L’économie mondiale se précipite vers un déclin séculaire.



L’économie mondiale se précipite vers un déclin séculaire.

Détaillé par l’évolution de la population, la démographie, le revenu et la consommation…


Beaucoup considèrent la croissance de la population mondiale comme un tremplin vers une plus grande consommation… et en regardant le graphique ci-dessous de la population mondiale totale qui devrait atteindre 7,8 milliards d’ici 2020, on pourrait être pardonné de défendre ce point de vue. 

Cependant, la réalité, quand on regarde les chiffres, c’est que la croissance de la consommation mondiale a pris fin, comme je l’ai récemment détaillé dans « Investir pour le ‘Long Terme’ ? ». 

Cet article explique pourquoi cette croissance démographique ne sera plus synonyme de croissance économique ou de consommation.




Naissances mondiales et répartition selon le revenu national

À l’échelle mondiale, les naissances ont stagné depuis le pic de la période de 85 à 90, revenant tout juste à la ligne des hautes eaux de la période entre 2010 et 2015 (comme le montre le graphique ci-dessous, qui montre le nombre total de naissances par période de cinq ans). Les estimations pour l’avenir sont les variantes moyenne et basse de l’ONU, mais la réalité est susceptible de décliner considérablement entre ces estimations.



Mais le graphique ci-dessous montre la répartition et l’évolution de la quantité de naissances (par période de cinq ans) de 1950 à 2050 selon les pays à revenu élevé (ligne noire… plus de 12 000 $ de revenu par habitant, comprenant les États-Unis/Canada, la majeure partie de l’Europe, le Japon, Aus/NZ, etc.), les pays à revenu moyen supérieur (ligne jaune … de 12 000 $ à 4 000 $ par habitant, comprenant la Chine, la Russie, le Brésil, la Turquie, le Mexique, la Thaïlande, la Colombie, etc.), les pays à revenu moyen inférieur (ligne rouge… de 4 000 $ à 1 000 $ par habitant, comprenant l’Inde, l’Indonésie, le Pakistan, le Bangladesh, l’Ukraine, les Philippines, l’Égypte, etc.) et les pays à faible revenu (ligne bleue… moins de 1 000 $ en revenu par habitant, comprenant la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne, l’Afghanistan, Haïti, etc).

Les naissances dans les pays à revenu élevé ont atteint un pic avant 1965 et sont en déclin depuis. Le nombre de naissances a diminué de 20% depuis ce pic, soit environ 65 millions de personnes au cours de la période quinquennale actuelle, soit de 2015 à 2020. La variante moyenne de l’ONU estime que les naissances se stabiliseront à ce niveau, mais compte tenu de la diminution du nombre de naissances et de la baisse continue des taux de fécondité, d’autres baisses sont plus que probables.

Les naissances dans les pays à revenu moyen supérieur ont atteint un pic avant 1990 et ont diminué de 30% ou plus, c’est-à-dire 70 millions de personnes en valeur absolue (par période de cinq ans) depuis ce pic. Selon les estimations de l’ONU, le déclin des naissances s’est poursuivi, mais la probabilité de baisses beaucoup plus importantes est un bon pari.
On estime que les naissances dans les pays à revenu moyen inférieur ont atteint leur plus haut et vont stagner à ces niveaux.
Toute la croissance mondiale actuelle et future estimée des naissances figure parmi les pays à plus faible revenu du monde.


Population mondiale âgée de 0 à 64 ans

Compte tenu de la longue durée du décalage des taux de fécondités, cela s’est maintenant répercuté sur la population mondiale âgée de 0 à 64 ans, soit environ 7 milliards de personnes en 2018. Ce simple fait indique que les populations de 0 à 64 ans parmi les pays à revenu élevé et à revenu moyen supérieur ont cessé de croître et vont maintenant diminuer indéfiniment. Toute la croissance de la population âgée de 0 à 64 ans se situera dorénavant parmi les pays à revenu moyen inférieur et à faible revenu du monde. Et alors ?


Revenu selon l’âge du chef de famille

Pourquoi mettre l’accent sur les populations de 0 à 64 ans ? Le revenu et les dépenses moyennes varient considérablement selon l’âge du chef de famille. Comme on peut s’y attendre, le revenu et les dépenses commencent par être faibles, augmentent au cours des années pour atteindre un sommet pour le salaire vers 45 à 54 ans, puis diminuent plus tard dans la vie (les gains ont diminué de plus de moitié et les dépenses ont diminué de moitié environ lorsque le chef de famille atteint l’âge de 75 ans). Donc, lorsque je montre que toute la croissance de la population se situe parmi les 65 ans et plus dans les pays à revenu élevé et qu’elle sera bientôt la même parmi les pays à revenu moyen supérieur… c’est vraiment important.


Groupes par revenu national brut

Mais d’abord, mettons en perspective le revenu relatif et le revenu par habitant des quatre groupes (en utilisant la méthode de l’Atlas de la Banque mondiale). Le graphique ci-dessous montre le revenu national brut, pour les mêmes groupes. Les pays à revenu élevé représentent 64 % du revenu mondial et les pays à revenu moyen supérieur 27 %, tandis que les pays à revenu moyen inférieur et à faible revenu représentent moins de 9 %, réunis. Ce n’est pas un hasard si ces ventilations du revenu mondial, par groupe, correspondent de très près au pourcentage de l’énergie consommée dans le monde (et, plus largement, à la consommation mondiale de matières premières) pour chaque groupe.



