Etats-Unis : ce que l'on sait des colis explosifs envoyés à Obama, Clinton, CNN et d'autres personnalités.

Etats-Unis : ce que l'on sait des colis explosifs envoyés à Obama, Clinton, CNN et d'autres personnalités.

Un démineur devant l\'immeuble qui abrite les bureaux de CNN, le 24 octobre 2018 à New York (Etats-Unis).

Plusieurs colis ont été envoyés à des personnalités démocrates, dont l'ancien président Barack Obama et Hillary Clinton.

Des bombes artisanales en pleine campagne électorale. Des colis piégésont été adressés, mercredi 24 octobre, à Hillary ClintonBarack Obama, la chaîne CNN et d'autres personnalités opposées à Donald Trump. La Maison Blanche a dénoncé des "actes terrifiants" et "ignobles", dont "les responsables devront répondre devant la justice".

Les personnes visées sont des opposants au président Donald Trump

L'alarme a été donnée dans la matinée, lorsque le service fédéral chargé de la protection des anciens présidents et de leur famille a annoncé avoir intercepté deux colis contenant "des engins explosifs potentiels" destinés à l'ex-secrétaire d'Etat démocrate Hillary Clinton et à l'ex-président démocrate Barack Obama. 
Le paquet destiné à la rivale démocrate malheureuse de Donald Trump à la présidentielle de 2016 a été intercepté mardi soir, celui destiné à l'ex-président démocrate Barack Obama mercredi matin, a indiqué le Secret Service.
Peu après, la chaîne d'informations en continu CNN, souvent prise pour cible par Donald Trump qui dénonce sa couverture selon lui pro-démocrate et hostile à sa présidence, annonçait évacuer ses bureaux new-yorkais, situés à Columbus Circle, au cœur de Manhattan, après la découverte d'un colis suspect. La chaîne a indiqué que le paquet avait été adressé spécifiquement à John Brennan, ex-directeur de la CIA et commentateur sur CNN, qui s'est montré très critique envers l'administration Trump.
La tension a tourné à la psychose lorsque la police de Floride a indiqué avoir trouvé un colis suspect près du bureau de l'élue au Congrès américain Debbie Wasserman Schultz. Deux autres personnalités démocrates noires, l'ex-ministre de la Justice d'Obama, Eric Holder, et la députée californienne Maxine Waters, ont aussi été visées par des colis suspects. L'envoi de ces engins explosifs survient deux jours après qu'une bombe artisanale a été retrouvée dans la boîte aux lettres du domicile du financier George Soros, grand donateur démocrate devenu la cible des complotistes et nationalistes en Europe et aux Etats-Unis. Aucune personne n'a été blessée.

Les colis contenaient "un engin explosif fonctionnel"

Selon la police, le colis retrouvé dans les locaux de CNN contenait un "engin explosif fonctionnel" et de la poudre blanche. La bombe artisanale, relativement petite, était constituée d'un tuyau d'une dizaine de centimètres de long, enveloppé dans du scotch noir, relié à des fils électriques et à un détonateur, ont rapporté les médias. La poudre se trouvait dans une enveloppe sur laquelle figurait une adresse retour – celle de Debbie Wasserman Schultz –  et de nombreux timbres.
Les colis destinés à Barack Obama, Hillary Clinton et George Soros présentaient de fortes similarités, a précisé la police. Personne n'a encore revendiqué l'envoi de ces colis. Mais le responsable du bureau antiterroriste du FBI à New York, Bryan Paarmann, a laissé entendre qu'il s'agissait d'envois coordonnés. "Il semble qu'un ou plusieurs individus ait envoyé plusieurs colis similaires", a-t-il déclaré lors d'un point de presse à New York.

Donald Trump est mis en cause pour ses propos contre les médias et ses opposants

Depuis Miami, Hillary Clinton a appelé à faire baisser la température politique, dans un discours retransmis à la télévision. "C'est une période troublante, une période de divisions profondes et nous devons faire tout notre possible pour nous rassembler", a-t-elle déclaré, avant d'appeler à voter pour des candidats "qui feront cela""Nous traversons une période où les gens ressentent beaucoup de haine dans l'air", a déclaré le maire de New York, Bill de Blasio.
Des responsables démocrates, Chuck Schumer et Nancy Pelosi, ont eux directement attaqué Donald Trump, l'accusant de "cautionner la violence et diviser les Américains". Le président de CNN, Jeff Zucker, s'en est lui aussi pris au président américain, dans des termes plus policés. "Il y a un manque total de compréhension de la part de la Maison Blanche de la gravité de leurs attaques permanentes envers les médias. Le président, et particulièrement le responsable presse de la Maison blanche, doivent comprendre que les mots ont un sens", a-t-il déclaré.

"La violence politique n'a pas sa place aux Etats-Unis", répond le président américain


Dans une courte allocution, le président américain a déclaré que "les actes et les menaces de violence politique n'ont pas leur place aux Etats-Unis d'Amérique""Dans des moments comme celui-ci, nous devons nous rassembler", a-t-il ajouté.  Il a dans le même temps, lors d'un meeting de campagne dans le Wisconsin, appelé les médias à "cesser les hostilités sans fin et les (...) attaques négatives constantes et souvent fausses"Le leader des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a lui appelé "tous les Américains à dénoncer des tentatives d'actes de terrorisme intérieur".


Par Bendriss Chahid

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