Affaire des intermédiaires des tribunaux : La Cour d’appel de Casablanca s’apprête à juger un nouveau groupe d’accusés.
Affaire des intermédiaires des tribunaux : La Cour d’appel de Casablanca s’apprête à juger un nouveau groupe d’accusés.
La Cour d'appel de Casablanca.
Dans un dossier retentissant, la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca, spécialisée dans les crimes financiers, s’apprête à examiner le cas d’un nouveau groupe d’accusés liés au scandale des «intermédiaires des tribunaux». Une affaire aux ramifications complexes, impliquant magistrats, fonctionnaires et réseaux d’influence.
Selon des sources judiciaires concordantes, la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca se prépare à statuer dans une nouvelle phase de l’affaire dite des «intermédiaires des tribunaux». Ce scandale, qui a éclaté mi-juin dernier au sein des juridictions de Casablanca, El Jadida, Safi et Sidi Bennour, continue de dévoiler des connexions troublantes entre certains acteurs du système judiciaire et des réseaux d’intermédiation illicite.
Le juge d’instruction avait initialement entendu 25 accusés, tous identifiés comme intermédiaires, avant de décider du placement en détention provisoire de la moitié d’entre eux dans les prisons de Casablanca, Safi et El Jadida, pour des infractions qualifiées de «graves», rapporte Al Akhbar du lundi 14 juillet. Parallèlement, une liste de fonctionnaires bénéficiant de l’immunité judiciaire a été établie, leur audition par le parquet ayant été différée dans l’attente de l’approfondissement des investigations, notamment l’expertise approfondie de leurs téléphones portables. Ces personnalités seront ultérieurement convoquées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), en coordination étroite avec le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) et la présidence du ministère public.
Les enquêteurs évoquent également une liste élargie comprenant des fonctionnaires de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie royale, ainsi que 17 magistrats (procureurs et juges) dont les noms figuraient dans le dossier ayant conduit à la comparution des 25 intermédiaires, communément surnommés «Samsaras». Les perquisitions et l’analyse des données téléphoniques auraient mis en lumière des éléments accablants, révélant des relations suspectes entre ces intermédiaires, des fonctionnaires et des juges, dans le but présumé d’influencer des décisions judiciaires au sein des Cours d’appel de Casablanca, El Jadida, Safi et Marrakech.
Fin juin, la BNPJ de Casablanca avait présenté, devant le procureur général du roi, 25 individus soupçonnés d’avoir formé un réseau criminel spécialisé dans l’intermédiation judiciaire et la manipulation de verdicts. Le juge d’instruction a ordonné la détention préventive de 10 d’entre eux, tandis que 7 autres ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire. Les autres prévenus ont été renvoyés devant les parquets de plusieurs villes pour des délits connexes.
Les charges retenues contre eux incluent la constitution d’une bande criminelle, la corruption, l’intermédiation auprès de fonctionnaires publics, le trafic de décisions judiciaires et la falsification de peines carcérales.
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