Puis on examine le revenu par habitant des mêmes groupes dans le graphique ci-dessous (encore une fois en utilisant la méthode de l’Atlas de la Banque mondiale). Par rapport au revenu moyen par habitant des pays à revenu élevé, le revenu moyen dans les pays à revenu moyen supérieur correspond à 20% de celui des pays à revenu élevé, les pays à revenu moyen inférieur ne gagnent que 5% du revenu moyen par habitant des pays à revenu élevé, et les habitants des pays à faible revenu gagnent moins de 2 % de ce même revenu. C’est-à-dire, simplement pour maintenir l’activité économique mondiale actuelle, à cause du déclin des dépenses de chaque personne âgée de 0 à 64 ans dans les nations à revenu élevé, il faudrait la croissance des revenus de 20 personnes dans les nations moyennes inférieures ou de 50 personnes dans les nations à faible revenu !!!!! Mais si l’on ajoute à cela les baisses imminentes et à grande échelle parmi les pays à revenu moyen supérieur, la base s’écroule.



Étant donné que toute la croissance de la population mondiale âgée de 0 à 64 ans se trouve dans les pays à revenu faible et moyen inférieur dans le monde, il convient d’examiner de plus près leur situation. Bref, ce n’est pas bon. Après avoir grimpé en flèche de 2002 à 2014, la situation se détériore vraiment à mesure que la croissance des deux segments du haut s’effondre… sans les marchés des pays riches pour exporter ou ayant besoin d’une plus grande capacité dans les pays à faible coût, le moteur stagne dans les pays les plus pauvres du monde.


Consommation totale d’énergie, par groupe

Grâce à l’EIA, nous pouvons voir la consommation totale d’énergie primaire de chaque groupe de revenu (y compris le charbon, le pétrole, le gaz naturel, les énergies renouvelables, etc. Le pic et le déclin séculaire en cours parmi les pays à revenu élevé reflète très bien l’évolution de la population âgée de moins de 65 ans. De même, la consommation d’énergie des pays à revenu moyen supérieur stagne, comme on pouvait s’y attendre, sur la base d’une stagnation similaire dans leur population des moins de 65 ans. Le ralentissement séculaire de la consommation d’énergie dans les pays à revenu moyen supérieur est imminent. Ces ralentissements envoient des signaux négatifs dans les pays à revenu faible et moyen inférieur du monde, qui, en l’absence de la croissance des pays plus riches, sont également en train de stagner.


Populations des 65-74 ans et 75 ans et plus

Ci-dessous, l’accent est mis sur la population des pays à revenu élevé qui est en croissance…. le segment des 65 ans et plus. D’ici 2035, la population âgée de 65 à 74 ans va atteindre un pic et commence à décliner, laissant toute la croissance démographique reposer uniquement sur les personnes de 75 ans et plus… le segment ayant les revenus et les habitudes de dépense les plus faibles (sans parler des retraits importants du passif non capitalisé et des pensions massivement sous-financées).



En dessous, les pays à revenu moyen supérieur et la population âgée de 65 à 74 ans atteindront leurs pics en 2040, puis toute la croissance se fera uniquement chez les 75 ans et plus.

Revenu national brut, y compris le changement démographique chez les chef de famille

Mettre tout ça ensemble. Le graphique ci-dessous montre le revenu national brut mondial (selon la méthode de l’Atlas de la Banque mondiale), avec la contribution de chaque groupe de nations. Cependant, je prends le revenu historique et actuel par habitant de chaque groupe et je multiplie par 110 % chez les 0 à 64 ans, par 70 % chez les 65 à 74 ans et par 50 % chez les 75 ans et plus. Historiquement, le graphique correspond presque 1:1. Cependant, en ce qui concerne l’avenir, le résultat est que la diminution du nombre de personnes âgées de 0 à 64 ans dans les pays à revenu élevé et à revenu moyen supérieur compense essentiellement la hausse du nombre de personnes âgées de 65 ans et plus et la hausse du nombre de personnes parmi les pays à revenu moyen inférieur et à faible revenu. Dans un monde fondé sur une croissance perpétuelle, le meilleur scénario est globalement une impasse.



Pour ceux qui sont curieux de voir les les chiffres par segments, voici les pays à revenu élevé ci-dessous.



Pays à revenu moyen supérieur, ci-dessous.



Pays à revenu moyen inférieur, ci-dessous



Et enfin, les pays à faible revenu.


Bien sûr, si le revenu par habitant inversait ses trajectoires actuelles, cela changerait considérablement les mathématiques. Mais quand vous avez une base de consommation en déclin parmi ceux qui ont tous les moyens de le faire et une croissance parmi ceux qui ont peu ou pas de moyens… c’est le cas le plus déflationniste possible. 
La hausse des salaires face à la baisse de la demande et de la consommation semble peu probable. 
La croissance a pris fin et le déclin en sera l’élément central pendant des décennies, voire des siècles. 

La façon dont nous décidons de gérer cette nouvelle réalité déterminera non seulement les systèmes financiers et économiques, mais aussi le sort probable de la civilisation et de l’humanité. 

Le problème auquel le monde ne sera pas confronté sera l’épuisement des ressources (du moins pas à court terme), mais le monde est confronté à la manière de faire face à l’inégalité croissante entre (et au sein des) nations, la surcapacité qui en résulte, l’urbanisation en cours contre le dépeuplement rural à grande échelle, et une faillite générale/réorganisation de toutes les promesses faites qui nécessitaient une croissance perpétuelle pour les réaliser.

Par Chris Hamilton



Note Ces chiffres permettent de mieux comprendre les volontés immigrationnistes des élites. Il faut importer des consommateurs des pays « exportant » de la population pour compenser le déclin de population dans les pays « riches », quitte à payer tout le monde avec de la dette pour soutenir les richesses du 1%. Et ceci à tout prix, quelques soient les conséquences pour les pays de départ et d'arrivée. Il faut d'une manière ou d'une autre rentabiliser l'infrastructure là
où elle existe.

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