Sommes nous devenus racistes au Maroc ?

Sommes nous devenus racistes au Maroc ?



Juifs marocains et Amazighs du Moyen Atlas au souk de bétail à Ifrane

"Le racisme est une manière de déléguer à l'autre le dégoût qu'on a de soi-même". 



Au Maroc, il y a plus d’un million de Juifs marocains à l’étranger, contre 6000 restés dans leur pays et cela ne dérange personne. 


Avant, nous vivions en paix avec eux, en Médina ou dans les campagnes. 
Nous avons la même langue, la même culture. 
Aujourd’hui, nous les ignorons. 
Après le départ des Français et Espagnols (1956), ils se sont sentis très vulnérables (l’intoxication médiatique arabiste, la contre propagande sioniste pour l’émigration, l’arabisation à outrance et l’impuissance du Makhzen à maintenir ses citoyens juifs). 
Par ailleurs, les plaies de l’Histoire se sont enracinées dans leur mémoire collective. 
Les premiers Juifs étaient ici il y a plus de 2000 ans. Le judaïsme était encore la seule religion monothéiste. 

La majorité des Juifs marocains seraient des amazighs dont les lointains ancêtres auraient été judaïsés. 
Les fanatiques d’antan les ont parqués dans les ghettos malsains en villes et en tribus de paria. Ils sont interdits du port d’armes et donc victimes par excellence. Ils sont habillés toujours en traditionnels et en noir, portent des chéchias (je me souviens du souk de Hadd n’Tahala du début des années 50 : Tout était noir). 
Localisés dans les Mellahs ils ont subi des pogroms sous l’incitation des fanatiques. Repérables ils sont souvent humiliés, insultés battus au vu et su des fquihs du coin. Cependant, les gens du petit peuple ont vécu en harmonie avec ces juifs du pays. 

Tous partagent la misère des médinas, les caprices des Atlas, les aléas de l’Histoire.   
Feu Mohammed V fut l’exemple et le symbole du vrai Aglid de tous les sujets de son Royaume. Il a protégé avec grand courage, les juifs marocains contre les assassins nazis. Mais cela n’a pas empêché le néo-fanatisme religieux, d’enraciner dans le conscient collectif des préjugés racistes à leur égard comme ennemis de Dieu. (Il les place dans les pires endroits d’Enfer où ils subiraient les atrocités éternelles). 
 Bien des proverbes, dictons, anecdotes et blagues racistes blessantes envers nos citoyens juifs de jadis, font encore partie de notre culture d’obédience arabo-islamiste. Nous les avons accusés dans nos histoires de magies de sorcelleries et d’être de connivences avec les démons. Les islamistes ont installés en nous, en stéréotype, un discours de mépris, d’intolérance et de violence envers eux. Nous avons vécu ensemble des siècles et siècles tout ignorant tout du judaïsme marocain. 
L’Ecole fait l’apologie de la religion officielle et ignore sans remords, toutes les autres. Nous avons ri de leur labeur, de leur sens aigu de l’économie, de leur parcimonie et de leur avarice supposée. (Il est naturel qu’ils soient au moins méfiants envers nous). 
Ceux et celles qui ont vécu avec eux (dont je suis) en gardent une opinion positive. Ils vivaient en paix, en familles solidaires parmi nous, avant la propagande politique délétère arabiste ou sioniste. 
Aujourd’hui, nombre d’entre eux vivent mieux à l’étranger (Canada, Amériques) en communautés tout en restant nostalgiques du Maroc, attachés à la terre ancestrale. Ils se protègent par la thora (bible) se réfugient dans le judaïsme et le labeur contigu. 
A l’époque au pays, ils étaient des artisans hors pair et des commerçants à la dent dure. Ils étaient très solidaires entre eux, et généreux pour les pauvres musulmans ou non, sans distinction de race ou de couleur de peau. 

Sommes nous devenus racistes au Maroc ?
La majorité des noirs marocains sont amazighs et donc doublement vulnérables. Ils subissent ainsi le racisme universel du blanc et le mépris citadin des amazighs. Pour les citadins, les noirs du pays sont tous des chleuhs vendeurs de pépins, de cacahouètes, cigarettes en détail, maçons, gardes ou domestiques des maisons. Dans un passé proche, ils étaient porteurs d’eau à la médina ou forgerons de tribus. 

