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Affaire Julian Assange : La justice britannique annule le refus d'extrader le fondateur de WikiLeaks vers les Etats-Unis

 

Affaire Julian Assange : La justice britannique annule le refus d'extrader le fondateur de WikiLeaks vers les Etats-Unis


Les hauts magistrats britanniques sont revenus sur la décision de la juge Vanessa Baraitser, qui s’était opposée à la remise aux autorités américaines de l’Australien

   
© Kirsty Wigglesworth/AP/SIPA Un supporter de Julian Assange LANCEUR D'ALERTE 
 
- Les hauts magistrats britanniques sont revenus sur la décision de la juge Vanessa Baraitser, qui s’était opposée à la remise aux autorités américaines de l’Australien

La Haute Cour de Londres a annulé, ce vendredi, en appel le refus d’extrader le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, vers les Etats-Unis, qui veut le juger pour une fuite massive de documents.

La Cour « autorise l’appel » formé par les Etats-Unis, a déclaré le juge Tim Holroyde. En d’autres termes, la justice britannique a annulé la décision de première instance et elle devra de nouveau statuer sur la demande d’extradition américaine.

Jusqu’à 175 ans de prison

Les hauts magistrats britanniques reviennent ainsi sur la décision initiale de la juge Vanessa Baraitser, qui il y a près d’un an s’était opposée à la remise aux autorités américaines de l’Australien âgé de 50 ans, invoquant le risque de suicide du fondateur de WikiLeaks. Dans sa décision vendredi la Cour estime que les Etats-Unis ont fourni des assurances sur le traitement qui serait réservé au fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition, répondant ainsi aux inquiétudes de la juge de première instance.

La compagne de Julian Assange, Stella Moris, a immédiatement dénoncé une « grave erreur judiciaire », dans un communiqué transmis par WikiLeaks. Les États-Unis reprochent à Julian Assange d’avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Poursuivi notamment pour espionnage, il risque jusqu’à 175 ans de prison dans une affaire qui représente, selon ses soutiens, une attaque gravissime contre la liberté de la presse.

« Alcatraz des Rocheuses »

Incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres, Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade londonienne de l’Equateur où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution. Il craignait alors une extradition vers les États-Unis, ou la Suède où il faisait l’objet de poursuites pour viol depuis abandonnées. Lors de l’audience en appel au sujet de son extradition, qui s’est tenue sur deux jours fin octobre, les États-Unis ont cherché à rassurer sur le traitement qui serait réservé au fondateur de WikiLeaks.

L’avocat représentant le gouvernement américain, James Lewis, a assuré qu’Assange ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence, dans le Colorado, surnommée l'« Alcatraz des Rocheuses », où sont notamment détenus à l’isolement quasi-total des membres d’Al-Qaïda. La justice américaine s’assurerait que le fondateur de WikiLeaks reçoive les soins cliniques et psychologiques nécessaires et qu’il puisse demander à purger sa peine en Australie, avait-il affirmé.

« Un grand risque de suicide »

L’avocat de Julian Assange, Edward Fitzgerald, avait quant à lui rétorqué que les assurances américaines ne changent rien et que subsiste « un grand risque de suicide, quelles que soient les mesures » qui seraient prises. Le mois dernier, Stella Moris, la compagne de Julian Assange avec laquelle il a eu deux enfants lorsqu’il était reclus à l’ambassade d’Equateur, a annoncé que le couple avait reçu l’autorisation de se marier à la prison de Belmarsh où l’Australien est détenu. Il a également reçu le soutien d’une quarantaine de députés français de tous bords qui ont plaidé pour que Julian Assange puisse bénéficier de l’asile politique en France.

Julian Assange se trouve sous le coup de poursuites lancées sous la présidence de Donald Trump. Sous le prédécesseur de ce dernier, Barack Obama qui avait Joe Biden pour vice-président, la justice américaine avait renoncé à poursuivre le fondateur de WikiLeaks. 

Mais l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche n’a pas apporté l’inflexion espérée par les soutiens de l’Australien. « Profondément inquiètes », plusieurs ONG, dont Amnesty International, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont demandé mi-octobre dans une lettre ouverte au ministre américain de la Justice, Merrick Garland, d’abandonner ces poursuites.

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