Dans le monde, quatre millions d’enfants réfugiés ne vont pas à l’école.

Dans le monde, quatre millions d’enfants réfugiés ne vont pas à l’école ?

VENEZUELANS
Antonio Cruz-Agência Brasil-(CC BY-NC 2.0)

Selon le dernier rapport de l’agence des Nations-unies pour les réfugiés (HCR) la scolarisation des enfants réfugiés n’arrive pas à suivre la croissance rapide des déplacements à travers le monde.

Quatre millions d’enfants réfugiés ne vont pas à l’école, soit un demi-million de plus que l’année dernière, indique le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés [1], dans son nouveau rapport Turn the Tide: Refugee Education in Crisis (Inverser la tendance : L’éducation des réfugiés en situation de crise) publié le 29 août dernier. Sans compter les enfants réfugiés palestiniens, leur nombre représente plus de la moitié des 7,4 millions de réfugiés en âge d’être scolarisés.
Selon les estimations du HCR, fin 2017, on dénombrait 25,4 millions de réfugiés dans le monde, dont 19,9 millions de personnes relevant de la compétence de l’organisme. Plus de la moitié de ces réfugiés (52%) sont mineurs. Bien qu’un demi-million d’enfants aient été inscrits à l’école cette année-là, les inscriptions ne suivent pas le rythme de la population de réfugiés « en croissance rapide », et ce malgré les efforts de la communauté internationale, souligne le rapport.

Un fossé qui s’élargit quand ils grandissent

Le document indique également que seulement 61% des enfants réfugiés (soit moins des deux tiers) vont à l’école primaire, contre 92% des enfants dans le monde à avoir cette possibilité. Cet écart se creuse au fur et à mesure que les enfants grandissent. Par ailleurs, près des deux tiers de ces enfants ne vont pas jusqu’à l’enseignement secondaire. Traduit en chiffres, cela veut dire 23% d’entre eux seulement, contre 84% des enfants dans le monde.
S’agissant de l’enseignement supérieur, on ne parle plus d’écart mais bien de « fossé ». Selon le HCR, alors que 37%, des enfants dans le monde y ont accès, 1% seulement des jeunes réfugiés ont cette chance. Un pourcentage resté « inchangé au cours des trois dernières années », relève le rapport Turn the Tide. Et si les enfants réfugiés ont généralement moins de possibilités d’étudier que leurs pairs non-réfugiés, c’est particulièrement vrai dans les pays à faible revenu « touchés de manière disproportionnée » par les flux de réfugiés, précise le document. Selon le rapport, en 2017, les régions en développement accueillaient jusqu’à 92% des réfugiés en âge d’être scolarisés. Dans les pays à faible revenu, ils étaient « moins de la moitié » à aller à l’école primaire, et seulement 11% à aller jusqu’au secondaire.

Encore plus d’obstacles pour les petites filles

Les auteurs du rapport attirent également l’attention sur le sort des filles ou jeunes filles réfugiées, qui se heurtent à « des obstacles encore plus importants ». Au Kenya et en Éthiopie, on ne compte que sept filles pour dix garçons dans le primaire et quatre filles seulement pour dix garçons dans le secondaire. Or, « si les filles peuvent obtenir une éducation, leurs familles et leurs communautés ont plus de chances d’améliorer leur situation sociale et économique », commente le rapport. De plus, une année supplémentaire de scolarité peut augmenter le revenu d’une femme jusqu’à 20%. Par ailleurs, si toutes les femmes recevaient une éducation primaire, les décès d’enfants dus à des maladies telles que la diarrhée, le paludisme et la pneumonie diminueraient, expliquent les auteurs du rapport. À propos de la diarrhée, qui est la troisième cause de mortalité la plus fréquente chez les enfants, les décès diminueraient de 8% si toutes les mères achevaient leurs études primaires et jusqu’à 30% si elles avaient accès à l’enseignement secondaire.

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