l'ancien président Anouar el-Sadate, Mohamed Anouar el-Sadate, devenu une voix dissidente, a annoncé qu'il ne serait pas candidat lui non plus, dénonçant un climat guère propice à un scrutin libre. Seuls le fantasque patron du club de football de Zamalek, Mortada Mansour, et l'avocat Khaled Ali, dont la candidature est incertaine en raison d'ennuis judiciaires, sont encore susceptibles de se présenter avant la date limite de dépôt des candidatures le 29 janvier. 

 Elu confortablement en 2014, le maréchal Sissi avait renversé l'année précédente, en juillet 2013, son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi à la faveur d'importantes manifestations. 

En quatre ans de présidence, il a réduit au silence toute opposition islamiste comme libérale, emprisonnant des centaines d'opposants.