Le meurtre de 2 routiers marocains au Mali ne ressemble ni à une attaque jihadiste ni à un simple fait divers
Bien qu’il soit encore tôt pour en tirer des conclusions, tous les éléments disponibles laissent penser à un crime prémédité voire commandité, a commenté Ahmed Faouzi, la piste du vol ayant été écartée.
Une hypothèse qui tient la route: puisque selon des témoins cités par la MAP, les assaillants étaient cagoulés, portaient des gilets pare-balles et disposaient d’appareils de communication sans fil. Après avoir commis leur crime, ils ont quitté les lieux sans voler le moindre objet des victimes.
Il s’agit d’un message adressé au Maroc et au Mali. La question est la suivante: Qui a intérêt à faire ce geste ? s’interroge Ahmed Faouzi.
« Il faut d’abord situer cet incident dans le temps ». Notre interlocuteur souligne « les tensions régionales notamment entre le Maroc et les voisins ».
Il rappelle, par ailleurs, l’implication du polisario dans plusieurs opérations terroristes dans la région et le rôle de l’Algérie dans l’externalisation du terrorisme vers le sud depuis la décennie noire.
Écartant l’hypothèse terroriste, Ahmed Faouzi rappelle que les dernières attaques perpétuées au Mali ont toujours visé des militaires maliens ou français. Or, le Maroc n’est pas militairement impliqué au Mali. Là, il s’agit d’innocents citoyens marocains qui ont été visés.
Une crise qui perdure
Ahmed Faouzi revient sur trois facteurs géopolitiques intervenant dans la situation au Sahel, comme déjà signalé dans une chronique publiée sur Médias24.
Il s’agit de:
– le manque de coordination et les luttes d’influence entre les pays du Maghreb,
– La politique européenne pour le Sahel,
– Les faiblesses structurelles du Sahel.
Ce sont les trois cercles à subir les effets de la déstabilisation du Sahel et qui doivent trouver des solutions.
L’ONU craint la menace terroriste dans le Sahel
Interrogé sur les risques que le scénario afghan se produise au Sahel, Antonio Guterres avait auparavant affirmé craindre son « impact psychologique et réel ».
« Il y a un vrai danger. Des groupes terroristes (au Sahel) peuvent se sentir enthousiasmés avec ce qui s’est passé en Afghanistan et avoir des ambitions au-delà de ce qu’ils pensaient il y a quelques mois », a-t-il jugé.
Selon lui, il est « essentiel de renforcer les mécanismes de sécurité au Sahel ». « Ce n’est pas seulement le Mali, le Burkina ou le Niger, maintenant on a des infiltrations en Côte d’Ivoire, au Ghana », a-t-il précisé.
« Je crains aujourd’hui que la capacité de réponse de la communauté internationale et des pays de la région ne soit pas suffisante face à la menace », a-t-il déploré.
Par Média24
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