Le point sur l'affaire Romain Franck, employé consulaire français inculpé pour trafic d'armes à Gaza.
Le point sur l'affaire Romain Franck, employé consulaire français inculpé pour trafic d'armes à Gaza. ....
© JACK GUEZ Source: AFP
Romain Franck masque son visage au tribunal de Beer Sheva en Israël, le 28 mars
Chauffeur pour le consulat de France à Jérusalem, Romain Franck a été inculpé pour trafic d'armes par Israël, qui privilégie la piste crapuleuse à terroriste. Une affaire qui intervient juste avant la visite de Jean-Yves Le Drian dans le pays.
Le timing ne pouvait pas être plus mauvais pour la diplomatie française. Alors que le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian doit effectuer une visite en Israël les 25 et 26 mars prochain, l'inculpation de Romain Franck, un employé du consulat général de France à Jérusalem, pour trafic d'arme met le Quai d'Orsay dans l'embarras.
Le jeune homme de bientôt 24 ans, qui travaillait comme chauffeur pour le consulat, est accusé par le service de sécurité intérieur du pays (le Shin Beth) d'avoir profité des privilèges associés aux activités diplomatiques pour transporter des armes de la bande de Gaza vers la Cisjordanie, pour le compte d'un réseau de trafiquants palestiniens.
Après avoir récupéré les armes auprès d'un employé du Centre culturel français à Gaza, Romain Franck traversait Israël jusqu'à la Cisjordanie à bord du véhicule consulaire, se soustrayant aux fouilles au terminal d'Erez en se prévalant de son passeport de service. Sur place, selon les services de sécurité israéliens, il les remettait à un individu qui lui même les revendait à des trafiquants. Au cours de cinq voyages, il aurait ainsi transporté environ 70 pistolets et deux fusils automatiques, touchant la somme de 4 500 euros pour ses services.
Toujours selon le Shin Beth, le Français aurait agi «pour l'argent, de son propre chef et à l'insu de ses supérieurs».
Il aurait avoué avoir convoyé des armes, mais aurait en revanche nié l'avoir fait pour le compte d'organisations terroristes, comme le Hamas. Une explication qui semble avoir convaincu les autorités israéliennes, l'acte d'inculpation ne faisant mention d'aucune relation avec une organisation terroriste ou de motivation politique pro-palestinienne du jeune homme.
Si en façade, autorités israéliennes et françaises ont mis en exergue que le jeune Français avait agi de lui-même, et que cela n'impacterait pas les relations franco-israéliennes, il est évident que cette affaire ne place pas Jean-Yves le Drian en position de force pour sa visite. «Cela va obliger les Français à faire profil bas.
Cela affaiblit Jean-Yves Le Drian», estime en ce sens l'historien Vincent Lemire au micro d'Europe 1. «Cela donne aussi aux Israéliens un moyen de pression», fait-il en outre valoir.
Il n'est ainsi pas exclu que cette affaire fragilise la position des diplomates français, qui se rendent, à la différence par exemple des Américains, régulièrement à Gaza.
Le général israélien Poli Mordechai, qui supervise les activités israéliennes de nature civile dans les Territoires, a d'ailleurs affirmé sur Facebook la nécessité de renforcer les procédures et la délivrance de permis à la lumière de cette affaire.
Soucieux de montrer sa bonne volonté à Tel Aviv, le Quai d'Orsay a affirmé prendre le sujet «très au sérieux», bien s'il s'agisse d'une «affaire individuelle».
Le ministère a également ordonnée une enquête administrative sur place, soulignant que «toutes les conclusions» en seraient tirées.
Le jeune homme de bientôt 24 ans, qui travaillait comme chauffeur pour le consulat, est accusé par le service de sécurité intérieur du pays (le Shin Beth) d'avoir profité des privilèges associés aux activités diplomatiques pour transporter des armes de la bande de Gaza vers la Cisjordanie, pour le compte d'un réseau de trafiquants palestiniens.
Après avoir récupéré les armes auprès d'un employé du Centre culturel français à Gaza, Romain Franck traversait Israël jusqu'à la Cisjordanie à bord du véhicule consulaire, se soustrayant aux fouilles au terminal d'Erez en se prévalant de son passeport de service. Sur place, selon les services de sécurité israéliens, il les remettait à un individu qui lui même les revendait à des trafiquants. Au cours de cinq voyages, il aurait ainsi transporté environ 70 pistolets et deux fusils automatiques, touchant la somme de 4 500 euros pour ses services.
Toujours selon le Shin Beth, le Français aurait agi «pour l'argent, de son propre chef et à l'insu de ses supérieurs».
Il aurait avoué avoir convoyé des armes, mais aurait en revanche nié l'avoir fait pour le compte d'organisations terroristes, comme le Hamas. Une explication qui semble avoir convaincu les autorités israéliennes, l'acte d'inculpation ne faisant mention d'aucune relation avec une organisation terroriste ou de motivation politique pro-palestinienne du jeune homme.
Le Drian affaibli
Cela affaiblit Jean-Yves Le Drian», estime en ce sens l'historien Vincent Lemire au micro d'Europe 1. «Cela donne aussi aux Israéliens un moyen de pression», fait-il en outre valoir.
Le général israélien Poli Mordechai, qui supervise les activités israéliennes de nature civile dans les Territoires, a d'ailleurs affirmé sur Facebook la nécessité de renforcer les procédures et la délivrance de permis à la lumière de cette affaire.
Soucieux de montrer sa bonne volonté à Tel Aviv, le Quai d'Orsay a affirmé prendre le sujet «très au sérieux», bien s'il s'agisse d'une «affaire individuelle».
Le ministère a également ordonnée une enquête administrative sur place, soulignant que «toutes les conclusions» en seraient tirées.
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