Mélenchon a-t-il menacé Macron de tout dire sur sa vie privée ?


Mélenchon a-t-il menacé Macron de tout dire sur sa vie privée ?
Ces images sont surréalistes pour les profanes du mouvement social. 
On voit Jean-Luc Mélenchon, hystérique, à la tête de ses troupes (environ une vingtaine de militants) monter les escaliers quatre à quatre et annoncer qu’ils allaient enfoncer la porte.
Puis on le voit prêt à mettre un coup de boule au policier qui s’oppose à leur entrée pendant la perquisition. Et il hurle alors : « la République, c’est moi », ce qui sera une des perles de la journée, ajoutée à « Ma personne est sacrée » et « Je suis intouchable ».
Puis ils réussissent à entrer par une autre porte, et c’est l’attaque de la diligence. Un policier noir et un militant insoumis s’empoignent et roulent au sol. On attend une plainte du CRAN…
Corbière, les yeux hors de la tête, hurle que le policier a voulu étranger son copain et il dit qu’on n’a pas le droit de toucher à un camarade. Il redevient le militant trotskiste lambertiste qu’il fut dans sa jeunesse.
Puis Mélenchon hurle après tout le monde, bouscule les flics, plaque le procureur contre la porte, ordonne à un policier de descendre de la table. On est au bord du baston.
Certains diront, à juste titre, que Mélenchon, qui s’était réjoui quand Sarkozy avait eu les mêmes malheurs et qui n’avait dit mot quand le FN avait subi le même sort, n’a eu que ce qu’il mérite. D’autres, comme Joël Locin, rappelleront que le leader de la France Insoumise a régulièrement demandé à l’État français, et donc à sa police politique, qu’il dénonce aujourd’hui, de dissoudre tout ce qu’il appelle « l’extrême droite ». En toute logique, quand on sait comment fonctionne l’appareil d’État, cela ne s’arrête jamais, quand on commence ainsi, et cela finit toujours par vous retomber dessus.
D’autres enfin, et à juste titre, s’interrogeront, quand ils voient un fou pareil, dans l’état où il se met, quant à ses aptitudes à diriger la France, et les risques qu’il y aurait à lui donner les codes du nucléaire.
Et pourtant, je dois dire que je comprends totalement la réaction de Mélenchon et que ce n’est pas quand il est ainsi qu’il m’est le plus antipathique. C’est quand même à une véritable opération de police politique qu’il a été confronté. Et il a raison de souligner que Bayrou, mis en cause pour la même question des attachés parlementaires, et Macron, que personne ne vient chatouiller sur ses comptes de campagne, bénéficient d’un traitement de faveur de la part de juges qui savent ce qu’il faut faire pour plaire au pouvoir et ce qu’il faut ne pas faire pour ne pas lui déplaire.
Même s’il paraissait hystérique, incontrôlable, avec une attitude fort éloignée de celle d’un homme d’État aspirant aux plus hautes fonctions de la République, même si son attitude était plus proche de celle des racailles qui constituent une bonne partie de son électorat marseillais, j’ai aimé, je l’avoue, l’attitude politiquement incorrecte, voire virile, de Mélenchon. Il fait partie d’une espèce en voie de disparition, les hommes politiques un peu virils. Et puis, voir un procureur de la République se faire plaquer contre une porte, cela fait plaisir…
Mais c’est la suite du feuilleton qui est importante. En effet, le bougre, et c’est là tout son tempérament guerrier qui ressort, a décidé de contre-attaquer par l’entremise de son avocat. Et apparemment, c’est parti pour canarder tous azimuts. La stratégie est claire : utiliser le rapport de forces pour intimider Macron et l’obliger à calmer les juges.
Première cible, son avocat, qui n’a pu parler qu’avec l’accord de Mélenchon, balance que Gabriel Attal, nouveau secrétaire d’État de 29 ans auprès de Blanquer, serait pacsé avec le conseiller politique de Macron, un nommé Stéphane Séjourné, selon un de nos précieux commentateurs. Et il ose le terme « promotion canapé ».
Dans ce milieu, cela ne se fait jamais, car tout le monde tient tout le monde et une espèce de loi du silence s’est toujours instituée, pour taire les histoires de coucheries, de maîtresses, d’amants, de partouzes et tout le reste. 
C’est ce pacte que Mélenchon vient de rompre.
Bien sûr, toutes les pleureuses habituelles gémissent et disent que c’est un coup bas. Là encore, je ne partage pas ces arguments de chochotte, Mélenchon considère, à juste titre, qu’on lui a déclaré la guerre, donc il fait la guerre.
Simplement, il convient de s’interroger. En politique, rien n’est gratuit. Si Mélenchon a lâché les fauves pour allumer Gabriel Attal sur sa « promotion canapé », il ne peut pas s’arrêter là, ce n’est qu’un premier avertissement. Le message est clair et il vise Macron en personne. Il lui a fait comprendre que ce qu’il avait fait avec un vulgaire secrétaire d’État, il pouvait le faire avec le président de la République.
Donc, la message pour Macron est claire, et le chef des Insoumis vient de le menacer de tout balancer sur sa vie privée, comme il vient de le faire pour Attal.
Je suis certain de ne pas être loin de la vérité…

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