"Pays de merde": Le racisme de Trump dénoncé après ses propos sur l'Afrique !
"Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici?", a demandé le président Trump lors des discussions, selon le quotidien qui cite plusieurs sources anonymes. Et comme le note The Hill, les réactions politiques indignées ont été "bipartisanes".
Si le sénateur démocrate Richard Blumenthal a estimé sur MSNBC que cette remarque "transpire le racisme latent. Le plus odieux et insidieux racisme qui se fait passer pour une politique d'immigration", des républicains se sont joints aux protestations. "Je n'aurai pas parlé d'autres nations de cette manière parce que je crois que ces pays sont fait à l'image de Dieu et ont une dignité" , a ainsi regretté James Lankford, sénateur de l'Oklahoma.
"Si c'est confirmé, il s'agit de commentaires choquants et honteux de la part du président des Etats-Unis. Désolé, mais il n'y a pas d'autre mot que 'racistes'", a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.
Les Haïtiens ont "tous le sida"
Carlos Curbelo, représentant républicain de Floride, a jugé qu'il n'était "acceptable dans aucune circonstance de dégrader, dénigrer, ou de déshumaniser les immigrants", avant d'ajouter: "la Maison Blanche doit immédiatement expliquer la situation".
Mais justement, l'entourage de Trump n'a pas l'air de vouloir éteindre l'incendie. Et dans un premier temps, la Maison Blanche n'a pas démenti les propos présidentiels. Dans un communiqué, un porte-parole de Trump s'est contenté d'indiquer que "certains politiciens de Washington choisissent de combattre pour des pays étrangers, mais le président Trump combattra toujours pour les américains".
Trump finit par démentir
Comme s'en étonne une journaliste du New-York Times, la Maison Blanche avait, il y a quelques semaines, "fait des pieds et des mains" pour démentir d'autres injures. En décembre, le New York Times rapportait de terribles propos du président, tenus lors d'une réunion en juin dernier. Le président américain y aurait déclaré que les Haïtiens avaient "tous le sida" et que les Nigérians ne voulaient jamais "rentrer dans leurs huttes".
Donald Trump a finalement démenti quelques heures plus tard avoir tenu ces propos sur son compte Twitter. "Le langage que j'ai utilisé lors de la rencontre était dur, mais ce ne sont pas les mots utilisés", a-t-il notamment écrit. Avant de démentir également avoir dit du mal d'Haïti. Je n'ai jamais dit quelque chose d'insultant sur les Haïtiens outre le fait que, et c'est une évidence, Haïti était un pays très pauvre et en difficulté. Je n'ai jamais dit 'virez-les'. Inventé par les Dem (l'opposition démocrate Ndlr). J'ai une relation merveilleuse avec les Haïtiens", a tweeté le président américain, ajoutant qu'il devrait probablement enregistrer ses réunions.
Mais ce démenti n'a pas suffit à calmer les esprits, et un sénateur démocrate en a remis une couche, quelques heures plus tard. Selon le démocrate Dick Durbin, Trump a bien "prononcé ces mots remplis de haine et il les a prononcé plusieurs fois".
Trump boycotté par des personnalités noires
Très critiqué depuis le début de son mandat pour sa politique migratoire et ses liens supposés avec l'extrême droite américaine, Trump avait notamment refusé de condamner fermement les violences des néo-nazis de Charlottesville.
Si bien qu'en décembre, alors qu'il pensait redorer son image en allant inaugurer un musée des droits civiques à Jackson (Mississippi), et en y déclarant avoir "admiré toute sa vie Martin Luther King", Trump avait dû faire face au boycott de plusieurs personnalités de la communauté noire.
Plusieurs associations se sont d'ailleurs fait entendre après ce nouveau dérapage présidentiel. Le National immigration law center les a qualifié dans un communiqué d'"ouvertement racistes et répugnants", tandis que Lorrela Praeli, directrice des politiques d'immigration de l'American civil liberties union estime que Trump "a toujours été honnête concernant le nationalisme blanc derrière sa politique d'immigration".
Dans son édition de vendredi, le journal New York Daily News qualifie les propos de Trump d'"insultes vicieuses", et représente le président américain sous la forme d'excréments.
L'animateur Anderson Cooper, ému, a lui profité de son émission pour lancer un vibrant plaidoyer pour les populations visées par le président américain. "Soyons clairs, le peuple haïtien a traversé plus d'épreuves, a résisté et riposté contre plus d'injustices que notre président n'a jamais eu à le faire", a-t-il déclaré.