Dans un passé pas lointain les noirs marocains étaient esclaves des nantis citadins qui se disaient croyants (aucune religion n’a aboli ou interdit clairement l’esclavage !). 
Ces derniers ont eu des concubines noires esclaves en grand nombre et non en épouses légales. 
La vie des esclaves noirs était précaire et beaucoup mourraient sans descendance. 
De nos jours, une femme dite blanche épouse un homme noir par calcul et nécessité. L’inverse est inhabituel : un « blanc » qui épouse une femme noire même bien belle. Nous avons peu de regards sensuels et d’égards esthétiques envers la femme noire (en Afrique de l’Ouest : des marocains blancs épousent sans complexe des femmes noires) Depuis 1956 nous avons eu, tout au plus, un ministre, un ou deux diplomates noirs. 
 Avoir des acteurs, ou speakers marocains de TV, hommes noirs ou femmes noires est un événement impossible jusqu’à nos jours. 
Nous avons construit tout un pan de culture pour dénigrer les Noirs marocains. 
Nous véhiculons des images négatives et des perceptions peu valorisantes. « Ils sont tous des Chleuhs, des Nègres (عزي) et Négresses (زيةع), Métisses (حرطني) et ex-esclaves (عبد)». 
Il y va de soi qu’ils aient de la méfiance envers nous, soi-disant blancs qui les ont persécutés, qui continuons à le faire en parole. 
 Nous avons l’habitude de faire peur à nos enfants en évoquant des visages de noirs. 
En conflit nous crions les sales invectives tirées de notre subconscient collectif du genre (كحلوش). Nous les disons têtus en habits variolés, juste bons pour le folklore. Nous avons construit dans la cité un lexique fort riche pour taxer les Noirs du pays et nous en construisons un encore plus garni pour les noirs étrangers. 
  Un racisme sournois contre les immigrés africains musulmans ou non est là en nous. 
Il ne dérange plus ni notre cœur, ni notre âme et encore moins notre foi pratiquante. 
Nous les classons en africains subsahariens donc, étrangers en Afrique et au Maroc. 
Par contre nous encensons tous les Moyen-orientaux de passage souvent pour des loisirs interdits chez eux, ou établis pour commerces et affaires juteuses au Maroc. 
Certes, des milliers d’étudiants africains sont diplômés de nos Universités et Instituts . 
Ils sont aux commandes du destin de leurs pays. Certains gardent de bons souvenirs du Maroc. 

D’autres, évoquent nos regards de mépris, nos paroles blessantes et notre manque de respect à leur égard (administration, loyers, la rue, les bus, le quotidien). 
Depuis des années les jeunes africains fuient la misère et les guerres dans leur pays. 
Au péril de leur vie ils traversent des déserts pour émigrer en Europe via le Maroc. 
Ils sont sans ressources, en situation dite illégale, sans travail et enfants non scolarisés. 
Ils habitent en groupes dans des baraques ou dans les rues obscures en vrais parias. Ils sont partout avec leurs regards suppliants et exposés à nos regards hautains. 
Ils mendient, ils ont appris des formules de demande d’aumône et de remerciements. 
Nous avons un peu d’empathie envers ces concitoyens d’Afrique mais pas plus. 
Nous leur donnons quelquefois un petit dirham, un regard hautain ou paroles xénophobes. 
Eux, inclinés ils sourient, supplient, nous traitent de papa ou maman. 
Dans nos discussions de cafés, là sans masque, nous les traitons de parasites nuisibles. Aux foyers les marocaines délient leur langue et traitent les immigrées de négresses nauséabondes. Les immigrés africains vivent stoïquement ici, ce racisme latent ou parfois ouvert. Nous oublions que nous sommes des citoyens du monde et avant tout des africains. 
 Par sa volonté, ses paroles, ses voyages et ses actes, S.M Mohammed VI, en véritable Aglid du Maroc, lutte contre ce racisme anti noir inadmissible, même dissimulé, en Afrique du Nord….

Sommes nous devenus racistes au Maroc ?
Selon la géographie, la toponymie, la démographie et l’Histoire le Maroc est amazigh. 
Le Maroc par sa position géographique, est terre de carrefour, transit de l’humanité (Phéniciens, Romains, Vandales, Arabes, Bédouins, Portugais, Espagnols, Français). 

