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QUAND DRISS JETTOU LAISSE EXPLOSER SA COLÈRE !

QUAND DRISS JETTOU LAISSE EXPLOSER SA COLÈRE !

LE PRÉSIDENT DE LA COUR DES COMPTES TACLE LES DÉPUTÉS ET LES MINISTRES. ...

La Cour des comptes au Maroc semble être une institution qui a certes sa place dans le paysage politique national mais elle manque, en revanche, d’influence et d’attention de la part des élus et des responsables publics.

Voilà une sortie du président de la Cour des comptes, Driss Jettou, qui, pour une fois, n’est pas passée inaperçue. Lors d’une réunion devant la commission de contrôle des finances publiques, à la Chambre des représentants, mardi 23 juin 2020, l’ancien Premier ministre, en réponse à une question posée par un membre de la commission sur le sort réservé aux rapports de l’institution de contrôle, a laissé exploser sa colère en lui répliquant que «personne au parlement et au gouvernement ne prête attention aux rapports de la Cour des comptes». Une phrase qui a résonné comme une remontrance inhabituelle à l’adresse des députés et des ministres qui ignorent ces rapports, considérés comme essentiels pour le Maroc et son économie.

Lettres mortes
«La Cour des comptes produit, annuellement, entre 40 et 50 rapports. Mais, malheureusement, personne ne travaille sur ces rapports et les problématiques qu’ils dévoilent» lance-t-il, sur un ton furieux, aux membres de la commission de contrôle des finances publiques. Pour lui, l’institution de contrôle qu’il préside a pour vocation de donner aux députés des outils afin d’accélérer leur travail. 
Il a également appelé le gouvernement à s’attaquer aux problématiques relevées dans ces rapports et à penser collectivement à la manière d’augmenter l’efficacité du travail et la productivité.

Beaucoup ne comprennent pas comment certains rapports de la Cour des comptes, qui ont relevé des malversations financières dans les administrations publiques, ne sont pas suivis de sanctions. Si certaines affaires ont pu être jugées sur la base des rapports de la Cour des comptes, beaucoup de ces rapports restent lettres mortes et sont systématiquement archivés sans aucune suite administrative ni judiciaire. 
Le dernier rapport sur la crise des bidonvilles, présenté par Driss Jettou, en est un exemple parfait.
Or, la situation est alarmante. Considérant que le Programme national des villes sans bidonvilles, lancé en 2004, est un échec total tant sur le plan des objectifs que sur celui de la stratégie adoptée, Driss Jettou reproche aux pouvoirs publics d’avoir consacré plus de 28 milliards de dirhams pour le financement de ce programme sans pour autant atteindre son objectif qui est de déclarer tout le Maroc sans bidonvilles. 
Un constat d’échec que va devoir analyser le gouvernement actuel pour apporter les mesures nécessaires à l’éradication totale de ce problème.

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