Attaque terroriste dans l’Aude : le gendarme qui s’est proposé comme otage est mort. ....
Le gendarme qui s’était offert comme otage à la place de personnes retenues par Redouane Lakdim, à Trèbes dans l’Aude, est mort des suites de ses blessures, a annoncé samedi le ministre de l’Intérieur.
Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, qui s’était proposé comme otage auprès du jihadiste auteur des attaques de Trèbes dans l’Aude, est mort des suites de ses blessures, a annoncé samedi 24 mars le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
Emmanuel Macron lui a rendu hommage, déclarant que l’officier était « tombé en héros » et méritait « respect et admiration de la nation tout entière ».
« Mort pour la patrie. Jamais la France n’oubliera son héroïsme, sa bravoure, son sacrifice », avait tweeté peu avant le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb à propos de ce gendarme de 45 ans qui s’était proposé comme otage à la place des personnes retenues par Redouane Lakdim, auteur des attaques dont le bilan s’élève désormais à quatre morts.
« Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame nous a quittés. Mort pour la patrie », a ajouté le ministre de l’Intérieur. « Le cœur lourd, j’adresse le soutien du pays tout entier à sa famille, ses proches et ses compagnons de la gendarmerie de l’Aude. »
Le président Emmanuel Macron avait salué vendredi le « courage » de « l’officier supérieur de la gendarmerie, qui s’est porté volontaire pour se substituer aux autres otages et qui a été très grièvement blessé [par l’auteur des attaques Redouane Lakdim] ».
Équipée meutrière entre Carcassonne et Trèbes
Ce dernier a entamé son équipée meurtrière peu après 10h vendredi 23 mars en volant une voiture à Carcassonne, dont il tue le passager et blesse grièvement le conducteur.
Il se dirige ensuite vers une caserne de parachutistes où il patiente « quelques minutes vraisemblablement afin d’attendre des militaires ». Il fait alors demi-tour et se dirige vers une caserne de CRS, où il tire sur quatre d’entre eux qui rentraient d’un footing, blessant légèrement l’un à l’épaule, avant de prendre la fuite.
Vers 11h15, il entre dans un supermarché Super U de Trèbes, « en criant Allah Akbar » et en se présentant comme « un soldat de l’EI », selon François Molins, procureur de la République de Paris. Il y tue alors deux autres personnes : un employé et un client.
« J’ai vu un individu très excité qui avait une arme de poing, un couteau et qui criait Allah Akbar », a rapporté Christian Guibbert, ex-policier, qui faisait ses courses et qui a mis plusieurs clients à l’abri « dans un frigo de boucher ».
« On a fait sortir des collègues et des clients par la porte de secours à l’arrière », a confirmé un collègue de travail d’une des victimes à la boucherie du supermarché. « Il a été tué d’une balle dans la tête à bout portant », a-t-il ajouté.
Dépêché sur les lieux, le lieutenant-colonel Beltrame, se propose en échange de la libération des clients ou du personnel du magasin qui n’avaient pas réussi à s’enfuir.
Vers 14h20, ce dernier ouvre le feu sur le gendarme, déclenchant l’intervention du GIGN, selon le récit du procureur Molins.
Un assaillant « fiché S »
Les enquêteurs tentent désormais de comprendre les raisons du passage à l’acte de Radouane Lakdim, alors qu’il ne semblait plus être une menace aux yeux des autorités.
« Nous avions suivi [Radouane Lakdim] et nous pensions qu’il n’y avait pas de radicalisation [mais] il est passé à l’acte brusquement », a concédé le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.
Né au Maroc le 11 avril 1992, cet homme vivait à Carcassonne. À partir de 2014, il a été suivi par les services de renseignements et fiché S (pour sûreté de l’État) « en raison de ses liens avec la mouvance salafiste », selon le procureur de la République.
Mais il a ensuite semblé changer de registre. En août 2016, il a fait un mois de prison après des condamnations pour « port d’arme prohibé, usage de stupéfiants et refus d’obtempérer ».
En 2016 et 2017, il a de nouveau été suivi par les services de renseignement, qui n’ont décelé aucun « signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l’acte terroriste », selon le procureur Molins. Sa surveillance est alors stopée.
« Soldat de l’EI »
Les investigations se poursuivent pour établir la provenance de l’arme qu’il a utilisée et déterminer s’il a pu bénéficier de complicités. Une « proche qui partageait sa vie » a été placée en garde à vue vendredi en début de soirée, après une perquisition dans son quartier de Carcassonne. Dans la nuit de vendredi à samedi, un de ses amis, un mineur né en 2000, a lui aussi été placé en garde à vue.
Lors de ses attaques, il a notamment demandé « la libération de frères » dont celle de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des attentats jihadistes du 13 novembre 2015 (130 morts), emprisonné à Paris.
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