VIOLENCE, INSULTES, AGRESSIVITÉ : LA PUISSANCE DES IMPUISSANTS.



VIOLENCE, INSULTES, AGRESSIVITÉ : LA PUISSANCE DES IMPUISSANTS. ....




Alors que la violence verbale, à mon avis, traduit beaucoup plus de choses sur l’être humain qui l’accompagne. 


Découvrons ici lesquelles.

L’IGNORANCE PAR MANQUE DE RÉFLEXION

Combien de fois s’est-on retrouvés face à quelqu’un d’absolument agressif, tenant des propos violents infondés, proférant des insultes visant à nous blesser… Sans que l’on puisse toujours trouver une réponse à donner tant la situation nous paraît parfois démesurée.
À plus ou moins grande échelle, nous y avons tous été confrontés à un moment de notre vie et bien évidemment, les réseaux sociaux n’ont pas du tout aidé à diminuer cette « chance » que cela nous arrive.
Ce qu’il y a de bien (certains y verront un mal) avec les Twitter, les Facebook, Instagram, et j’en passe… C’est qu’on devient un anonyme derrière son clavier. Pour les gens qui te suivent car tu les connais dans la vraie vie, tu ne l’es évidemment pas. Mais pour tout le reste, personne ne sait qui tu es, d’où tu viens ni ou tu vas. Et si certains veulent prendre le temps de te connaître car tu les intéresses, pour les autres (et c’est malheureusement la majorité), c’est la porte ouverte au jugement infondé.
Plusieurs fois, il m’est arrivé de me faire engueuler sur les réseaux sociaux parce que j’avais dit quelque chose qui avait déplu. Au fil des conversations, je voyais que certaines personnes avaient tendance à me prendre pour celle que je n’étais pas. J’ai par exemple plusieurs fois eu droit à des « T’es encore jeune, quand tu grandiras, tu comprendras » à propos de sujets qui ne nécessitent pas forcément un âge requis pour en discuter…et où justement la personne qui me dit cela est plus jeune que moi !
Cette forme d’agressivité et de mépris est loin d’être la pire de celles dont je vais parler ici, mais elle a le don d’être assez insupportable.
Car il n’y a pas que sur ton âge que spéculent ces personnes, il y a aussi sur ton genre, ton orientation sexuelle, tes convictions religieuses, ta nationalité,etc.
Bref, ton identité. Et ça t’es propre.
C’est justement pour cela que ça nous touche. Nous sommes les seuls à nous connaître aussi bien…Que nous-mêmes. Personne n’a le droit de nous dire qui on est. Le fait de dire à quelqu’un « toi, t’es comme ça » est une forme d’agressivité dans le sens où on stéréotype l’autre, où on le voit de la manière dont on a envie de le voir : Notre ennemi. Et, bien généralement, notre ennemi est à l’opposé de nous-même.
Le but est donc de nous faire nous sentir comme de mauvaises personnes. Mais selon qui ? Eh bien, selon notre agresseur, si je puis parler en ces termes.
Notre agresseur, dans ce cas-ci, est absolument ignorant de notre identité, de nos expériences, de notre vie…Il ne sait que ce qu’il a lu lors d’un tweet, et il sait que cela lui a déplu. Alors il nous assimile à quelqu’un de mauvais. Il a dans sa petite tête une sorte de portrait-robot de « l’homme mauvais » et nous compare alors à tout ce qu’il connaît et juge mauvais selon lui.
C’est donc un énorme aveu d’ignorance, d’ouverture d’esprit quant à l’autre…et de réflexion.
Puisque la personne n’a pas envie de chercher plus loin que ce qu’elle a sous les yeux, elle projette sur nous plein de petites choses qu’elle a en horreur, et facilite ainsi notre dévalorisation.
Je parle ici de l’ignorance de l’autre identité, mais cette ignorance peut s’étendre évidemment à tous les sujets possibles. Par exemple lorsque quelqu’un agresse une personne sur un sujet qu’il ne connaît ou ne comprend absolument pas, contrairement à l’autre : un homophobe parlant d’homosexualité à un homosexuel, un homme mal-renseigné parlant de harcèlement de rue à une femme, un blanc parlant du racisme à un noir, etc…
Le fait d’être ignorant (et de le rester) est donc une puissance que pratiquement tous les agresseurs se donnent eux-mêmes car évidemment, il est plus facile de mal juger ce qu’on ne connaît pas. Il est facile également de faire abstraction de la connaissance afin de paraître plus excusable. Le fameux « Pardon, je savais pas« .
Ces agresseurs choisissent la facilité de l’ignorance pour tout juger selon eux-mêmes et surtout, paradoxalement, ils n’ont pas envie de se rendre compte qu’ils ont tort à notre sujet en nous agressant. Ils n’ont pas envie de reconnaître que nous sommes une meilleure personne que ce qu’ils croient, et ils n’ont pas envie de savoir que ce que nous disons, nous l’avons réfléchi, contrairement à eux.
Je ne pense pas qu’il est vraiment nécessaire de répondre à ce genre de personnes car comme je le disais, nous sommes les seuls à nous connaître parfaitement, nous n’avons rien à prouver à personne et surtout pas à des gens qui refusent de voir la vérité en face. C’est une perte de temps et d’énergie. Les gens finissent TOUJOURS par se rendre compte qu’ils ont tort, qu’ils l’admettent ou non.

