Moncef Marzouki dénonce le deal de Kaïs Saïed et de Abdelmajid Tebboune contre le Maroc !
Le prêt de 300 millions de dollars est lié à la question du Sahara
24 Décembre 2021L’Algérie a accordé un prêt au pays du jasmin. Une décision qui pourrait être traduite comme une faveur au président tunisien Kaïs Saïed, qui se serait défait de sa neutralité dans le conflit fomenté autour du Sahara marocain.
À l’issue de la visite officielle du président algérien Abdelmajid Tebboun à Tunis, les 15 et 16 décembre 2021, l’Algérie a accordé un prêt de 300 millions de dollars au pays du jasmin. Une décision qui pourrait être traduite comme une faveur au président tunisien Kaïs Saïed, qui se serait défait de sa neutralité dans le conflit fomenté autour du Sahara marocain.
C’est le message qu’a transmis Moncef Marzouki, l’ancien président tunisien, dans une interview accordée samedi 18 décembre 2021 à la chaîne Euronews Arabic, sur fond des dernières décisions contestées de Kaïs Saïed et à l’occasion du 11e anniversaire de la révolution tunisienne.
M. Marzouki n’a pas été tendre à l’endroit de ce dernier, en soulignant qu’il trahit sa promesse faite aux tunisiens et que son départ sera précipité par les Tunisiens. «Les ennemis de la révolution et du printemps arabe le soutiennent. Le soutien provient principalement des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite et d’Égypte. Kaïs Saïed suit les traces de Sissi (président égyptien). Il se considère comme son disciple et applique les mêmes techniques que lui. Il a désormais le soutien de l’Algérie, et c’est à mon avis un soutien qui s’inscrit dans le cadre du conflit maroco-algérien. J’espère que la Tunisie ne s’immiscera pas dans cette affaire ».
Il a rajouté que durant son mandat à la présidence, «le rôle de la Tunisie a toujours été une sorte de neutralité positive dans ce dossier. Elle doit oeuvrer à combler les fossés et réconcilier les deux frères, et non se ranger du côté d’une partie contre l’autre».
L’absence de la neutralité du chef de l’État tunisien a été déjà ressentie lorsque le gouvernement tunisien s’est abstenu de voter le 29 octobre 2021 la résolution 2602, prorogeant d’une année supplémentaire le mandat de la MINURSO, au Conseil de sécurité.
Peur de représailles
Moncef Marzouki est d’ailleurs connu pour ses critiques à l’égard de la politique du pouvoir algérien dans la région, notamment dans son propre pays. «Peu de Tunisiens savent à quel point le régime algérien déchu (de Abdelaziz Bouteflika, ndlr) a contribué à la victoire de la contre-révolution en 2014» en Tunisie, avait-il écrit dans un article en mai 2019.
L’ancien président tunisien, qui a fui son pays depuis quelques années de peur de représailles du régime actuel, a fait savoir que Kaïs Saïed est un dictateur au sens propre du terme.
«Un dictateur est celui qui règne seul et s’empare de tous les pouvoirs. C’est la définition d’un dictateur… Ce président, lorsqu’il a dissous le parlement élu par le peuple et quand il a confisqué par le décret 117 tous les pouvoirs et monopolisé seul le pouvoir, il n’y a plus de lois ou d’institutions, c’est la définition d’un dictateur, et donc je dis qu’il est un dictateur», a-t-il martelé.
Le prêt de 300 millions de dollars accordé par l’Algérie ne résoudra pas pour autant les difficultés financières de la Tunisie. Depuis l’élection de Kaïs Saïed, les problèmes du voisin maghrébin ne font qu’empirer.
A l’image de Abdelmajid Tebboune en Algérie, il use de la répression pour faire taire une opposition populaire de plus en plus virulente.
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