L'ambassadeur français retournera à Washington, un geste pour restaurer "la confiance".
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Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone, mercredi, avec Joe Biden sur la crise ouverte entre Paris et Washington, au cours d'"un échange de clarification" à propos d'un contrat de sous-marins avec l'Australie. La France promet que son ambassadeur aux États-Unis retournera la semaine prochaine à Washington. Une rencontre entre les deux chefs d'État est prévue à la fin du mois d'octobre.
Le chef de l'État français Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone, mercredi 22 septembre, avec le président américain Joe Biden sur la crise ouverte entre Paris et Washington à propos d'un contrat de sous-marins avec l'Australie. Emmanuel Macron et Joe Biden ont prévu de se rencontrer fin octobre en Europe, a indiqué la présidence française. L'ambassadeur de France aux États-Unis retournera la semaine prochaine à Washington.
Au cours de cet entretien téléphonique très attendu, les deux présidents ont tenté de trouver une issue à la crise diplomatique la plus grave entre les États-Unis et la France depuis le "non" français à la guerre d'Irak en 2003.
En premier lieu, Emmanuel Macron et Joe Biden ont convenu que "des consultations ouvertes entre alliés" auraient "permis d'éviter cette situation". Dans un communiqué commun, les deux chefs d'État ont annoncé "un processus de consultations approfondies visant à mettre en place les conditions garantissant la confiance".
Pour ce faire, Emmanuel Macron a décidé que l'ambassadeur de France aux États-Unis, l'expérimenté diplomate Philippe Étienne, retournerait à Washington "la semaine prochaine" et travaillerait "alors en lien étroit avec des hauts fonctionnaires américains".
Les deux dirigeants ont décidé de se retrouver "à la fin du mois d'octobre" en Europe, où le président américain est attendu pour participer au G20 à Rome les 30 et 31, puis à la COP26 début novembre à Glasgow, au Royaume-Uni.
Colère de Paris
L'entretien entre Emmanuel Macron et Joe Biden était présenté comme un échange de clarification", à "la demande du président des États-Unis". Emmanuel Macron en attendait "des clarifications sur le choix américain de tenir un allié européen à l'écart d'échanges structurants sur une coopération dans l'Indopacifique", avait expliqué plus tôt la présidence.
Paris avait annoncé vendredi le rappel des ambassadeurs aux États-Unis et en Australie, une décision sans précédent vis-à-vis de deux alliés historiques, pour protester contre l'annonce, le 15 septembre, d'un partenariat stratégique entre ces deux pays et le Royaume-Uni, qui a entraîné torpillage d'un mégacontrat de sous-marins français à Canberra.
Dans un entretien en anglais à France 24, l'ancien Premier ministre australien Kevin Rudd a déclaré que la France avait "tout à fait le droit d'être en colère" face à la perte soudaine de son contrat de sous-marins de plusieurs milliards d'euros avec l'Australie, après que Canberra a choisi d'acheter des sous-marins nucléaires américains à la place. Il a également appelé à une enquête parlementaire sur la décision du Premier ministre Scott Morrison.
Adoptant un ton mesuré et consensuel tranchant avec celui des échanges des derniers jours, le communiqué commun précise que les États-Unis se sont engagés à renforcer leur appui aux opérations antiterroristes conduites par les États européens dans la région du Sahel, dans le cadre de leur lutte commune contre le terrorisme.Joe Biden a aussi adopté un ton conciliant en jugeant que "l'engagement de la France et de l'Union européenne dans la région indopacifique revêt une importance stratégique" et qu'il était "nécessaire que la défense européenne soit plus forte et plus performante" pour contribuer à la sécurité transatlantique et compléter "le rôle de l'Otan", selon le communiqué.
La crise des sous-marins a ouvert un débat en France, et dans d'autres pays de l'Union européenne, sur la nécessité d'accélérer vers une plus grande souveraineté européenne en matière de défense pour s'affranchir du parapluie américain.
L'Union européenne et les États-Unis doivent travailler à "renforcer la confiance" dans leur partenariat après la crise franco-américaine, a pourtant estimé mercredi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, au début d'une rencontre avec son homologue américain, Antony Blinken.
Avec AFP
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