LE MIROIR DE L’AUTRE

Parfois, je recevais aussi de simples réponses comme « ferme ta gueule et va baiser, ça va te détendre« . Simple, compréhensif, révélateur d’un manque de réflexion évident. Mais bordel, c’est quoi ce rapport à la baise ?
En fait, ça n’a rien à voir avec moi, mais avec la personne en face. Généralement, ce genre d’agresseur, possède un énorme complexe d’infériorité quelque part.
Une phrase que j’aime beaucoup est tournée ainsi : « Les gens heureux n’ennuient personne« .
Je la trouve tout à fait vraie et bourrée de sens. Être heureux, c’est aussi se sentir bien dans sa peau, je pense. Donc à partir du moment où on insulte les autres gratuitement sur leur vie sexuelle, sur leur physique ou encore sur leur famille, c’est qu’il y a un souci derrière.
Mais, à ces gens-là, si tu leur dis le fond de ta pensée quant à ce complexe d’infériorité qu’ils expriment inconsciemment, les revoilà partis pour une rasade d’insultes et de menaces plus ou moins cohérentes. Bingo, t’as touché un point sensible. Nous le verrons dans le point suivant, mais le sentiment de persécution est extrêmement puissant chez les impuissants quand il s’allie à l’agressivité.
Et quand bien même ces gens-là prétendent ne pas avoir de faiblesses, la manière de s’énerver sur certains points et non sur d’autres n’est pas du tout anodine.
Ce n’est pas quelque chose dont il faut s’amuser je pense. Mais on doit en prendre conscience. Très souvent, ces insultes que l’on prend personnellement car elles nous touchent, ne sont en fait que le reflet d’un complexe extériorisé par quelqu’un qui ne sait pas comment réagir en situation de conflit. Il n’a pas envie de réfléchir non plus. Insulter, c’est tellement facile. Insulter quelqu’un par rapport à ce qui lui fait mal à lui-même, c’est encore plus facile. Là, il sait de quoi il parle.
Souvent, je ne réponds pas à ce type d’agresseurs. Je sais qu’ils sont déjà malheureux avec eux-mêmes, je n’ai ni envie de le leur rappeler, ni envie de m’inférioriser à un niveau qui n’est pas le mien.

