Libération des détenus marocains en Israël, entre protection consulaire et devoir citoyen.

Libération des détenus marocains en Israël, entre protection consulaire et devoir citoyen.


Publié le samedi 11 octobre 2025 

Le bureau de liaison marocain à Tel-Aviv est parvenu jeudi à un accord avec les autorités israéliennes pour la libération des deux citoyens marocains, Aziz Ghali et Abdelazim Ben Draoui, arrêtés il y a quelques jours après leur participation à une flottille visant à briser le blocus de Gaza. 

Leur transfert vers la Turquie est prévu pour ce vendredi, une fois les procédures administratives achevées entre les parties concernées.
Dès leur interpellation, les autorités marocaines ont mené, par le biais du bureau de liaison, des démarches diplomatiques intensives afin de s’assurer des conditions de détention des deux ressortissants et de veiller au respect de leurs droits juridiques et humains, nous apprend une source diplomatique bien informée.

Le dossier, précise-t-elle, a été suivi directement avec les autorités israéliennes, dans le cadre du rôle consulaire et diplomatique du Maroc. 
Les enquêtes menées ont confirmé que les deux citoyens ne participaient à aucune activité militaire ou de renseignement à Gaza, mais prenaient part à une initiative civile et symbolique de solidarité humanitaire.

Toutefois, le dossier n’a pas été exempt de complexité. Des sources israéliennes ont indiqué que Aziz Ghali avait été interrogé au sujet d’un lien ancien avec un citoyen israélien accusé d’activités liées à des réseaux financés par l’Iran. 

Bien qu’aucune inculpation n’ait été retenue, Israël avait initialement émis des réserves sécuritaires, avant que la crise ne soit résolue grâce à l’intervention directe du bureau marocain, qui a fourni les garanties légales et diplomatiques nécessaires pour permettre le transfert des détenus vers un pays tiers.

Cette intervention, selon la même source diplomatique, illustre l’efficacité de la diplomatie marocaine, capable d’agir dans des zones sensibles tout en préservant la souveraineté nationale et les principes fondamentaux du Royaume. Rabat a opté pour une approche discrète et mesurée, privilégiant le dialogue et la coordination institutionnelle plutôt que l’escalade médiatique.

Mais cette affaire met aussi en lumière une dimension essentielle, que notre source tient à rappeler : « Le concept de citoyenneté, tout en garantissant des droits, implique aussi des devoirs. 
Le citoyen bénéficie de la protection de son État, mais il lui revient de respecter les lois et réglementations des pays où il se trouve« .

Cela étant, les interventions de l’État marocain au profit de ses ressortissants, qu’ils soient au Maroc ou à l’étranger, ne s’effectuent ni sous pression ni sous chantage, mais dans le strict respect de la souveraineté nationale et du droit international.

« Ces interventions ne sont entreprises qu’à la demande des personnes concernées ou de leurs familles, et dans un cadre de responsabilité et d’impartialité, loin de toute politisation ou instrumentalisation par des parties qui tenteraient d’instrumentaliser des cas individuels à des fins privées ou de propagande », insiste la source diplomatique.

Toutefois, si la protection consulaire est un droit légitime, elle s’accompagne d’une responsabilité individuelle, fondée sur la coopération avec les autorités locales et le respect des législations en vigueur.

En définitive, le Maroc démontre, à travers cette affaire, sa capacité à protéger ses citoyens sans renoncer à ses principes, conciliant humanité, souveraineté et responsabilité. 

Un équilibre diplomatique rare, qui confirme la maturité de la politique étrangère du Royaume dans un contexte régional particulièrement tendu.

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