Nicolas Maduro, président du Venezuela, dénonce un complot...
Nicolas Maduro, président du Venezuela, dénonce un complot visant l’ambassade des Etats-Unis à Caracas.
Le chef de l’Etat assure qu’un « groupe terroriste local a placé une charge explosive » dans le bâtiment, dans le cadre d’une opération de « fausse bannière » qui a été déjouée.
Publié le 15 octobre 2025
Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a affirmé lundi 6 octobre dans la soirée que ses services de sécurité ont déjoué un complot visant l’ambassade des Etats-Unis à Caracas, accusant des « extrémistes de droite » d’avoir voulu y placer des explosifs.
Cette annonce est intervenue alors que la tension monte entre Caracas et Washington, sur fond de déploiement de navires de guerre américains dans les Caraïbes.
« C’était une action de provocation », a-t-il déclaré à la télévision. Il a assuré que « deux sources » avaient fourni des informations concordantes sur la « possibilité qu’un groupe terroriste local place une charge explosive à l’ambassade des Etats-Unis à Caracas ».
Selon lui, « c’est une opération typique de fausse bannière », une ruse consistant à agir sous une fausse identité pour tromper les observateurs.
Le président a poursuivi : « On pourrait l’appeler une opération typique de provocation pour ensuite créer un scandale et utiliser le pouvoir de communication à travers les réseaux et les médias pour blâmer le gouvernement bolivarien [vénézuélien] et commencer une escalade de confrontation (…) où l’on n’entendra que le crépitement des mitrailleuses et des missiles. »
« Sécurité renforcée »
Le pouvoir vénézuélien accuse régulièrement l’opposition de complots, qu’ils soient réels ou imaginaires. Mais malgré les différends persistants avec les Etats-Unis, Nicolas Maduro a souligné que l’ambassade américaine à Caracas restait protégée « conformément (…) au droit international, par notre gouvernement ». « L’ambassade des Etats-Unis au Venezuela est considérée comme territoire américain », a-t-il insisté, précisant que la « sécurité avait été renforcée » autour des bâtiments.
Dans le même temps, le pouvoir a organisé une marche qui s’est achevée devant le siège des Nations unies dans la capitale. Les manifestants ont exprimé leur rejet de la présence des navires de guerre américains proches des eaux territoriales et des accusations de narcotrafic venu du pays lancées par le président américain, Donald Trump.
« Nous ne sommes pas un narco-Etat, nous sommes bolivariens », pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies lors du rassemblement. « Nous voulons dire (…) à M. Trump qu’il retire ses navires [et] ses batteries de missiles, car ce n’est pas un pays narcotrafiquant, c’est un pays qui lutte contre le narcotrafic », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Manuel Ladera, un travailleur aéroportuaire de 62 ans.
« C’est un secret »
Depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, en 2019, l’ambassade des Etats-Unis à Caracas est quasi vide, à l’exception de quelques employés. Sur les réseaux sociaux, une rumeur persistante affirme que Maria Corina Machado, cheffe de l’opposition entrée dans la clandestinité après la présidentielle de juillet 2024, y aurait trouvé refuge.
L’intéressée n’a jamais révélé à l’AFP où elle se trouvait, et aucune autorité vénézuélienne ou américaine n’a confirmé ces rumeurs.
Le ministre de l’intérieur et de la justice vénézuélien, Diosdado Cabello, avait laissé entendre à la mi-septembre que Mme Machado se trouvait dans les locaux de l’ambassade américaine. « Elle est à Valle Arriba, dans une grande maison, où ils disent qu’il n’y a personne, mais il y a quelqu’un (…) mais ne le dites à personne parce que c’est un secret », avait-il ironisé. L’ambassade des Etats-Unis est justement située dans le quartier de Valle Arriba.
L’opposition revendique la victoire à la présidentielle de 2024, dénonçant une fraude. La réélection de Nicolas Maduro n’a pas été reconnue par Washington ni par une grande partie de la communauté internationale.
Vendredi, Washington, qui a déployé des navires militaires dans la mer des Caraïbes dans le cadre d’une opération antidrogue, a lancé une nouvelle frappe contre un bateau de narcotrafiquants présumés au large des côtes du Venezuela, tuant quatre personnes. Cela porte à au moins quatre les frappes visant de telles embarcations, faisant au moins 21 morts.
Nicolas Maduro a dénoncé, vendredi, une « agression armée » des Etats-Unis, accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme un prétexte « pour imposer un changement de régime » et s’emparer des réserves de pétrole parmi les plus importantes au monde.
Caracas avait par ailleurs condamné, jeudi, l’« incursion illégale » de chasseurs américains dans une zone sous son contrôle aérien.
Par le Monde & AFP
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