LA PERSÉCUTION

Imaginons, je poste un tweet concernant Cyril Hanouna et sur sa manière de prendre des gens pour des cons que je désapprouve de plus en plus. Plusieurs réponses pleuvent et parmi elles : des insultes. « T’es qu’une sale coincée du cul, de toute façon si t’aimes pas Cyril c’est parce que t’es jalouse! Ah ça fait mal le succès hein! »
Diable, qu’ai-je donc fait à cette personne pour qu’elle m’en veuille autant ?
À nouveau, cela n’a rien de très personnel. Ou plutôt, si… Mais de son côté à elle. Cette personne-là n’a pas cherché à comprendre le pourquoi du comment je parlais en ces mots, encore une fois, elle fait preuve d’ignorance et de manque d’objectivité.
Certaines personnes, on l’aura remarqué, se sentent beaucoup plus persécutées que d’autres et ce, à différentes échelles. Dans le cas de cet exemple, je critique quelque chose que cette personne tient bien à coeur. Son manque d’objectivité l’aveugle totalement et n’arrive pas à percevoir le côté rationnel de ce que je dis, tant elle se sent elle-même attaquée à travers ce sujet. C’est compréhensible. Mais absolument idiot.
Depuis quand sommes-nous définis par ce que nous aimons ? Et depuis quand devons-nous laisser les autres nous dire ce qu’il nous faut aimer ou pas ?
Comme je le dis dans mon article sur la tolérance, il n’y a pas une seule manière d’être; il n’y a pas qu’un seul goût possible; et la subjectivité existe, c’est elle qui fait exister les débats et les échanges d’idées.
Pourquoi alors refuser cette subjectivité de l’autre et refuser le dialogue avec cet autre ? Tout ce qu’on a à y perdre, c’est de voir les choses différemment, c’est réussir à se remettre en question. Mais c’est justement cela qui effraient les persécutés : Ces gens qui nous agressent car ils se sentent persécutés ont en fait un énorme manque de confiance en eux. Souvent, ils manquent de personnalité, ils n’ont pas de talent particulier. Alors ils trouvent un sujet à aimer (et parfois à défendre corps et âme) et pour lequel se battre… Pour se donner de l’importance dans la société. Le fait de devoir se remettre en question face à nous est pour eux un énorme aveu de faiblesse. Alors que, soyons bien d’accord, la remise en question est justement un témoignage d’ouverture d’esprit et d’altruisme. Malheureusement, la remise en question est une ennemie de la fierté, une tare de notre société actuelle.
Là non plus, ce n’est pas quelque chose dont il faut rire. Les persécutés sont mal dans leur peau, eux aussi. Mais ils ne sont pas foncièrement méchants et c’est ce pourquoi il est plus facile de les aider à sortir de cette persécution. Généralement, même s’ils sont comme noyés dans leur amour déraisonné pour un quelconque sujet, on peut parler avec eux, leur faire comprendre qu’il ne faut pas réagir ainsi, que cela les dessert complètement et ruine leur crédibilité quant au sujet qu’ils tentent de défendre.
Chez les persécutés, il y a aussi une autre « caste » que l’on rencontre de plus en plus : Celle de ceux qui veulent se sentir agressés. Ils voient le mal partout et ils cherchent l’agression. Se placer en position de victime a pour effet de les rassurer quant à être une bonne personne dans la société. Ces gens-là cherchent à te faire dire ce que tu ne penses pas, car ils ont besoin de se confronter à quelqu’un à qui ils se sentent supérieurs bien qu’aucun être humain n’est réellement supérieur à un autre.
C’est toujours un problème de confiance en soi. Ce que j’ai tendance à faire quand je me vois confronté à l’un d’eux, c’est de le leur dire très franchement. Je leur dis que ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, que le monde entier n’est pas foncièrement mauvais ET contre eux, que la persécution n’est qu’un abri temporaire où leur manque de confiance en eux peut se cacher l’espace d’un instant, qu’il faut en sortir à tout prix s’ils veulent justement avoir confiance en eux et en leurs convictions.
Bien sûr, il y a des gens qui en persécutent d’autres, cela existe. Mais il vaut mieux se renseigner avant de crier au loup à chaque fois que l’on entend ce que l’on veut entendre.