Certains ont établi souche et restent, la plupart sont partis et le Maroc reste amazigh. Les amazighs ont lutté corps et âmes, armes à la main contre les colons (1912-1936) dans les monts des Atlas et du Rif. Vaincus ils ont été punis à de longues corvées collectives. Descendus en villes les amazighs sont des soldats, des manœuvres en bâtiments des porteurs, des cireurs, des serveurs ou au mieux de petits boutiquiers dits Soussis. Ils habitent en petits groupes dans des mansardes sans eau courante ni sanitaire. 
Là ils ont vécu les affres de la guerre et son pendant le rationnement et famine déguisée. 
 Les citadins arabophones de l’époque, les méprisent, les traitent en parias étrangers. Ils leur donnent un peu de soupe, le ramadan, les tripes de mouton ou des crêpes. Ils les pensent indignes d’être des leurs lors des fêtes religieuses et de familles. Ils leur envoient des regards hautains, parfois l’insulte au quotidien dans leur boutique. 
En conflit on leur crie « chleuhs, singes, partez près de vos chèvres dans les Monts ». 
Au début des années 50 être enfants amazighs et de surcroît fils de boutiquiers dans les médinas était un calvaire. Mal habillés, mal nourris, tête rasée, babouches jaunes. 
Au Msid s’ils parlent amazigh et psalmodient mal les versets du Livre, ils sont châtiés. 
Pour ceux qui vont à l’école, ils lisent avec leur accent et ils sont la risée de leurs pairs. Visibles dans la rue, les enfants citadins les invectivent sous l’œil amusé des gens. Cependant, comme ils l’ont toujours fait au long de l’Histoire du Maroc, les Amazighs des villes et des monts se sont investis dans lutte nationale de la libération (1956).  Mais, depuis un demi-siècle la politique pan arabiste et panislamiste a gouverné. Elle s’est partagé le butin foncier colonial s’est accapare les terres, les finances, et sociétés. 
Elle éloigne des assises du pouvoir ceux qui ont lutté dans les villes et les Monts. 
Elle banalise, marginalise et anéantit la langue amazighe (arabisation à outrance). Elle interdit l’emploi de la langue amazighe à l’Ecole, au Tribunal et Administration. 

Elle sacralise la langue arabe dite langue du Livre et méprise les autres langues. 
Elle encense son ethnoculturel arabiste et folklorise la culture millénaire amazighe. Elle a dressé les générations de jeunes à mépriser leur identité réelle et à l’ignorer. 
Elle a sacrifié tout un pan de l’histoire du pays sur l’autel de l’Orient arabo-islamiste. Elle impose le panarabisme du dominant minoritaire au dominé majoritaire amazigh. 
Tout un langage a été créé, une logique établie, une mentalité enracinée où dénigrer les amazighs du pays fait partie des devoirs et droits de la culture de masse urbaine. C’est là, le loisir des familles, entre amis, aux cafés, aux bus au pays et à l’étranger. (Le Rifain serait brigand, l’Atlassi débauché, le Noir amazigh têtu, et le Soussi radin). 
Ainsi, un énergumène récidiviste en matière de haine envers les amazighs, n’a pas hésité, sourire aux lèvres de dénigrer devant ses maîtres aux pétrodollars, une partie des marocains les Soussis. 

Il se lâche, dévoile en narcissique joyeux son racisme anti amazigh devant un public conquis et content de l’aubaine. 
Les chaines de TV arabistes et islamistes ont divulgué à travers le monde, sa vidéo de blague raciste. 

Sans la volonté de SM Mohammed VI, Aglid du pays (IRCAM, tamazight officialisée), et la lutte continue de centaines d’associations, l’amazighité aurait déjà été rayée au Maroc.  Nous sommes ulcérés par le racisme subi par les RME et nous le faisons subir aux immigrés Africains et sentir à nos concitoyens, Juifs, Noirs et Amazighs.

Par Robert Sabatier




L'imam Abou Zaid, député islamiste a tenu des propos racistes en public, en Arabie Saoudite, à l’encontre des Soussis.
L'imam Abou Zaid, député islamiste a tenu des propos racistes en public, en Arabie Saoudite, à l’encontre des Soussis.




Invité à animer une conférence en Arabie Saoudite, Abouzaid El Mokrie El Idrissi, député PJD, mais également spécialiste de la littérature arabe, a sorti une blague un peu spéciale à son auditoire. 
Celle-ci accusant indirectement les Amazighs (du Souss en particuliers) d’avidité, a été jugée raciste par certains. 

Explications.


Abouzaid El Mokrie El Idrissi vient de se mettre à dos une bonne partie des Marocains. En cause, une blague que le député du PJD, spécialiste de la littérature arabe et maitre-assistant à la Faculté des lettres de l'Université Hassan II de Casablanca, a sortie, il y a près d’un an, lors d’une conférence qu’il animait en Arabie saoudite. 
 Celle-ci fait, toutefois, reparler d’elle depuis hier, mardi 24 décembre, sur les réseaux sociaux.

«Au Maroc, on a des commerçants réputés en quelque sorte pour leur avarice et ceux-là ont des origines bien spécifiques. Je ne vais pas les citer pour ne pas être accusé de racisme au Maroc», avait-t-il d’abord lancé à ses auditeurs.

«On dit que l’un d’eux, de peur qu’il ne se fasse voler par ses employés qui l’aident dans sa boutique, a placé un miroir au fond de sa caisse. De cette façon, il pouvait se regarder à chaque fois qu’il ouvrait sa caisse pour s’assurer que c’était bien lui et non quelqu’un d’autre qui en voulait à son argent qui était à la place», avait-il ajouté par la suite.

Bien qu’il ne les ait pas cités explicitement dans sa blague, tout le monde a compris qu’Abouzaid El Mokrie El Idrissi visait les Amazighs et en premier lieu les Soussis ou les Chleuhs du Maroc.

Pas nouveau

La date à la quelle cette vidéo (ci-dessus) a été filmée, reste, toutefois, inconnue. 
Des extraits de la même conférence, filmée par la chaine de télévision saoudienne «Alresalah», avaient été mis en ligne le 13 février dernier sur Youtube.



Ce n’est, en tous les cas, pas la première fois que le député pjdiste tient des propos controversés. 
Selon le journal en ligne Lakome, l’homme avait demandé, en février dernier, à ce que le ministère des Habbous et des Affaires islamiques «exerce un rôle de contrôle et de censure sur les films marocains en vue de protéger la société contre les valeurs de décadence morale». Intervenant alors dans une conférence de presse à Ouarzazate, dans le sud du Maroc, il avait estimé que les films programmés dans la dernière édition du Festival national du film de Tanger étaient «incompatibles avec les valeurs islamiques, puisqu'ils consacrent le vice et de la décadence morale».

Par la même occasion, Abouzaid El Mokrie El Idrissi s’en était pris également au film «Tinghir-Jérusalem, les Echos du Mellah» de Kamal Hachkar, jugeant qu’il était pour la normalisation avec Israël.

Un peu plus tôt, en novembre 2012, celui qui fait également partie du Conseil national du parti de la Lampe, avait interpelé, lors d’une séance de questions orales au parlement, le ministre de la Communication Mustapha El Khalfi sur un point un peu étrange. 

Selon l’hebdomadaire marocain Telquel, il voulait que le département puisse punir «les journalistes qui publient des informations “portant atteinte à l’image du pays” et qui critiquent ouvertement le gouvernement dirigé par Abdelilah Benkirane».





Festival national du film à Tanger : «Tinghir-Jérusalem», un film polémique.
Le film-documentaire «Tinghir-Jérusalem» de Kamal Hachkar continue de créer la polémique. Un sit-in de protestation a eu lieu, lundi 5 février, lors de la projection de ce film au cinéma Roxy, et ce dans le cadre du 14ème Festival national du film à Tanger. Comme prévu, ce sit-in a connu la participation des représentants de plusieurs associations de la société civile et des partis politiques. 
Les contestataires, qui avaient appelé auparavant à l'annulation de ce film de la programmation du festival, dénonçaient la normalisation des relations avec Israël, telle qu'elle a été, selon eux, prônée par le film. «Je ne comprends pas la polémique suscitée par «Tinghir-Jérusalem». Mais je respecte le droit de chacun d'aimer un film ou pas», a déclaré à ALM Kamal Hachkar. 
Selon le réalisateur, «Tinghir-Jérusalem» est le récit d'un exil, «Tinghir-Jérusalem, les échos du Mellah» suit le destin de la communauté juive ayant quitté, pendant les années 50-60, le village berbère. 
Ce film permet au public de voyager à la croisée des cultures et fait résonner les chants, les voix et les histoires de cette double identité partagée entre juifs et musulmans.
Notons que ce film de 86 minutes présente aussi une série d'anciennes photos des juifs de Tinghir, qui vivaient, selon d'anciens habitants, en harmonie avec les musulmans. 

Le cimetière juif, des commerces, le Mellah, la synagogue, d'anciennes maisons vides menaçant ruine,... témoignent aussi de la présence de familles juives à Tinghir
Celles-ci ont vécu au Maroc pendant plus de deux mille ans. «Je pense qu'on ne peut pas effacer plus de deux mille ans d'histoire commune», martèle Kamal Hachkar.
Il est à souligner que la majorité de ces juifs a quitté, dans les années 60, Tinghir vers Israël. 
Le réalisateur est allé les rencontrer pour recueillir leurs témoignages. Certains d'entre eux se disent n'avoir pas compris jusqu'à maintenant la raison de leur départ. «Comme s'ils ont été arrachés à leur terre natale», dit Hachkar.
Ces juifs d'origine de Tinghir regrettent toutes les relations qu'ils avaient avec les musulmans. «Ils sont toujours attachés à leurs terres marocaines et parlent encore en berbère et en dialecte marocain», souligne le réalisateur.

Natif de Tinghir, Kamal Hachkar a quitté sa ville natale avec sa mère, quand il était encore bébé pour rejoindre son père, qui travaillait en France
Vivant et travaillant en France, il se dit se sentir, comme la plupart de ces juifs d'origine marocaine, très lié à sa terre d'origine. «La seule différence, c'est que moi j'habite chez moi pendant mon séjour à Tinghir. Alors que ce n'est pas le cas pour eux», conclut-il

Par Najat Faïssal

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