LE SENTIMENT DE POUVOIR

Bien sûr, l’agressivité, la violence et les insultes nous donnent accès à un certain pouvoir. Un pouvoir facile et faible. La colère est un sentiment développé pour extérioriser une frustration sentimentale. Elle a pour but d’intimider, de faire peur à l’autre. L’être humain n’aime pas avoir peur de l’autre. L’une des principales motivations du cerveau après la cessation de la douleur, c’est la cessation de la peur. Quoi de plus simple donc, que d’essayer de faire entendre raison à quelqu’un à qui on fait du mal, ou quelqu’un à qui l’on fait peur ?
Un enfant racketté à l’école donne son goûter aux autres enfants qui le brutalisent. L’adolescente mal dans sa peau écoute les horreurs que profèrent les autres filles de sa classe. La victime n’arrive pas à réagir alors qu’elle se fait violer. La peur, c’est le pouvoir.
C’est un fait absolument malheureux, mais véritable. Si certains êtres humains ont la capacité et le mental pour échapper à la peur, la grande majorité d’entre nous ne le peut pas. Les agresseurs de toutes les situations possibles choisissent donc cette notion qu’est la peur pour dire ce qu’ils ont à dire. Il n’y a rien de plus facile au monde. Faire peur à l’autre c’est se soumettre à un instinct bestial que tous les animaux connaissent : la peur du prédateur.
Se laisser enivrer par la colère, c’est être un animal.
Voilà donc d’où vient le sentiment de pouvoir qui accompagne les agresseurs. Le sentiment de soumission lié à la peur qu’ils réussissent à instaurer en nous. Même si leur effet ne marche pas toujours, si leurs insultent nous passent au-dessus, ils auront extériorisé leur rage bestiale l’espace de quelques secondes pour montrer qui est le plus fort dans le règne animal.
Ce qui est plus difficile, évidemment, c’est de se prêter à une conversation.
Le langage a été donné à l’être humain. Les plus faibles, les plus impuissants s’en servent donc pour extérioriser leur instinct animal à travers leur agressivité. Alors, quel intérêt d’être un Homme ?
Alors que les plus intelligents, les plus puissants, sont ceux qui privilégient le dialogue comme un acte de recherche de la connaissance de l’autre et du monde. La communication est ce que l’Homme a peut être fait de mieux. Pourquoi l’utiliser pour répondre à des besoins primaires et bestiaux ?
Parce que c’est facile.
Tout le long de mon article j’ai parlé de cette notion de facilité car c’est exactement cela que tous les agresseurs, de tous types, recherchent. Ils ne veulent pas élever leurs consciences, ils ne veulent pas mûrir, ils veulent rester des bêtes sans réflexion parce que c’est facile. L’être humain est pourtant tout sauf facile.
Nous avons tous cédé à la colère, nous avons tous agressé quelqu’un dans notre vie, nous avons tous eu des envies de meurtres et nous le réitérerons très certainement. Ce qui est important maintenant, c’est de se rendre compte de tout ça. La communication est à la base de tout, c’est ce qui nous rend humain.
Lorsque tu ne sais pas quoi répondre à ton agresseur, penses à tout ça. Regarde comme il réagit, adapte-toi, apprivoise-le au besoin. 

Fais de lui un Homme et surtout ne t’abaisse pas à son statut d’animal en cédant toi aussi à la colère. Si un dialogue naît, c’est gagné. Un dialogue, un débat, c’est ce qui nous enrichit. Même si nous ne sommes pas d’accord sur un sujet, l’agressivité ne doit pas rentrer en jeu, la remise en question, si.
La vie est trop courte pour que nous la passions sans vouloir élever notre conscience.
Élevons la nôtre et celle des autres.

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